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mardi 15 septembre 2015

Iran - Amnesty International demande des investigations sur l’assassinat du syndicaliste Shahrokh Zamani

Iran - Amnesty International demande des investigations sur l’assassinat du syndicaliste Shahrokh Zamani
Le décès du syndicaliste et prisonnier politique Shahrokh Zamani dans la prison de Radjaï-Chahr (située près de la ville de Karaj, à l’ouest de Téhéran) a provoqué les réactions de plusieurs syndicats de travailleurs en Iran et à l’étranger. Ces syndicats ont réclamé des investigations exhaustives sur les raisons de son décès.
Shahrokh Zamani a été membre du « Comité pour la création de syndicats indépendants en Iran » et membre du syndicat des ouvriers de bâtiment et de peinture.
Hechmatollah Tabarzadi, activiste politique basé à Téhéran, qui a été dans le passé compagnon de cellule de Shahrokh Zamani a déclaré dans une interview à Radio Farda : « Shahrokh Zamani se portait bien. Dans la prison, il faisait régulièrement des exercices physiques et il n’avait aucun problème particulier de santé. »
Le comité de soutien de Shahrokh Zamani considère que le régime iranien est le seul responsable de la mort de ce syndicaliste. Ce comité a demandé que le corps de Shahrokh Zamani soit autopsié par les médecins légistes, en présence des représentants des organismes syndicaux internationaux. Le « Comité pour la création de syndicats indépendants en Iran » a demandé qu’une équipe d’enquête, constituée de médecins indépendants, détermine la vraie raison du décès soudain, mystérieux et inattendu de Shahrokh Zamani durant sa détention.
« Union internationale pour la solidarité avec les ouvriers en Iran » a déclaré que la responsabilité de la mort en prison de Shahrokh Zamani incombe entièrement au régime de la République islamique d’Iran. Cet organisme a également réclamé des investigations internationales par une équipe médicale indépendante pour déterminer la cause du décès de ce prisonnier politique.
Le syndicat des salariés de la Régie de transport urbain à Téhéran a stigmatisé les conditions de vie indécentes dans les prisons en Iran et a ajouté : « La responsabilité de la mort de Shahrokh Zamani incombe aux autorités carcérales. »
M. Mehdi Kouhestani-Nejad, conseiller auprès de la « Confédération internationale de syndicats de travailleurs » et membre du « Congrès du Travail du Canada » a déclaré dans une interview avec Radio Farda : « La Confédération internationale de syndicats de travailleurs demande une enquête sur les circonstances de la mort de Shahrokh Zamani pour déterminer la cause de son décès. »
Mme Bahareh Davis, responsable du bureau d’Iran à Amnesty International, a déclaré dans une  interview avec Radio Farda que ces dernières années, plusieurs prisonniers politiques ont décédé dans la prison de Radjaï-Chahr à Karaj.« Amnesty International demande aux autorités iraniennes d’effectuer des investigations complètes, transparentes, indépendantes et neutres sur les conditions et les raisons du décès de Shahrokh Zamani », a-t-elle souligné.
Mme Davis a ajouté : « La mort de Shahrokh Zamani dans la prison est un exemple qui illustre les injustices existantes dans le système judiciaires en Iran. Dans ce système, des personnes arrêtées en raison de leurs activités pacifiques sont condamnées à de lourdes peines et sont incarcérées dans des prisons où les conditions de détention sont très mauvaises. »
La responsable du bureau d’Iran à Amnesty International a affirmé : « Le décès d’un détenu n’est pas un phénomène rare et pourrait être une mort naturel, mais une mort en prison peut également avoir d’autres causes, notamment la torture, les mauvais traitements, les mauvaises conditions de détention et la privation de soins médicaux. »
Dans une lettre datée de 2012, adressée à tous les organismes syndicaux et à toutes les instances de défense des droits de l’Homme, Shahrokh Zamani avait parlé des tortures physiques et psychologiques qu’il a subit dans la prison et lors des interrogatoires.
Dans un message sonore, enregistré en prison en mars 2013, Shahrokh Zamani avait souligné : « J’ai été arrêté illégalement par les agents du ministère des renseignements, sans mandat d’arrêt et sans savoir ce que l’on me reprochait. Dans la prison, j’ai été torturé et menacé de mort. Pour protester contre ces mauvais traitements, j’ai fait une grève de la faim pendant 40 jours. »
Accusé d’avoir voulu créer un syndicat indépendant, il a été condamné par un tribunal du régime des mollahs à 11 ans de prison.
Dans une lettre adressée à Ahmad Shaheed, le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme en Iran, Shahrokh Zamani avait évoqué les pressions que le régime iranien avait exercées sur sa famille. Dans cette lettre, il avait aussi cité les déclarations d’un expert judiciaire en Iran selon qui son dossier est vide et ne contient aucun élément à charge sur la base duquel un juge puisse le condamner.
Shahrokh Zamani avait demandé à tous les organes de défense des droits de l’Homme dans le monde, notamment au Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme en Iran et au président du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, d’entreprendre des actions pour mettre fin aux violations des droits civils en Iran et pour que toutes les personnes arrêtées en raison de leurs engagements en faveur des droits civils, sociaux et syndicaux soit libérées. Dans sa lettre, Shahrokh Zamani avait souligné que s’il meurt en prison, le régime iranien sera le seul responsable de sa mort.

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