Pages

mercredi 23 octobre 2024

Des journalistes risquent une incarcération imminente malgré les appels à l’annulation de leurs condamnations

 Une semaine après que le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien ait annoncé l’application imminente des peines les journalistes Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi, les notifications officielles de leurs peines de prison leur ont été envoyées le samedi 19 octobre 2024, les enjoignant de se présenter dans les 5 jours.

Les 2 journalistes ont été libérées de la prison d’Evin le 14 janvier 2024, chacun avec une caution temporaire de 10 milliards de tomans, après avoir passé 16 mois en prison.

Les avocats de Mme Hamedi soutiennent que son dossier aurait dû être clos après qu’elle a été acquittée de l’accusation de collaboration avec un gouvernement étranger hostile. Toutefois, malgré les dispositions légales prévoyant sa grâce dans le cadre de la directive d’amnistie de 2022, Niloufar Hamedi a reçu l’ordre de se rendre à la prison d’Evin dans les 5 jours pour y purger une peine de 5 ans pour collusion contre la sécurité nationale et propagande contre l’Etat. Elaheh Mohammadi a également reçu une notification similaire.

Les avocats ont souligné que les charges restantes relevaient de l’amnistie et ont demandé pourquoi Hamedi avait été exclue, alors que de nombreux autres participants aux manifestations de 2022, qui faisaient l’objet d’accusations plus graves, avaient été graciés. Ils soutiennent que les principes juridiques et éthiques dictent que toute incertitude dans l’interprétation de la loi devrait bénéficier à l’accusé, exhortant le pouvoir judiciaire à appliquer l’amnistie et à suspendre la condamnation.

Les 2 journalistes risquent aujourd’hui d’être emprisonnées malgré les appels à les gracier.

Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi font l'objet de nouvelles accusations

L’Association des journalistes de la province de Téhéran a publié une déclaration le dimanche 20 octobre, demandant au chef du pouvoir judiciaire d’utiliser ses pouvoirs pour annuler les peines prononcées à l’encontre de Niloufar Hamedi et d’Elaheh Mohammadi. 32 000 autres signataires d’une pétition ont demandé à Gholam-Hossein Mohseni Ejei d’empêcher l’application des verdicts prononcés à l’encontre de ces 2 journalistes.

Niloufar Hamedi, photojournaliste au journal Shargh, a pris et publié la première photo de Mahsa Amini dans le coma à l’hôpital. Elaheh Mohammadi, journaliste au journal Ham-Mihan, a publié un reportage sur les funérailles de Mahsa et une interview de son père.

Niloufar Hamedi a été arrêtée le 22 septembre 2022 et Elaheh Mohammadi le 29 septembre.

Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi ont été détenues dans la sinistre prison de Qarchak et transférées à la prison d’Evin le 1er mai 2023.

La 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné Niloufar Hamedi à 13 ans de prison et Elaheh Mohammadi à 12 ans. Le tristement célèbre juge Salavati a prononcé les verdicts.

Source: CNRI Femmes 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire