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mardi 19 novembre 2024

Nasimeh Eslam Zehi et son bébé de 7 mois détenus à la prison d’Evin en Iran depuis plus de 400 jours

 Depuis plus de 400 jours, Nasimeh Eslam Zehi est détenue sans inculpation officielle, partageant un espace exigu dans la tristement célèbre prison d’Evin à Téhéran avec sa fille de 7 mois, Tasnim. Son cas met en lumière les violations constantes des droits de l’homme commises par le régime iranien, qui s’en prend impunément aux femmes, aux enfants et aux minorités religieuses.

Nasimeh Eslam Zehi, âgée d’environ 40 ans, est également mère d’une fille de 2 ans, Ayesha, qui a été séparée d’elle lors de son arrestation en septembre 2023. Les autorités ont affirmé que l’enfant avait été confiée à l’Organisation iranienne de protection sociale, mais malgré des demandes répétées, Nasimeh n’a pas été autorisée à la voir.

Arrestation et détention

Nasimeh Eslam Zehi et son mari, Arsalan Sheikhi, tous deux musulmans sunnites, ont été arrêtés à Malard, une ville de la province de Téhéran, en septembre 2023. Après leur arrestation, ils ont été transférés à Zahedan, une ville du sud-est de l’Iran et la capitale de la province de Sistan et Baloutchestan, pour y être interrogés. Zahedan est un foyer d’activisme sunnite et a souvent été la cible de mesures de répression de la part du gouvernement.

Bien qu’ils soient détenus depuis plus d’un an, ni Nasimeh ni Arsalan n’ont été officiellement inculpés ou jugés. Nasimeh Eslam Zehi a ensuite été transférée dans la section de quarantaine du quartier des femmes de la prison d’Evin, à Téhéran, où elle a donné naissance à Tasnim à la fin du mois d’avril 2024.

Conditions de vie

Pendant les 40 premiers jours de la vie de Tasnim, la mère et le nouveau-né ont été confinés dans une petite cellule d’isolement mal ventilée et mal éclairée. Elles ont ensuite été transférées dans la section de quarantaine du quartier des femmes d’Evin. Les conditions de détention dans ce quartier – une pièce de seulement 12 mètres carrés avec 3 lits – présentent de graves risques pour la santé physique et mentale des détenues, en particulier pour celle d’un enfant vulnérable.

La présence de Tasnim dans un tel environnement, privé de soins et de ressources appropriés, souligne le mépris du régime iranien pour les droits fondamentaux des enfants. Les experts préviennent que ces conditions pourraient avoir des conséquences à long terme sur le développement du bébé.

Autres détenues dans la quarantaine pour femmes

Nasimeh Eslam Zehi et Tasnim partagent la salle de quarantaine avec 6 autres détenues, toutes étrangères et originaires de pays tels que le Tadjikistan, l’Inde et la Jordanie. Parmi eux se trouvent deux soeurs de 19 ans, Ayesha Rezai Waow et Khadija Rezai Waow, qui ont été arrêtées avec leur mère, Bornagul Abdullah Waow, et trois autres femmes : Zahra Zafar, Eslam Bani Hassani et Hajar Zaboli.

Ces femmes ont été transférées à la prison d’Evin le 25 septembre 2024, vêtues de burqas, et sont également détenues sans charges claires. Elles sont soumises à de sévères restrictions, notamment en ce qui concerne les appels téléphoniques.

Implications plus larges

Le régime iranien a l’habitude de s’en prendre aux groupes minoritaires, en particulier aux musulmans sunnites, aux Baloutches et aux ressortissants étrangers, qu’il accuse souvent de vagues « menaces pour la sécurité ». Le cas de Nasimeh Eslam Zehi et de sa famille illustre les tactiques brutales du régime : détention indéfinie, séparations forcées et conditions de détention épouvantables conçues pour briser l’esprit des détenus.

La séparation continue de Nasimeh Eslam Zehi avec sa fille de 2 ans et l’emprisonnement forcé de son nouveau-né soulignent l’étendue de l’inhumanité du régime. La présence de Tasnim à la prison d’Evin rappelle brutalement la volonté du régime iranien d’exploiter même les plus jeunes et les plus vulnérables dans sa quête de contrôle.
Source: CNRI Femmes 

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