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mardi 13 août 2024

Iran. Un jeune homme a fait l’objet d’une exécution secrète en relation avec le soulèvement « Femme. Vie. Liberté. »

AMNESTY INTERNATIONAL – Réagissant à des informations selon lesquelles les autorités iraniennes ont exécuté arbitrairement Reza Rasaei, 34 ans, membre des minorités opprimées kurde et yarsan, mardi 6 août, en relation avec le soulèvement « Femme. Vie. Liberté. » de septembre-décembre 2022, sans en informer au préalable sa famille ni son avocat, Diana Eltahawy, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré : 

« Alors que l’attention des médias mondiaux et nationaux se concentre sur les tensions régionales avec Israël, les autorités iraniennes ont procédé en secret à l’odieuse exécution arbitraire d’un jeune homme qui avait été soumis à la torture et à d’autres mauvais traitements en détention, notamment des violences sexuelles, puis condamné à mort à l’issue d’un simulacre de procès.

« Cette exécution montre une fois de plus que le système de justice pénale iranien est fondamentalement vicié, et met en évidence la détermination meurtrière des autorités iraniennes à utiliser la peine capitale comme outil de répression politique pour semer la peur parmi la population. Elle dissipe également toute illusion de progrès en matière de droits humains ayant pu être entretenue par l’arrivée au pouvoir d’un nouveau président la semaine dernière.

« La poursuite des exécutions arbitraires de manifestant·e·s à la suite du soulèvement “Femmes. Vie. Liberté” montre une fois de plus que sans réformes constitutionnelles, juridiques et politiques, les violations des droits humains et l’impunité persisteront. Elle met également en évidence la nécessité pour les États d’ouvrir des enquêtes pénales en vertu du principe de compétence universelle contre toutes les personnes soupçonnées d’être responsables de crimes de droit international, y compris les hauts représentants de l’État en Iran. »

Complément d’information

Reza (Gholamreza) Rasaei a été secrètement exécuté de manière arbitraire à 5 heures du matin, heure locale, mardi 6 août 2024 à la prison de Dizel Abad, dans la province de Kermanshah. Selon des éléments communiqués à Amnesty International par une source informée, les autorités n’ont pas prévenu Reza Rasaei, sa famille ni son avocat. Quelques heures après avoir informé sa famille de son exécution, les autorités ont cruellement forcé sa famille à inhumer son corps dans une zone reculée, loin de son domicile et en présence des forces de sécurité. Reza Rasaei a été condamné à mort le 7 octobre 2023 à l’issue d’un procès manifestement inique basés sur ses « aveux » forcés obtenus sous la torture et d’autres mauvais traitements, notamment des coups, des décharges électriques, l’asphyxie et des violences sexuelles. Reza Rasaei est la 10ème personne à être exécutée en relation avec le soulèvement « Femme. Vie. Liberté. ».

À la suite du soulèvement, les autorités iraniennes ont intensifié leur recours à la peine capitale, avec au moins 853 exécutions enregistrées en 2023. En 2024, ils ont poursuivi les exécutions à un rythme alarmant, procédant à au moins 274 exécutions au cours des six premiers mois de l’année selon le Centre Abdorrahman Boroumand pour les droits humains en Iran.

Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, sans exception, quelles que soient la nature du crime commis, les caractéristiques de son auteur et la méthode d’exécution utilisée par l’État. L’organisation demande de longue date à l’Iran d’instaurer un moratoire sur les exécutions, en vue d’abolir la peine capitale.

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