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dimanche 6 avril 2025

Les fêtes de fin d'année marquées par la baisse continue de la valeur du rial iranien

 Les manifestations se sont poursuivies en Iran le 6 avril. Différents groupes sociaux, des retraités aux ouvriers de l’industrie, sont descendus dans la rue dans plusieurs villes pour exprimer leurs doléances face aux difficultés économiques, aux licenciements abusifs et à la corruption systémique. Malgré les efforts croissants du régime pour museler l’opposition, les manifestations ont augmenté dans tout le pays, témoignant d’une aggravation des troubles sociaux.

Des rapports font état de manifestations à Ispahan, Ahvaz, Chiraz, Kermanshah, Shush, Rasht et Téhéran. Parmi les plus virulents figuraient les retraités de la Sécurité sociale, qui se sont rassemblés dans plusieurs villes, dont Ahvaz et Rasht, pour réclamer des retraites plus élevées et la libération des militants emprisonnés. Scandant « Les retraites des retraités ne suffisent que pour une semaine », les manifestants ont exprimé leur frustration face à l’inaction du régime face à leur situation économique précaire.

À Ispahan, dans le centre de l’Iran, les retraités de l’industrie sidérurgique et minière ont repris les rassemblements pour protester contre la faiblesse des retraites et l’accès insuffisant aux services de base. La ville est devenue un foyer de troubles, notamment en raison de plusieurs années de crises hydriques non résolues qui touchent les agriculteurs locaux. Même les médias affiliés à l’État, comme Farhikhtegan, ont exprimé leur inquiétude face à l’escalade des manifestations, décrivant la situation comme « une plaie qui s’envenime chaque année » et exhortant l’État à s’attaquer à la crise avant qu’elle ne devienne incontrôlable.

Pendant ce temps, les travailleurs des télécommunications de Chiraz, dans le sud de l’Iran, ont protesté contre le licenciement injuste de plusieurs employés ayant plus de dix ans d’expérience, tandis que les boulangers de Kermanshah, dans l’ouest de l’Iran, se sont mobilisés contre la dégradation de la situation économique. Les travailleurs de la société sucrière Haft-Tappeh de Suse, dans le sud de l’Iran, ont également manifesté contre l’insuffisance des rations d’eau, essentielles à la culture de la canne à sucre, mettant en lumière la crise persistante de mauvaise gestion de l’eau qui frappe le sud-ouest de l’Iran.

La répression du régime iranien contre ces manifestations est implacable. Les forces de sécurité arrêtent régulièrement des militants et des dirigeants syndicaux, notamment à Téhéran et dans d’autres zones instables. Des manifestants ont signalé avoir été victimes d’intimidations et de menaces de la part des autorités locales, qui cherchent à dissuader de nouvelles manifestations par le harcèlement et l’emprisonnement.

Le déclin économique de l’Iran se poursuit sans relâche, avec une inflation qui monte en flèche et un coût de la vie de plus en plus insoutenable pour le citoyen moyen. Les économistes prévoient une nouvelle hausse de 40 à 50 % du prix des médicaments en 2025. Pourtant, les retraites et les salaires stagnent, aggravant les souffrances de millions d’Iraniens.

Les tentatives du régime de projeter une façade de stabilité et de normalité échouent. À Téhéran, des travailleurs du secteur des télécommunications ont organisé des manifestations pour réclamer de meilleures conditions de travail et une meilleure sécurité de l’emploi. Des rapports suggèrent que leurs revendications ont été largement ignorées par les autorités, davantage soucieuses de contenir les troubles que de répondre à des revendications légitimes.

Le 5 avril, Qasem Hosseinzehi, un officier des renseignements connu sous le nom de « Kasem Kur », a été tué par des militants à Kerman. Hosseinzehi, lié aux Gardiens de la révolution islamique et au ministère du Renseignement, était connu pour sa répression de la dissidence au Sistan-Baloutchistan. Sa mort porte un coup dur à l’appareil sécuritaire du régime.

Pendant ce temps, à Zahedan, dans le sud-est de l’Iran, des membres des unités de résistance de l’OMPI ont célébré le Nouvel An persan en scandant des slogans anti-régime, démontrant ainsi que l’opposition à la dictature cléricale reste forte malgré la répression brutale de Téhéran. Des slogans tels que « Mort à l’oppresseur, qu’il s’agisse du Shah ou du Guide » et « Non au Shah, non aux mollahs, oui à une République démocratique » ont été repris dans toute la région.

Les manifestations en cours en Iran révèlent une population de plus en plus désillusionnée face à l’incompétence économique et à la répression systémique du régime. La stratégie du gouvernement, qui consiste à déployer les forces de sécurité pour réprimer la dissidence, plutôt que de répondre aux griefs sous-jacents, ne fait qu’exacerber les troubles et rendre inévitable un soulèvement imminent.

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