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dimanche 22 décembre 2024

Massoumeh Asgari, enseignante emprisonnée, privée de soins médicaux et confrontée à un avenir incertain

 Massoumeh Asgari, enseignante et prisonnière politique, a fait l’objet d’une détention prolongée sous le régime iranien. Elle est confrontée à de graves problèmes de santé et à une incertitude juridique permanente. Malgré la détérioration de son état de santé, les autorités lui refusent tout traitement médical.

Détention prolongée et incertitude juridique

Massoumeh Asgari, enseignante iranienne, a été arrêtée en juillet 2024 par des agents des services des renseignements sous l’accusation de « propagande contre le régime » et de collaboration présumée avec des groupes d’opposition. Son dossier a été transféré à la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Toutefois, aucune date précise n’a encore été fixée pour son procès. Le cas d’Asgari est l’un des nombreux cas où des dissidents politiques sont détenus pour une durée indéterminée sans qu’une solution juridique ne soit trouvée en temps utile, ce qui met en évidence la répression exercée par le régime iranien à l’encontre de ses détracteurs.

Asgari, qui est le seul soutien de sa famille, a connu une série de problèmes de santé. Elle souffre de maladies chroniques telles que le diabète, de problèmes rénaux et hépatiques et de troubles neurologiques. Ces problèmes de santé ont été aggravés par des blessures antérieures, notamment de multiples fractures aux jambes, pour lesquelles elle a dû subir une intervention chirurgicale. Malgré la gravité de son état, elle s’est vu refuser l’accès aux traitements médicaux nécessaires pendant son incarcération dans la tristement célèbre prison d’Evin, à Téhéran, l’un des établissements les plus réputés pour les détenus politiques.

Arrestations antérieures et traitement sévère

Ce n’est pas la première fois que Massoumeh Asgari est persécutée par le régime iranien. En 2018, lors de manifestations d’enseignants dans tout l’Iran, elle a été arrêtée par les forces de sécurité et brièvement détenue à la prison de Qarchak à Varamin, située au sud-est de Téhéran. Après avoir passé quelques jours en détention, elle a été libérée. Cependant, en décembre 2018, Asgari a été de nouveau arrêtée et a passé cette fois un mois à l’isolement dans la section 209 de la prison d’Evin, connue pour détenir des prisonniers politiques et des militants.

Le 18 février 2020, Massoumeh Asgari a été condamnée à 5 ans de prison par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Elle a été reconnue coupable de « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale », suite à sa participation à des manifestations pacifiques et à son militantisme au sein de groupes de défense des droits des enseignants. Le régime iranien utilise souvent ces accusations pour réduire au silence les critiques et les militants qui contestent les politiques du gouvernement.

Refus de soins médicaux et transfert à la prison de Karadj

Le refus de soins médicaux à Massoumeh Asgari a été un problème important dans son emprisonnement. Malgré son état de santé grave, elle a été victime de négligence et de mauvais traitements.

Le 18 décembre 2024, il a été rapporté que Massoumeh Asgari, qui croupit dans la prison d’Evin, continue de se voir refuser l’accès à un traitement médical essentiel. C’est un exemple frappant de la façon dont le régime iranien utilise son système carcéral non seulement pour punir les opposants politiques, mais aussi pour les blesser davantage physiquement et psychologiquement.

Le 21 décembre 2021, Massoumeh Asgari a été convoquée par les autorités pénitentiaires pour un rendez-vous avec le chef du bureau du procureur de la prison d’Evin, ce qui est particulièrement troublant. Cependant, au lieu de se voir proposer cette rencontre, elle a été transférée de manière inattendue dans une prison à Karadj, une ville située à l’ouest de Téhéran, connue pour ses conditions de détention difficiles et souvent utilisée pour isoler les prisonniers politiques de leurs familles et des médias. Ce transfert s’inscrit dans une stratégie plus large du régime iranien visant à isoler davantage les prisonniers politiques et à rendre plus difficile la surveillance de leur traitement par les organisations de défense des droits de l’Homme.

Le cas de Massoumeh Asgari est un exemple frappant de la répression permanente exercée par le régime iranien à l’encontre des militants, des enseignants et des dissidents politiques. Son maintien en détention, le refus de lui administrer un traitement médical et les procédures judiciaires incertaines dont elle fait l’objet soulignent le caractère plus général des violations des droits de l’Homme commises par le régime clérical. L’attention et la pression de la communauté internationale sont essentielles pour que ces prisonniers ne soient pas oubliés et que leurs droits soient protégés.

Source: CNRI Femmes 

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