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vendredi 2 août 2024

Le rapporteur spécial de l’ONU demande des comptes sur les atrocités commises en Iran dans les années 1980

 Dans une interview passionnante accordée à la chaine d’opposition iranienne Simay Azadi TV, Javaid Rehman, rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, a souligné le besoin urgent de justice concernant les crimes contre l’humanité et le génocide commis en Iran dans les années 1980.

M. Rehman a souligné la gravité de ces atrocités et a demandé la mise en place d’un mécanisme d’enquête international pour faire face à ces abus généralisés : « Entre juillet et septembre 1988, des milliers de prisonniers politiques ont été assassinés et exterminés. Il s’agissait d’exécutions sommaires, arbitraires et extrajudiciaires dans les prisons de tout l’Iran », a déclaré M. Rehman.

Il a également expliqué la nature permanente de ces violations, y compris les disparitions forcées, qui laissent les familles dans une incertitude perpétuelle quant au sort de leurs proches. « Des milliers de personnes et leurs familles ne savent toujours pas ce qu’il est advenu de leurs proches », a-t-il noté.

L’appel à l’action de M. Rehman s’étend à la communauté internationale, exhortant les États membres des Nations unies, la société civile et les autres parties prenantes à prendre conscience de la situation et à œuvrer en faveur de l’obligation de rendre des comptes. Il a qualifié ces crimes graves de crimes contre l’humanité et de génocide, soulignant la nécessité de traduire les auteurs devant des tribunaux. « La justice doit suivre son cours et les responsables doivent rendre des comptes pour mettre fin à l’impunité dont jouissent ces personnes », a-t-il affirmé.

Effacer les preuves

M. Rehman a expliqué en détail comment les massacres étaient menés clandestinement, les victimes étant enterrées dans des fosses communes que le régime a tenté de détruire pour effacer les preuves. « Le régime n’a fourni aucune explication. Au fil du temps, nous avons pris conscience de la gravité de la situation, notamment grâce à la découverte de fosses communes », a expliqué M. Rehman.

La question des disparitions forcées demeure une préoccupation majeure, car les familles continuent de souffrir sans obtenir de réponses. M. Rehman a appelé la communauté internationale à s’attaquer à ces violations, en particulier aux atrocités commises dans les années 1980. Il a exprimé l’espoir que le Conseil des droits de l’homme des Nations unies mette en place un mécanisme permettant de préserver toutes les preuves disponibles en vue de futures procédures judiciaires.

M. Rehman a reconnu que son rôle n’était pas celui d’une autorité judiciaire, mais il a souligné l’importance d’un mécanisme judiciaire pour examiner ces crimes de manière approfondie. Il a également souligné la possibilité de poursuivre la justice par l’intermédiaire des tribunaux internationaux, citant le cas de Hamid Noury, qui a été condamné par un tribunal suédois pour son implication dans le massacre de 1988.

« La compétence universelle reste un moyen très important de demander des comptes aux individus, en particulier dans un pays où l’État de droit et les procès équitables ne peuvent être menés à bien. Nous devons continuer à suivre cette voie », a-t-il conclu. Les déclarations de M. Rehman constituent un appel à la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures concrètes afin de remédier aux graves violations des droits de l’homme en Iran et de veiller à ce que justice soit rendue aux innombrables victimes et à leurs familles.

Source : Stop Fundamentalism/CSDHI 

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