La persécution continue : La liberté religieuse en Iran reste sombre en 2023

 – Un nouveau rapport de la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) dresse un tableau sombre de la liberté religieuse en Iran tout au long de l’année 2023. Malgré les protestations continues contre les restrictions à l’expression religieuse, les autorités iraniennes continuent de réprimer la dissidence par la violence et l’intimidation.

Le rapport détaille les traitements sévères subis par les manifestants, y compris les mineurs, qui ont été arrêtés, détenus, torturés et même exécutés sur la base d’accusations liées à leurs croyances et liberté religieuse ou à leur opposition aux lois sur le hijab obligatoire. Le rapporteur spécial des Nations unies sur l’Iran s’est dit préoccupé par le fait que les actions du régime pourraient constituer des crimes contre l’humanité.

Au-delà de la répression des manifestations, le rapport souligne la persécution systématique de diverses minorités religieuses. Les Bahaïs ont fait l’objet d’arrestations massives et de longues peines d’emprisonnement, les autorités visant non seulement les individus mais aussi leurs cimetières et leurs biens. Les musulmans sunnites, en particulier ceux de Zahedan, ont connu une augmentation de la répression, avec des chefs religieux arrêtés et condamnés à de lourdes peines.

Les chrétiens, bien que quelques-uns aient été libérés, ont continué à être pris pour cible en raison de leur foi. Les forces de sécurité ont procédé à des raids et à des arrestations, tandis que le responsable d’une église de maison chrétienne a fait l’objet d’un nouveau procès pour des accusations liées à ses croyances.

Même des groupes religieux plus petits, comme les soufis Gonabadi et les adeptes du mouvement Erfan-e-Halgheh, n’ont pas été épargnés. Le rapport fait état d’arrestations, de tortures et d’emprisonnements de membres de ces communautés qui souhaitent exprimer leur liberté religieuse.

Le rapport soulève également des préoccupations concernant les actions du régime iranien à l’étranger, notamment le harcèlement des dissidents religieux et le ciblage des sites juifs.

Contexte de la répression de la liberté religieuse

Le régime iranien est une théocratie où l’islam chiite est la religion dominante. Bien que la constitution reconnaisse certaines minorités, notamment les chrétiens, les juifs et les zoroastriens, leurs pratiques et liberté religieuses sont limitées. D’autres groupes religieux, tels que les bahaïs et les soufis Gonabadi, ne sont pas reconnus et font l’objet de graves persécutions.

Principales conclusions

• Les manifestations contre le hijab obligatoire et d’autres restrictions religieuses ont fait l’objet d’une répression violente.
• Le régime a exécuté au moins huit manifestants pour des motifs religieux.
• Les autorités ont intensifié l’application des lois sur le hijab et élargi le champ des pratiques religieuses interdites.
• Les forces de sécurité ont pris pour cible les minorités religieuses, notamment les bahaïs, les musulmans sunnites, les chrétiens et les soufis Gonabadi.
• Le régime iranien a harcelé les dissidents religieux à l’étranger.
• Le rapport de l’USCIRF souligne la lutte permanente pour la liberté religieuse en Iran. Le régime poursuivant ses tactiques répressives, la situation des minorités religieuses et de ceux qui défendent la liberté religieuse reste critique.

Source : INU/CSDHI