Le prisonnier politique Hashem Khastar s’élève contre le régime iranien

 – Hashem Khastar, un prisonnier politique de 71 ans confronté à de graves problèmes de santé, a pris l’audacieuse initiative d’écrire une lettre ouverte depuis le quartier de haute sécurité 1-6 de la prison de Vakil Abad à Mashhad, révélant les pressions incessantes qu’il subit et sa critique inébranlable du régime iranien.

M. Khastar est incarcéré depuis cinq ans, au cours desquels il a observé ce qu’il décrit comme « une série de crises » susceptibles de perturber la stabilité de la République islamique. Il attribue la genèse de ces crises au fondateur du régime, Ruhollah Khomeini, qu’il accuse de tromperie pour jeter les bases de son régime autoritaire après la révolution de 1979.

Malgré son incarcération, Hashem Khastar reste un fervent défenseur de la jeunesse iranienne qui défie de plus en plus le régime. Il croit au pouvoir de la conscience de soi, de l’éducation et de l’amélioration de soi, qu’il compare au processus de taille d’un arbre pour obtenir les meilleurs fruits.

Dans ses mots poignants, Khastar déclare : « La dictature implique une autorité incontrôlée qui engendre la corruption, une corruption sans équivalent dans l’histoire de l’Iran. »

Cependant, l’essentiel de sa lettre détaille la sévérité de son emprisonnement. Hashem Khastar se voit refuser les droits de l’homme fondamentaux – la liberté de communiquer avec sa famille, le droit de se défendre devant un tribunal, et même l’accès aux journaux officiels et à la bibliothèque de la prison. Il parle d’un cas récent où les autorités sont allées jusqu’à souder les portes de sa cellule et à sceller l’unique fenêtre, sa seule source de lumière.

Ancien enseignant de Mashhad, ingénieur agronome et président du syndicat des enseignants de Mashhad, les démêlés de Hashem Khastar avec le régime ont commencé en 2008. Il a été arrêté après avoir directement ciblé le chef du régime dans une lettre, accusant Ali Khamenei d’être à l’origine de la corruption. Il a continué à défier le régime, ce qui lui a valu d’être arrêté en 2011 et en 2018. En 2021, il a clairement exprimé son opposition au régime en cosignant une lettre appelant à la démission de Khamenei.

Dans sa lettre, il décrit avec force la différence entre les privilèges accordés aux prisonniers politiques dans le passé et sa sinistre situation actuelle.

M. Khastar cite l’exemple de Jawaharlal Nehru, qui, pendant son incarcération, a été autorisé à écrire des lettres dénonçant les injustices britanniques en Inde.

M. Khastar conclut son plaidoyer sincère par une référence touchante aux dirigeants islamiques trompeurs, priant pour avoir la force de mourir dignement en prison ou d’être libéré par les courageux citoyens iraniens. Cette lettre témoigne de l’esprit inébranlable de Hashem Khastar et de la grave situation dans laquelle se trouvent les prisonniers politiques en Iran.

Source : Stop au Fondamentalisme/ CSDHI