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jeudi 12 décembre 2024

Rapport mensuel des droits humains en Iran – Novembre 2024

 – Ce rapport fournit un compte rendu approfondi des violations des droits humains en Iran au cours du mois de novembre 2024, en mettant particulièrement l’accent sur l’escalade alarmante des exécutions et des abus systémiques. Au moins 147 personnes, dont quatre femmes, deux délinquants juvéniles, un citoyen juif iranien et une personne souffrant d’un handicap intellectuel, ont été exécutées dans diverses prisons. En moyenne, plus de quatre personnes ont été exécutées chaque jour, ce qui témoigne d’une forte augmentation du recours à la peine de mort par le régime en tant qu’instrument de répression.

Parmi les violations les plus flagrantes :

  • L’exécution de deux mineurs pour des crimes qui auraient été commis alors qu’ils avaient moins de 18 ans, en violation flagrante du droit international des droits humains.
  • L’exécution d’Ezzat Saeedi, un homme souffrant de déficiences intellectuelles.
  • Des exécutions publiques et des pendaisons de masse, avec 27 prisonniers exécutés en seulement quatre jours, soit en moyenne une exécution toutes les 3,5 heures pendant cette période.

Ce rapport fait également état de la mort de Ghafar Akbari, qui a succombé à de graves blessures après avoir subi des semaines de torture dans un poste de police de Malekan. En outre, six prisonniers politiques ont été condamnés à mort à la suite d’interrogatoires musclés et de procès qui n’ont pas respecté les procédures régulières, ce qui met en évidence la persécution continue des voix dissidentes par le régime.

Les cas documentés ce mois-ci soulignent les violations systématiques du droit international par le gouvernement iranien, qui s’en prend aux groupes vulnérables, aux opposants politiques et aux minorités. Cette intensification de la violence d’État exige une attention et une action internationales urgentes.

Exécutions généralisées en novembre 2024

Le régime iranien a intensifié son recours à la peine de mort, exécutant au moins 147 personnes dans diverses prisons du pays. Parmi les personnes exécutées figurent :

  • Quatre femmes, dont deux ont été exécutées dans la prison d’Ilam le 2 décembre.
  • Un citoyen juif iranien, ce qui met en évidence la persécution continue des minorités.
  • Une personne souffrant d’un handicap intellectuel, ce qui soulève des inquiétudes quant aux violations des normes internationales en matière de droits humains.

Exécutions de mineurs délinquants

Deux jeunes délinquants ont été exécutés pour des crimes commis alors qu’ils étaient mineurs :

Arvin Ghahremani, un juif iranien de 20 ans originaire de Bukan, a été exécuté à Kermanshah. Arrêté à 18 ans et condamné pour meurtre, Arvin s’est vu refuser un procès équitable et l’accès à une représentation juridique appropriée.

Esmail Barkzai, un ressortissant afghan de 18 ans résidant à Yazd, a été exécuté pour un crime qu’il aurait commis à 16 ans.

Exécution de personnes vulnérables

Ezzat Saeedi, un prisonnier souffrant de déficiences intellectuelles, a été exécuté dans la prison de Zanjan. Selon sa famille, Ezzat n’avait pas la capacité de comprendre pleinement sa situation juridique ou les accusations portées contre lui, ce qui constitue une violation des principes fondamentaux de la justice.

Exécutions publiques et pendaisons en masse

Le régime a poursuivi la pratique des exécutions publiques, renforçant ainsi le climat de peur et de répression.

Le 12 novembre, une personne a été exécutée publiquement à Hamedan.

La semaine du 25 au 28 novembre a connu une escalade alarmante, avec 27 exécutions dans plusieurs prisons, soit une exécution toutes les 3,5 heures en moyenne.

Parmi les exécutions de masse les plus notables, on peut citer :

  • 13 novembre : surnommé le « mercredi sanglant », au moins 11 prisonniers ont été pendus, les victimes ayant été exécutées à la prison de Qezelhessar, à Kashan, à Shiraz et à Jiroft.
  • 6 novembre : le régime a exécuté 16 prisonniers, dont 11 à la prison de Qezelhessar et d’autres à Khorramabad, Ahar, Shiraz et Zanjan.

Décès dus à la torture

Le recours à la torture par le régime pour obtenir des aveux et instiller la peur a entraîné la mort d’au moins une personne ce mois-ci :

Ghafar Akbari est décédé le 16 novembre après avoir enduré trois semaines de torture brutale dans un poste de police de Malekan. Malgré son état critique, le procureur Morteza Olyanasab et l’enquêteur Akbar Salmanpour ont fait obstruction à son transfert vers un hôpital, ce qui a directement contribué à sa mort.

Exécution de prisonniers politiques

Le système judiciaire iranien continue de cibler la dissidence politique par le biais d’arrestations, de tortures et de condamnations à mort. Six prisonniers politiques ont été condamnés à mort en novembre :

  • Abolhassan Montazer (65 ans), diplômé en architecture et souffrant de graves problèmes de santé, détenu à plusieurs reprises depuis les années 1980.
  • Pouya Ghobadi (32 ans), ingénieur électricien arrêté en mars 2024, précédemment détenu à deux reprises.
  • Vahid Bani-Amrian (32 ans), diplômé en gestion, ayant fait l’objet d’arrestations arbitraires depuis 2017.
  • Babak Alipour (33 ans), diplômé en droit arrêté en janvier 2024, précédemment emprisonné pendant quatre ans.
  • Ali Akbar Daneshvarkar (57 ans), ingénieur civil arrêté en janvier 2024.
  • Mohammad Taghavi (58 ans), prisonnier politique vétéran des années 1980 et 1990, arrêté à plusieurs reprises et soumis à des conditions difficiles.

Ces prisonniers ont été accusés de crimes tels que :

  • Appartenance à l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI).
  • « Collusion et conspiration contre la sécurité nationale ».
  • « Rébellion armée contre le gouvernement.

Ces condamnations ont été prononcées par le juge Iman Afshari, président de la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, à l’issue de plusieurs mois d’interrogatoires et de tortures présumées.

Des schémas d’abus plus larges

Les cas documentés en novembre 2024 révèlent des violations systémiques des droits humains, notamment :

  • Arrestations arbitraires : De nombreux détenus, y compris des prisonniers politiques, sont arrêtés sans mandat et détenus sans procédure régulière.
  • Procès accélérés : Les accusés se voient souvent refuser l’accès à un avocat et sont soumis à des simulacres de procès qui aboutissent à des peines sévères.
  • Ciblage des groupes vulnérables : L’exécution de mineurs, de minorités et de personnes handicapées témoigne d’un mépris flagrant pour les normes internationales en matière de droits humains.
  • Recours aux exécutions publiques : La pratique des pendaisons publiques perpétue un climat de peur et de contrôle sur la population.

Appel à l’action

Iran HRM demande instamment à la communauté internationale de prendre des mesures immédiates, et notamment de

  • Condamner l’application de la peine de mort par l’Iran : Plaidoyer en faveur d’un moratoire mondial sur les exécutions, en particulier pour les mineurs délinquants et les personnes vulnérables.
  • Exiger des comptes : Faire pression sur les autorités iraniennes pour qu’elles mettent fin à la torture et garantissent une procédure régulière à tous les détenus.
  • Soutenir les victimes et les familles : Fournir des ressources et des plates-formes aux familles des victimes pour qu’elles obtiennent justice et sensibilisent l’opinion aux abus.

Les violations des droits humains documentées ce mois-ci mettent en évidence la campagne de répression en cours du régime, qui nécessite une réponse internationale vigoureuse pour empêcher de nouvelles atrocités.

Source : Iran HRM/CSDHI 

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