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samedi 7 décembre 2024

Conférence sur la solution à la crise iranienne et le rôle de l’alternative démocratique

Conférence sur la solution à la crise iranienne et le rôle de l’alternative démocratique

Maryam Radjavi : il existe une solution iranienne au régime criminel et belliciste des mollahs

Honorables personnalités,
Mesdames et Messieurs,
Je vous souhaite la bienvenue dans la maison de la résistance iranienne et je vous adresse les salutations de mes compatriotes.
Et je salue les Moudjahidine d’Achraf-3 en Albanie. Nous sommes très heureux qu’ils nous accompagnent dans cette réunion.
Chers amis,


Le Moyen-Orient est en proie à une crise et notre pays traverse aujourd’hui une situation exceptionnelle. Ces derniers mois, des changements successifs et majeurs sont survenus à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran, plaçant le régime dans une position instable et sans avenir.
Il y a deux ans, lors du soulèvement qui a éclaté dans plus de 280 villes d’Iran, le peuple iranien a exprimé sa volonté de renverser le régime. Ces événements ont confirmé que la dictature religieuse est entrée dans sa phase terminale.
Pour prévenir de nouveaux soulèvements, le régime des mollahs s’est tourné vers la guerre au Moyen-Orient. Cependant, 14 mois après, comme l’a dit Massoud [Radjavi, le dirigeant de la Résistance iranienne], il est devenu le perdant stratégique de ce conflit.
D’autant plus qu’aujourd’hui le front de la dictature religieuse en Syrie s’effondre à son tour. Les événements de ces derniers jours en Syrie reflètent la colère d’un peuple opprimé. En soutenant la dictature syrienne, le régime des mollahs s’est directement impliqué dans le massacre d’au moins un demi-million de Syriens et en a plongé des millions d’autres dans l’exode. Sans parler de l’aide financière colossale du régime à Assad, dont le montant pour les seules années 2010 s’élève au moins à 50 milliards de dollars.
Qu’ils regardent ce qui se passe aujourd’hui en Syrie où les soldats armés jusqu’aux dents d’Assad qui bénéficient de la plus grande aide du régime iranien, fondent comme neige au soleil. Les pasdarans et les forces de renseignement et de sécurité de Khamenei ne connaitront pas de meilleur sort face au soulèvement et à la résistance organisée du peuple iranien.
Depuis des années, le mouvement de protestation en Iran s’oriente vers la fin de l’existence même du régime. Cela s’explique par l’océan de sang qui sépare le peuple et cette dictature religieuse, notamment avec l’exécution de plus de 100 000 prisonniers politiques.
En outre, la censure et la répression, la discrimination et l’oppression des femmes, la discrimination religieuse, les injustices envers les minorités nationales, ainsi que l’inflation, le chômage et la récession économique, figurent parmi les facteurs qui accentuent ce mécontentement.

Le perdant stratégique de la guerre

D’un autre côté, le régime des mollahs finance quotidiennement les dépenses, les provocations bellicistes et les équipements de guerre de ses groupes mandataires dans la région.
Le régime a adopté une politique budgétaire militariste. Par exemple, dans le projet de budget 2025-2026, la part des revenus pétroliers allouée aux forces armées dépasse celle attribuée à l’ensemble des ministères gouvernementaux. En parallèle, les budgets nécessaires aux infrastructures de l’éducation, la santé, l’industrie, les communications, l’énergie et les transports ont été réduits au minimum.
Récemment, une grave pénurie d’électricité a frappé l’ensemble du pays, en raison d’une chute drastique des investissements dans le secteur électrique. En 2008-2009, ces investissements s’élevaient à environ 6,5 milliards de dollars. Ils sont désormais tombés à environ 500 millions de dollars , soit un treizième du budget précédent.
Le régime a également fait monter les prix en flèche. Depuis le début de 2011, le prix des produits alimentaires a été multiplié par 40. Il y a deux semaines, le président du régime a admis que les crises du gouvernement avaient atteint un point critique.
Ces derniers mois, les infirmiers, enseignants, retraités et ouvriers, notamment dans les secteurs du pétrole, du gaz et de la pétrochimie, ont organisé à plusieurs reprises des manifestations et des grèves.
Cependant, la principale menace pour l’existence du régime reste la résistance organisée du peuple iranien et l’expansion des unités de résistance, dont les opérations quotidiennes sont visibles dans tout le pays.

La situation de crise du régime en quatre points

Actuellement, la situation du régime peut être résumée selon les axes suivants :

1. Le régime est confronté à un mécontentement explosif de la société et ne pourra empêcher les soulèvements à venir.
2. Le régime n’a pas pu éteindre la résistance organisée et les unités de résistance se sont aujourd’hui imposées comme un phénomène influent dans la société.
3. Le rapport de force dans la région s’est qualitativement détérioré pour le régime, et ses forces mandataires sont lourdement affaiblies.
4. Incapable de renoncer à sa stratégie de guerre et de répression, le régime ne peut entreprendre la moindre réforme ni sortir de sa faillite économique.
Bien que la dictature religieuse ait recours à la guerre au Moyen-Orient pour maintenir son pouvoir corrompu, il ne pourra échapper aux soulèvements ni à sa chute. La lutte du peuple iranien pour la liberté aboutira à n’en pas douter à la victoire.

Répression, guerre et bombe atomique

Chers amis,
Permettez-moi d’évoquer un autre aspect : l’espoir des mollahs, acculés dans une impasse, de bénéficier de la complaisance des gouvernements occidentaux.
Ils tentent de se maintenir en place en fourvoyant l’Occident et en sollicitant son aide. Ces trois dernières décennies, chaque fois que le régime et les gouvernements occidentaux ont envisagé de négocier, nous avons déclaré : Négociez si vous le souhaitez, mais ne vous laissez pas duper par les mollahs !
Khamenei et son régime négocient pour obtenir le feu vert à davantage d’exécutions. Ils négocient pour intensifier les guerres et les troubles dans la région. Cependant, ils ne renoncent pas à trois éléments fondamentaux de leur stratégie : la répression, la guerre et la production d’armes nucléaires.
Certains en Occident sont attachés aux échanges commerciaux avec ce régime. Mais les bénéfices de ces échanges sont insignifiants face aux coups portés à la paix et à la sécurité mondiales.
D’autres pensent que la chute de cette tyrannie entraînera l’instabilité. Les événements des 14 derniers mois ont une fois de plus démontré que la principale source d’instabilité et de destruction dans la région, c’est ce régime lui-même.
Certains, influencés par la propagande des mollahs et de leurs lobbies, propagent le grand mensonge selon lequel l’alternative à ce régime serait le chaos et le terrorisme. En réalité, pour ce régime criminel et belliciste, il existe une solution iranienne. Cette solution, c’est le renversement du régime par le peuple iranien et sa résistance organisée.
Les principaux éléments pour atteindre cet objectif sont :
1. Un peuple profondément mécontent et en colère, soutenu par les unités de résistance, éléments de l’armée de la liberté, qui, avec la préparation d’un soulèvement organisé, constituent la force principale du changement en Iran et le rendront possible.
2. L’alternative démocratique constituée par le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), mène ce combat grâce à sa reconnaissance et à sa crédibilité internationales, ainsi qu’à un programme précis.
3. L’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), avec ses milliers de cadres expérimentés et Achraf-3, l’un de ses centres, est une source d’inspiration pour la lutte des femmes et des jeunes Iraniens pour la liberté.
4. Cette résistance est financièrement indépendante et, grâce à son soutien à l’intérieur de l’Iran, elle a été la première à révéler le programme nucléaire du régime et sa politique d’ingérence dans la région.
5. Selon le programme du CNRI, après le renversement du régime, un gouvernement provisoire sera formé pour une durée maximale de six mois, avec pour mission principale d’organiser des élections pour une Assemblée constituante.
Ensuite, le pouvoir sera transféré aux représentants du peuple dans cette assemblée, qui désigneront un gouvernement pour une période de deux ans, chargé de rédiger, d’adopter et de soumettre à référendum la constitution de la nouvelle république.
Avec une alternative digne de ce nom, il n’y aura pas de place pour le chaos. Des millions d’Iraniens exilés retourneront en Iran, avec leurs compétences et leurs capitaux. Un large éventail de spécialistes iraniens à l’étranger constitue une partie importante des cadres nécessaires pour reconstruire l’Iran de demain.
La Résistance iranienne met l’accent sur la liberté et les droits des femmes, l’autonomie des minorités ethniques nationales, l’égalité entre chiites et sunnites et les autres religions, ainsi que sur la séparation de la religion et de l’État. Elle prône l’abolition de la peine de mort, un Iran non nucléaire et la défense de la paix au Moyen-Orient.
Comme je l’ai souvent répété : nous n’avons jamais demandé à aucun gouvernement ni à aucune puissance d’intervenir pour un changement en Iran.
Cependant, nous demandons à l’ensemble de la communauté internationale :
1. De reconnaître la lutte du peuple iranien pour renverser le régime.
2. De reconnaître, comme l’a souligné la déclaration de 510 législateurs allemands en juin dernier, que « le régime iranien a fermé toutes les voies de l’activité politique pour un changement. Ainsi, le monde libre doit reconnaître le droit du peuple iranien à se soulever et le droit des unités de résistance à affronter les pasdarans. »

La cause des droits humains

Mesdames et messieurs,
A l’occasion de la Journée internationale des droits humains, le 10 octobre, je souhaite rendre hommage aux femmes et aux hommes qui ont maintenu vivante la cause des droits humains par le sacrifice de leur vie et leur sang versé.
La liberté, les droits humains et l’égalité des femmes ainsi que le rejet de la contrainte religieuse ont été au cœur du combat que le peuple iranien a mené avec courage et fermeté contre le régime en place au cours des 46 dernières années.
Plus de 100.000 des meilleurs enfants du peuple iranien ont perdu la vie dans cette lutte, dont 30.000 prisonniers politiques massacrés en 1988 sur la base d’un décret de quelques lignes signé par Khomeiny, le fondateur de cette dictature religieuse.
Le dossier des innombrables crimes des mollahs au pouvoir est marqué par des atrocités telles que l’exécution d’adolescentes de 13 à 14 ans, de mères âgées, de femmes enceintes, l’assassinat de prêtres chrétiens, et l’invention de dizaines de méthodes de torture. Des dizaines de milliers de femmes qui se sont levées pour résister à cette dictature misogyne ont été torturées ou exécutées. Ce sombre passé met en lumière deux réalités : d’un côté, la nature inhumaine du régime en place, et de l’autre, l’ampleur de la résistance du peuple iranien, en particulier des femmes.
L’histoire des droits humains en Iran a été cette année encore, marquée par le sang avec la pendaison de 9 prisonniers politiques, dont des héros du soulèvement de 2022, des condamnations à mort successives de 10 membres et sympathisants de l’OMPI et de très nombreux membres des minorités Baloutches, Kurdes et Arabes insurgés.
La semaine dernière, six prisonniers politiques ont été condamnés à mort pour leur appartenance à l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran.
Pour étouffer toute possibilité de soulèvement quotidien, le régime instaure un climat de terreur avec des arrestations massives et plus de 870 exécutions en seulement 11 mois.
Ces derniers jours, les mollahs ont adopté une loi misogyne mobilisant des dizaines de ministères et d’institutions gouvernementales pour imposer le port obligatoire du voile aux femmes. Cette loi criminelle, inhumaine et anti-islamique est une déclaration de guerre contre la société et une tentative de contrôle et de répression accrus. Mais, grâce à la résistance du peuple iranien, elle se retournera contre eux.
Si l’on examine l’histoire du siècle dernier, ou même l’histoire contemporaine, quelle dictature a tenu face à un peuple assoiffé de liberté ? Khamenei, avec ses pasdarans impitoyables et son appareil judiciaire sanguinaire, ne tiendra pas non plus face au soulèvement et à la grande armée de la liberté du peuple iranien.
Et le monde sera bientôt témoin de la chute de la dictature religieuse en Iran.
Je vous remercie.

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