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samedi 17 octobre 2015

ONU : L'Iran doit immédiatement cesser de tuer des enfants


ONU : L'Iran doit immédiatement cesser de tuer des enfants

L'Iran doit immédiatement cesser de tuer des enfants, ont déclaré Ahmed Shaheed, Cristof Heyns et Dubravka Simonoviae, trois experts des Nations unies pour les droits de l'Homme. Ils ont condamné vendredi l'exécution de deux jeunes pour des actes commis alors qu'ils étaient mineurs et considéré que Téhéran violait ainsi les lois internationales et conventions signées, a rapporté l’AFP.
Mme Fatemeh Salbehi a été pendue mardi, condamnée pour la mort de son mari qu'elle avait été forcée d'épouser à l'âge de 16 ans, "en dépit de défaillances dans son procès et d'une procédure d'appel en cours", indique un communiqué des Nations unies.
Elle est la 11ème femme exécutée cette année en Iran où au moins 700 personnes ont été exécutées depuis janvier, souligne l'ONU.
La semaine dernière un autre jeune, Samad Zahabi, a été exécuté en secret, condamné en mars 2013 pour la mort d'un autre jeune alors qu'il était âgé de 17 ans.
"Ces exécutions sont un exemple troublant d'une augmentation du nombre d'exécutions et posent des questions sur le caractère équitable des procès dans la République Islamique d'Iran", affirme dans ce communiqué Ahmed Shaheed, rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'Homme en Iran.
"Il s'agit d’exécutions illégales commises par l'Etat, l'équivalent de meurtres commis par des individus", affirme Cristof Heyns, rapporteur de l'ONU sur les exécutions sommaires. "Exécuter un jeune prévenu, particulièrement après un procès douteux, va directement à l'encontre de la Convention internationale sur les droits des enfants, à laquelle l'Iran est partie. L'Iran doit immédiatement cesser de tuer des enfants", affirme M. Heyns.
Ces experts de l'ONU, appuyés par Mme Dubravka Simonoviae, rapporteur spéciale sur les violences contre les femmes, appellent une nouvelle fois l'Iran à un moratoire immédiat des exécutions en vue d'abolir la peine de mort.
L’Union européenne a critiqué le régime iranien pour la pendaison d’une jeune femme reconnue coupable d’un crime qu’elle aurait commis à l’époque où elle était mineure, a rapporté l’Agence France Presse.
« Fatemeh Salbehi a été exécutée en Iran après avoir été condamnée à mort pour un crime perpétré en mai 2010, à l’époque où elle avait 17 ans », a déclaré le porte-parole de l’UE dans un communiqué le 14 octobre.
Le porte-parole a ajouté : « Les condamnations à la peine capitale pour les crimes commis par des personnes âgées de moins de dix-huit ans sont contraires aux obligations internationales de l’Iran en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la Convention relative aux droits de l’enfant. »
Par ailleurs l’Union européenne s’est dite préoccupée par « le nombre élevé des exécutions en Iran, notamment des exécutions pour le trafic de la drogue qui n’est pas classé parmi ‘les crimes les plus graves’ dans le droit international humanitaire. Les condamnations à la peine capitale pour les crimes commis par des personnes âgées de moins de dix-huit ans sont contraires aux obligations internationales de l’Iran en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la Convention relative aux droits de l’enfant. »
Dans un communiqué le 15 octobre, Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International a déclaré : « Le recours à la peine de mort est cruel, inhumain et dégradant dans tous les cas, mais il est particulièrement choquant lorsqu’il vient punir un crime commis par une personne qui était mineure au moment des faits, et que cette sentence est prononcée à l’issue d’une procédure qui vide de son sens la justice pour mineurs ».

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