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lundi 4 mars 2024

Rapport du rapporteur spécial des Nations unies sur la crise des droits humains en Iran

– Javaid Rehman, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits humains en République islamique d’Iran, a réitéré dans son dernier rapport son inquiétude face à l’escalade du nombre de condamnations à mort prononcées et exécutées par le système judiciaire du régime.

Dans son rapport préparé pour la 55e session du Conseil des droits humains, M. Rehman souligne que l’Iran a connu au moins 834 exécutions en 2023, soit une augmentation de 43 % par rapport à l’année précédente.

Revenant sur les manifestations passées, notamment en 2009, 2019 et 2022, M. Rehman s’alarme des arrestations arbitraires, des disparitions forcées, de la torture, des exécutions précipitées et de l’absence de procès équitables pour les manifestants.

Il déplore l’incapacité du régime à mener des enquêtes indépendantes et transparentes sur les diverses violations des droits des citoyens, soulignant le droit du peuple iranien à exprimer ses opinions et à se rassembler pacifiquement.

Dans ce rapport de 42 pages, le rapporteur spécial se penche sur la détention de citoyens étrangers et d’Iraniens ayant la double nationalité, se félicitant de la libération d’au moins huit de ces prisonniers en 2023.

M. Rehman exprime en outre son inquiétude quant à la tendance actuelle à l’arrestation de citoyens étrangers et d’Iraniens ayant la double nationalité par les forces de sécurité du régime, appelant à la fin de cette pratique et à la libération d’autres détenus.

Dans un autre segment, il aborde le statut des femmes et des jeunes filles en Iran, exprimant son inquiétude quant à l’imposition par le régime du hijab obligatoire et à la violation continue des droits de ceux qui prônent le port volontaire du voile.

Le rapport souligne également la persistance de la discrimination et des violations des droits des minorités religieuses et ethniques au sein du régime.

Lors de sa première grande interview avec les médias en six ans de mandat, M. Rehman exprime sa confiance dans la capacité de résistance du peuple iranien face au régime.

Il précise que sa mission fonctionne de manière indépendante et ne collabore pas avec le Haut Commissariat aux droits humains, ce qui l’empêche de commenter les activités de ce dernier.

La 55e session du Conseil des droits humains des Nations unies a débuté le 20 février et se poursuivra jusqu’au 6 avril.

Plus tôt en février, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits humains, Volker Türk, a exprimé son inquiétude face à l’augmentation substantielle des exécutions en Iran, soulignant que de tels châtiments sont en contradiction avec les droits de l’homme fondamentaux et devraient cesser immédiatement.

M. Türk a souligné l’importance d’une procédure régulière et de procès équitables pour tous les accusés, condamnant l’utilisation d’aveux forcés comme preuve dans toute procédure.

Il a exhorté le régime à mettre en œuvre un moratoire immédiat sur la peine de mort, dans le but ultime d’abolir cette pratique, en invoquant son incompatibilité avec le droit fondamental à la vie.

Source : INU/ CSDHI 

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