Le rapport de Rehman fait suite à une autre révélation importante le 8 mars, lorsque la mission d’établissement des faits des Nations Unies a déclaré dans son rapport préliminaire que Téhéran avait commis des crimes contre l’humanité lors de la répression du soulèvement de 2022. La mission a souligné le recours disproportionné à la force par le régime pour réprimer la dissidence, dressant un tableau sombre de la situation des droits humains en Iran.
Lors de la séance tenue au siège européen des Nations Unies à Genève, Rehman a exprimé sa profonde préoccupation face au nombre croissant d’exécutions en Iran, citant une augmentation de 43 % des exécutions en 2023 par rapport à l’année précédente. Il a déploré le manque d’accès à l’Iran malgré des demandes répétées tout au long de son mandat, soulignant la réticence du régime à s’engager dans une surveillance internationale.
Le rapport de Rehman décrit une litanie d’abus perpétrés par le régime iranien, notamment la torture, les mauvais traitements infligés aux prisonniers et les assassinats ciblés de minorités ethniques telles que les Kurdes et les Baloutches. Il a également souligné la répression et la discrimination généralisées auxquelles sont confrontées les femmes et les filles, soulignant le recours à des tactiques policières brutales à leur encontre.
En outre, Rehman a appelé la communauté internationale à établir des mécanismes de responsabilisation pour répondre non seulement aux atrocités récentes, mais également aux violations des droits humains de longue date, notamment les disparitions forcées et les exécutions arbitraires remontant à des événements tels que le massacre de 1988 et les manifestations de novembre 2019.
Après l’accusation accablante de Rehman contre le régime, des représentants d’autres pays se sont joints à la condamnation du bilan flagrant de l’Iran en matière de droits humains. Cependant, dans une démonstration effrontée de déni, un représentant du régime iranien a rejeté le rapport de Rehman, le qualifiant de politiquement motivé et sans fondement.
En réponse, Rehman a réitéré sa déception face au refus du régime de s’engager dans sa mission, se demandant pourquoi les autorités iraniennes continuaient à entraver les efforts visant à faire la lumière sur les violations des droits humains si elles n’avaient rien à cacher. Il a rejeté les accusations de partialité, soulignant l’impartialité de ses enquêtes et l’urgence de s’attaquer aux atrocités commises par le régime honni.
La publication, le 8 mars, d’extraits du rapport du Comité de recherche de la vérité a marqué une étape importante dans la quête de justice et de responsabilisation en Iran. Le rapport, qui dénonce sans équivoque les actions du régime comme des « crimes contre l’humanité », appelle à l’arrêt immédiat des exécutions et à la libération des prisonniers politiques.
Sara Hossein, présidente du Commission de recherche de la vérité, a livré un réquisitoire cinglant contre les tactiques répressives du régime après le soulèvement de 2022. Elle a souligné les arrestations généralisées, la torture et le ciblage des femmes et des défenseurs des droits humains, soulignant la nature systématique de ces abus. Selon Mme Hossein, malgré ses tentatives répétées de dialoguer de bonne foi avec le gouvernement iranien, le régime est resté obstiné, refusant l’accès et refusant de répondre à des enquêtes détaillées.
Cette évolution a provoqué une onde de choc à Téhéran, incitant Gholam-Hossein Mohseni Ejei, le chef du pouvoir judiciaire du régime, à réagir rapidement. Cependant, sa tentative de discréditer le rapport en l’attribuant à des menaces fabriquées contre l’Iran n’a fait que souligner le refus du régime de reconnaître ses propres atrocités.
Suite à la soumission du rapport de la Commission de recherche de la vérité, des délégués de gouvernements et d’organisations non gouvernementales ont prononcé des discours et partagé leurs points de vue sur le rapport. Le dernier intervenant était le prisonnier politique Shabnam Madadzadeh, qui a purgé une peine de cinq ans dans les prisons d’Evin, Gohardasht et Qarchak Varamin.
Le discours passionné prononcé par la prisonnière politique Shabnam Madadzadeh au nom de l’Association internationale des droits des femmes a mis en évidence l’intolérance du régime à l’égard de la dissidence. Malgré les interruptions répétées du représentant du régime, Madadzadeh a courageusement dénoncé les crimes contre l’humanité du régime, soulignant la nécessité de rendre des comptes et de justice.
Le Conseil des droits de l’homme s’apprête désormais à publier des résolutions visant à prolonger les mandats du Rapporteur spécial sur les droits de l’homme et de la Commission de recherche de la vérité.
Alors que les violations des droits humains se poursuivent sans relâche et que l’impunité règne au niveau national, le travail de la Commission de recherche de la vérité reste indispensable. Ses efforts pour faire la lumière sur les crimes du régime et demander des comptes à leurs auteurs constituent une lueur d’espoir pour la justice et la responsabilisation en Iran.
L’agression éhontée du régime contre le personnel de l’ONU au cours de ces séances, menées ouvertement et sous les projecteurs du monde entier, souligne son mépris flagrant pour la vie et la dignité humaines. On ne peut qu’imaginer les atrocités qui se produisent dans l’ombre de ses prisons, où les voix dissidentes sont réduites au silence dans le sang.
Source: CNRI
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