Depuis près de 8 mois, deux femmes kurdes restent en prison sans avoir été jugées

 Deux femmes kurdes sont incarcérées depuis près de 8 mois sans avoir été jugées. Varisha Moradi et Pakhshan Azizi sont toujours dans les limbes du quartier des femmes de la prison d’Evin.

Voici quelques informations sur les deux activistes féminines kurdes, Varisha Moradi et Pakhshan Azizi.

Varisha Moradi est en prison depuis plus de 235 jours. Elle est accusée de Bagh-y pour son appartenance à un parti d’opposition kurde. Elle a été transférée du quartier 209 au quartier des femmes de la prison d’Evin après la fin de ses interrogatoires le 26 décembre 2023.

Le Bagh-y, ou “insurrection armée”, est un chef d’accusation très lourd qui peut entraîner de longues peines d’emprisonnement, voire la peine de mort.

Varisha a été enlevée le 1er août 2023 à Kermanchah, alors qu’elle se rendait à Sanandadj, dans l’ouest de l’Iran.

Mme Moradi s’est vu refuser le droit de consulter l’avocat de son choix et de bénéficier d’une procédure régulière.

Varisha Moradi a passé les 5 premiers mois de son incarcération à l’isolement dans le centre de détention du département des renseignements de Sanandaj et dans le quartier 209 de la prison d’Evin, où elle a été sauvagement torturée pour qu’elle fasse de faux aveux contre elle-même.

Varisha Moradi est une activiste des droits de la femme et membre de la Free Women’s Society of Eastern Kurdistan (KJAR). Dans une déclaration du 26 septembre adressée au public, au rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme en Iran et aux organisations internationales de défense des droits de l’homme, la KJAR a déclaré que Varisha Moradi se trouvait au Kurdistan pour mener des “activités politiques et organiser les femmes”.

La deuxième femme, Pakhshan Azizi, est détenue depuis plus de 230 jours.

Elle a été arrêtée le 4 août 2023 à Chahrak-e Kharrazi, à Téhéran. Pakhshan Azizi est journaliste, ancienne prisonnière politique et diplômée en travail social. Elle a subi plus de 4 mois d’interrogatoires poussés, sans avocat ni communication avec sa famille, dans le quartier 209 du ministère des renseignements à la prison d’Evin.

Pakhshan a été transférée dans le quartier des femmes de la prison d’Evin le 11 décembre 2023.

Ce n’est pas la première fois qu’elle a affaire aux autorités ; elle avait déjà été arrêtée le 16 novembre 2009 lors d’une manifestation d’étudiants kurdes à l’université de Téhéran, organisée pour protester contre l’exécution de prisonniers politiques au Kurdistan. Elle avait été libérée sous caution le 19 mars 2010.

Source: CNRI Femmes