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mardi 7 mai 2024

La répression croissante des mollahs iraniens contre les femmes et les jeunes

 La pression et la répression systématiques des femmes par le régime iranien est une question bien documentée. Leurs efforts pour contrôler les citoyennes ne sont pas simplement une exagération, mais une réalité, illustrée par le projet de loi sur la « chasteté et le hijab ». Cette législation constitue un outil puissant pour le régime afin d’étouffer la dissidence et de prévenir tout soulèvement potentiel.

Les femmes iraniennes sont indéniablement confrontées à une forme brutale d’apartheid fondé sur le sexe. Les lois draconiennes du régime visant les femmes ont atteint un niveau d’inhumanité qui défie l’entendement. C’est pourquoi les femmes sont devenues la force motrice des nouvelles manifestations contre le régime.

Lors des manifestations précédentes, les femmes étaient en première ligne, agissant comme l’avant-garde et le moteur du mouvement. Ce régime misogyne, cependant, vise à les mettre à l’écart par des mesures répressives. Son intention est de réduire au silence la moitié de la population dans l’espoir d’étouffer toute rébellion contre sa tyrannie.

Le projet de loi sur la chasteté et le hijab est une initiative en six points entièrement rédigée par le pouvoir judiciaire du régime. Le président Ebrahim Raïssi l’a étoffée de neuf clauses supplémentaires avant de la soumettre à l’approbation du parlement. Après un vote général, le projet de loi, qui contient désormais 71 articles, a été envoyé au Conseil des gardiens par la commission judiciaire et juridique du parlement. Cependant, il n’a pas encore été officiellement promulgué.

Le contenu du projet de loi est si manifestement inhumain et incendiaire qu’aucune faction du régime ne souhaite se l’approprier. Il est devenu une patate chaude politique, chaque camp se défaussant de la responsabilité et la rejetant sur ses rivaux.

Alors que le projet de loi n’est toujours pas approuvé, le chef suprême du régime, Ali Khamenei, se sent menacé par la population. Pour tenter de ramener le pays à un état semblable à celui qui prévalait avant les manifestations nationales de 2022, il a nommé Ahmad-Reza Radan au poste de chef de la police. Radan n’a pas perdu de temps pour resserrer son emprise sur le pays, déployant 32 forces de répression distinctes.

Cette dernière mesure n’est qu’une partie d’un processus plus large et continu. Amir Hossein Bankipour Fard, chef de la commission parlementaire pour la jeunesse et le soutien à la population, a récemment dévoilé un nouveau plan tout aussi répressif. Ce plan, qui coïncide avec le retour dans les rues de la fameuse « police de la moralité », propose de connecter toutes les caméras de sécurité des magasins et des bureaux directement aux forces de police du régime (Faraja).

Bien que le régime masque ses véritables intentions en invoquant des préoccupations liées au contrôle des vols, le véritable objectif, comme le montrent les propres paroles de Bankipour Fard, est d’exercer un contrôle total sur les femmes, les jeunes et les villes agitées au bord de l’éruption. Il s’est ensuite étendu sur le sujet en déclarant « Afin d’assurer la sécurité générale de nos villes, nous avons stipulé dans cette loi que tous les secteurs, même le secteur privé, doivent confier le contrôle de leurs caméras à la police afin de prévenir toutes sortes de préjudices sociaux tels que le vol. Nous équipons Faraja pour qu’elle puisse compléter son réseau de surveillance ».

Les caméras à reconnaissance faciale, conçues pour identifier les leaders des manifestations et les participants actifs, ont été largement utilisées par l’appareil répressif pendant le soulèvement de 2022. Malgré ces mesures, le régime n’a pas réussi à contrôler efficacement la société. Les manifestations et la résistance se poursuivent encore aujourd’hui.

Le redéploiement de la police de la moralité et d’autres tactiques répressives ont suscité des dissensions importantes au sein des factions du régime. Celles-ci appréhendent, à juste titre, une répétition des scènes enflammées observées lors du soulèvement, craignant le coût élevé et les troubles sociaux qui en résulteraient inévitablement. Cette appréhension se reflète dans les médias du régime, où l’on peut même observer un certain degré d’ambiguïté et de remise en question.

Le quotidien officiel Setareh Sobh a fait part de ses préoccupations en déclarant : Le retour de la police des mœurs, cette fois sous le couvert du « projet Noor », divisera une fois de plus la société. Alors que nous sommes empêtrés dans une diplomatie avec Israël et que nous sommes confrontés à des problèmes économiques paralysants au niveau national, ce qui accroît le mécontentement de la population, la question doit être posée : Pourquoi insister sur une approche aussi contre-productive ? ».

Il est clair que le recours de Khamenei à des méthodes totalitaires et fascistes ne fait que pousser la société, en particulier les femmes et les jeunes, à la rébellion et au soulèvement. Les experts avertissent qu’une confrontation violente entre ces groupes démographiques et l’appareil oppressif du régime est de plus en plus possible.

Setareh Sobh souligne en outre que « Les observations de la société iranienne actuelle confirment que, dans le débat sur le hijab, les approches sévères et directives ont non seulement été inefficaces, mais ont également creusé le fossé entre les jeunes et le gouvernement, qu’ils soient partisans ou non du hijab.

Le message est clair : la répression brutale des femmes et des jeunes par le régime est non seulement insoutenable, mais elle risque aussi de déclencher une nouvelle vague de troubles à l’échelle nationale.

Source : INU/CSDHI 

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