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jeudi 31 octobre 2024

Crise des droits humains en Iran : Les amputations et les exécutions se multiplient face à l’inquiétude de la communauté internationale

  Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits humains ont tiré la sonnette d’alarme face à l’escalade des atteintes aux droits humains en Iran, où les châtiments corporels et les exécutions sont pratiqués à un rythme alarmant.

Amnesty International signale que cinq hommes détenus à la prison centrale d’Oroumieh, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental – Hadi Rostami, Kasra Karami, Mehdi Shahivand, Mehdi Sharifian et Morteza Esmaeilian – risquent dans l’immédiat de se faire amputer les doigts par les autorités iraniennes. Cette décision fait suite à l’utilisation, le 29 octobre, d’une guillotine par les responsables de la prison pour amputer quatre doigts de la main droite de deux autres hommes, les frères Mehrdad et Shahab Teymouri, qui ont été transférés à l’isolement juste avant leur punition.

La situation des cinq hommes condamnés à des peines similaires s’est aggravée après que l’on a appris qu’au moins deux d’entre eux, Rostami et Karami, avaient également été placés en isolement. Tous les cinq ont été reconnus coupables de vol, mais Amnesty International a recueilli des informations sur de multiples violations des droits de la défense, notamment le fait qu’ils n’ont pas été représentés par un avocat au cours de leur enquête et qu’ils se sont appuyés sur des aveux extorqués sous la torture. Bien qu’elles se soient rétractées devant le tribunal, les autorités iraniennes ont refusé d’enquêter sur les allégations de torture et ont condamné Rostami, Shahivand et Sharifian à l’amputation de quatre doigts, ne leur laissant que le pouce et la paume de la main intacts.

Amnesty International demande une intervention internationale immédiate pour mettre fin à ces actes de torture au regard du droit international et des droits humains. L’amputation à titre de châtiment est contraire à l’article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel l’Iran est partie. Ce traité interdit explicitement la torture et toutes les formes de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

La situation des droits humains en Iran va au-delà des châtiments physiques et comprend une forte augmentation des exécutions. Le 30 octobre, les médias iraniens spécialisés dans les droits humains ont confirmé l’exécution de cinq prisonniers, dont un ressortissant afghan, dans deux prisons, à Qezel Hesar (Karaj) et à Jiroft (province de Kerman). Quatre de ces personnes ont été exécutées à la prison de Qezel Hesar à Karaj – deux pour des accusations liées à la drogue et deux pour vol à main armée. En outre, au moins huit autres détenus condamnés à mort dans cette même prison ont été placés à l’isolement le 28 octobre, ce qui laisse penser qu’ils risquent eux aussi une exécution imminente, car leurs familles ont été convoquées pour une dernière visite.

Le recours croissant à la peine de mort par le gouvernement iranien, en particulier pour les délits liés à la drogue, a connu une forte tendance à la hausse. Les organisations de défense des droits humains font état d’une augmentation de 84 % des exécutions en 2023 par rapport à l’année précédente, soulignant une tendance inquiétante qui persiste depuis quatre ans. À Jiroft, dans la province de Kerman, un autre prisonnier a été exécuté le 30 octobre, à la suite d’une condamnation pour meurtre délibéré.

Le recours permanent de l’Iran à des châtiments sévères, y compris les châtiments corporels et les exécutions, continue de susciter la condamnation des groupes internationaux de défense des droits humains. Alors que ces incidents se multiplient, des organisations comme Amnesty International exhortent les dirigeants mondiaux et l’ensemble de la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour faire pression sur l’Iran afin qu’il respecte ses obligations en matière de droits humains et qu’il mette fin à ces graves atteintes.

Source : INU/CSDHI 

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