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jeudi 29 août 2024

Exploitation du travail des enfants dans les services municipaux de Téhéran

  – Un membre du conseil municipal de Téhéran a fait part de ses inquiétudes alarmantes concernant l’exploitation des enfants dans les travaux de services municipaux. Selon Nasser Amani, les entrepreneurs municipaux emploient des enfants, souvent la progéniture de ressortissants étrangers, qui n’ont pas de pièces d’identité ni de cartes bancaires. En conséquence, ces enfants se voient refuser un salaire équitable et une couverture d’assurance.

Dans un document publié par Khabar Online, Amani a fait part de sa consternation lors de ses visites de quartier, où il a pu constater de visu l’emploi illégal de jeunes enfants, dont certains n’ont que 13 ou 14 ans, par des entrepreneurs municipaux. Il a souligné que de telles pratiques d’emploi sont non seulement contraires à l’éthique, mais aussi illégales. Le membre du conseil a également noté que ces enfants sont confrontés à des retards de paiement, ne recevant parfois leur salaire qu’après plusieurs mois.

Amani a attiré à plusieurs reprises l’attention de la municipalité sur ce problème, soulignant l’exploitation illégale des enfants par les entrepreneurs et les nombreux problèmes auxquels ces mineurs sont confrontés. Malgré les promesses de la municipalité de s’attaquer au problème, peu de progrès ont été réalisés. Tawakolizadeh, l’adjoint aux affaires communautaires de la municipalité de Téhéran, avait précédemment assuré que les enfants seraient exclus des services municipaux, s’engageant à prévenir de nouveaux abus. Toutefois, cette promesse n’a toujours pas été tenue.

Amani a également mis en lumière les raisons qui expliquent la réticence des travailleurs iraniens à travailler dans les services municipaux, qu’il attribue aux bas salaires, aux retards de paiement, à l’absence d’assurance et à la nature physiquement exigeante du travail. Il a souligné que si les responsables municipaux affirment que les travailleurs reçoivent des salaires allant de 12 à 13 millions de tomans, les enquêtes ont révélé que ces montants sont rarement déboursés. Au lieu de cela, certains travailleurs, en particulier les enfants, ne reçoivent que 4 à 7 millions de tomans.

Les experts ont également révélé que les enfants qui travaillent dans la collecte des ordures sont souvent contrôlés par un « réseau mafieux d’enfants » qui opère en collaboration avec les entrepreneurs de la ville. Ce réseau serait dirigé par les mêmes entreprises agréées par la municipalité pour le nettoyage urbain et le recyclage des déchets. Ces mêmes entreprises sont accusées d’avoir créé un vaste réseau de corruption et de pratiques de recherche de rente.

Dans un document distinct publié par l’agence de presse gouvernementale ILNA, l’expert juridique Askar Hashmi a souligné que les bénéfices tirés de la collecte des déchets sont acheminés vers les poches de groupes d’intérêts particuliers et d’individus à la recherche de profits. Il a également noté que les gangs de passeurs exploitent ces enfants, en particulier ceux qui viennent de pays étrangers, à leur propre profit.

La pauvreté croissante, la marginalisation et la corruption administrative au sein des agences officielles ont exacerbé le phénomène des enfants éboueurs ces dernières années. Un rapport du quotidien d’État Donya-e Eghtesad de décembre 2023 révèle que plus de sept mille éboueurs sont actifs à Téhéran, générant un chiffre d’affaires annuel de trois milliards et demi de tomans grâce à la collecte des déchets. Dans un rapport de 2019, le quotidien d’État Farhikhtegan a décrit une « étrange colonie d’éboueurs » et révélé que les profits massifs de la « mafia des ordures de 300 000 milliards de tomans » profitent en fin de compte aux échelons supérieurs de la société.

L’exploitation des enfants dans les services municipaux de Téhéran est un problème grave qui exige une attention et une action immédiates de la part des autorités compétentes. Sans une intervention significative, le cycle de la pauvreté, de la corruption et de l’exploitation ne fera que s’aggraver.

Source : INU/CSDHI

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