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mardi 29 octobre 2024

Mécontentement et protestations des segments défavorisés en Iran

 L’Iran est touché par des manifestations alimentée par l’escalade des griefs économiques et la brutalité du régime. Des retraités, des employés municipaux, des étudiants et des groupes marginalisés se sont mobilisés dans plusieurs villes pour exiger de meilleures conditions de vie, des retraites plus élevées et une voix face à la négligence et à la répression systémiques.

Dans les villes, des retraités de la compagnie iranienne des télécommunications ont organisé des rassemblements exigeant que le gouvernement respecte ses engagements en matière de retraites équitables et de services de base. Des manifestations ont éclaté à Ahvaz et Ilam, les retraités ayant exprimé leur frustration face aux demandes ignorées. Les manifestants portaient des banderoles : « Nos droits n’existent que dans la rue ! », signalant leur désillusion à l’égard des voies de recours officielles.

À Ispahan, Sanandaj, Zanjan et Téhéran, les retraités ont dénoncé la baisse de leur pouvoir d’achat, scandant des slogans tels que « Nous exigeons la justice, pas des promesses en l’air ! » et « Nous n’avons entendu que des mensonges, pas de justice ! » À Bijar et Tabriz, les retraités ont manifesté en scandant des slogans contre la négligence du gouvernement à l’égard des ajustements des retraites malgré l’inflation galopante et la pression économique à laquelle sont confrontés des millions de personnes.

À Ilam, les employés municipaux ont rejoint les manifestations, protestant contre les mois de salaires impayés. Ces travailleurs, essentiels au maintien des services publics, ont souligné l’incapacité du gouvernement à payer les salaires dans le contexte de la crise financière en cours en Iran. La frustration de la classe ouvrière iranienne a été exacerbée par la montée en flèche de l’inflation tandis que les salaires stagnent.

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Dans le district de Madani à Tabriz, les habitants locaux se sont rassemblés pour exiger un meilleur accès aux services essentiels, notamment à l’eau potable et au gaz. Le rassemblement a souligné une frustration croissante face à la détérioration des infrastructures, que beaucoup considèrent comme une preuve de la mauvaise gestion du gouvernement et du manque d’investissement dans le bien-être public.

Les manifestations d’aujourd’hui ont également vu des étudiants se joindre à la vague de troubles. À la Faculté des sciences sociales de l’Université de Téhéran, les étudiants se sont mobilisés contre la commercialisation croissante des espaces du campus, l’intensification de la ségrégation entre les sexes et les efforts visant à dépolitiser le militantisme étudiant. Les manifestants ont scandé « Non à une université militarisée » lors de leur rassemblement, critiquant les politiques de l’université qui, selon eux, étouffent la liberté d’expression et l’engagement politique.

Les manifestants brandissaient des pancartes soutenant les droits des travailleurs et dénonçaient l’accent mis par l’administration sur des événements centrés sur les célébrités dans le but de détourner l’attention des problèmes urgents des étudiants, tels que le soutien à la santé mentale et la liberté du campus. Les étudiants ont condamné ce qu’ils ont décrit comme « une façade d’engagement », conçue pour remplacer le militantisme étudiant authentique par des manifestations contrôlées et superficielles. Malgré l’intervention de la sécurité du campus, les étudiants ont lu une déclaration affirmant leur droit à un environnement universitaire politiquement actif et inclusif.

Pendant ce temps, le 27 octobre, les forces de sécurité de Sarbisheh, dans la province du Khorasan du Sud, ont abattu deux résidents baloutches après avoir poursuivi leur véhicule. Cet incident reflète les hostilités persistantes envers les communautés marginalisées de l’Iran, en particulier les Baloutches, qui sont depuis longtemps confrontés à une violence disproportionnée. De même, à Gorgan, des vendeurs de rue auraient été battus par des agents de sécurité, ce qui a intensifié la colère contre la répression contre ceux qui luttent pour gagner leur vie.

Les autorités ont également déployé des forces de sécurité près de Persépolis et de Pasargades avant le jour de Cyrus le Grand le 29 octobre, en installant des barrages pour restreindre l’accès. Cette fermeture annuelle, destinée à empêcher les rassemblements sur ces sites historiques, est devenue une restriction récurrente et un point de frustration important de la part de la population. Alors qu’un accès limité a été accordé aux touristes internationaux, les Iraniens se sont vu interdire l’entrée, ce qui a encore accru les tensions et le ressentiment envers les politiques restrictives du gouvernement.

Les manifestations se déroulent dans un contexte de grave instabilité économique, avec des chiffres officiels faisant état d’une inflation supérieure à 40 %, d’une monnaie en chute libre et d’un coût de la vie de base qui continue d’augmenter.

Le taux d’inflation élevé, combiné à la diminution des opportunités d’emploi, a aggravé le mécontentement de la population et provoqué de nouveaux troubles dans tout le pays. La persistance des manifestations souligne la frustration croissante à l’égard d’un gouvernement perçu comme plus investi dans la politique étrangère et la répression interne que dans le bien-être de son peuple.

Source: NCRI 

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