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samedi 18 mars 2017

Iran : Deux journalistes emprisonnés à l'aube de la nouvelle année iranienne

 Dans l’élan de la nouvelle année qui se profile, alors que des prisonniers pourraient être libérés, deux journalistes - Henghameh Shahidi et Ehssan Mazndarani - ont été arrêtés et d'autres ont été menacés d’arrestation par la justice, les gardiens de la révolution et le ministère des renseignements.

Reporters sans frontières (RSF) réaffirme sa condamnation du harcèlement continu des journalistes par le régime iranien
Henghameh Shahidi, qui édite le blog Paineveste, a été arrêtée au domicile de sa soeur dans la ville du nord-est de Mashhad sur les ordres du bureau du procureur de Téhéran chargé de la culture et des médias. Dans une lettre publiée après son arrestation, elle a déclaré qu'elle avait été la cible de « menaces de la part des organes gouvernementaux ».
« Je vais faire une grève de la faim jusqu'à ma libération ou ma mort », a-t-elle ajouté dans la lettre. Mostafa Turk Hamadani, un avocat qui attend pour voir s'il sera autorisé à la défendre, a dit qu'elle a été transférée à Téhéran et qu'on lui a refusé le droit de recevoir des visites. Elle est malade et a subi deux opérations cardiaques dans le passé, a dit sa mère, Nahid Kermanshahi.
A l’origine, Shahidi a été arrêtée en juin 2009 et a été libérée en novembre de la même année sur ordre d'un tribunal révolutionnaire de Téhéran moyennant le paiement d’une caution de 8 000 euros. Après assignation du ministère desnrenseignements en février 2010, un tribunal de Téhéran l'a condamnée à six ans de prison et à une amende, mais elle a été libérée pour raisons médicales en octobre 2010.
La violence a été utilisée par les agents des renseignements de la Garde révolutionnaire qui ont arrêté hier Ehssan Mazndarani, rédacteur en chef du journal Farhikhteghan, affirmant qu'il n'aurait pas dû être libéré il y a un mois et qu'il n'avait pas purgé sa peine.
Mazndarani a été libéré le 9 février en raison d'une décision selon laquelle il avait purgé sa peine de deux ans. Il est l’une des victimes de la vague d'arrestations de novembre 2015 et il a été, à l'origine, condamné à sept ans d'emprisonnement, qui ont été réduits à deux ans en appel.
En prison, il a été hospitalisé à plusieurs reprises pour ses problèmes de coeur et de poitrine après une grève de la faim de trois semaines. Sa famille a dit que suite à l'arrestation d'hier, il a été emmené dans la prison d'Evine à Téhéran, où il a immédiatement entamé une autre grève de la faim.
Issa Saharkhiz, journaliste indépendant bien connu, qui a été une autre des victimes de la vague d'arrestations de novembre 2015, a été molesté par des gardiens de prison lors d'une perquisition de ses affaires personnelles, le 11 mars. Il est détenu à l'hôpital depuis mars 2016 pour des raisons médicales. Les membres de sa famille se disent préoccupés par sa santé.
Le RSF s'inquiète également de Tahereh Riahi, la rédactrice chargée des affaires sociales de l'agence de presse Borna, qui a été arrêtée le 27 décembre. Toujours en isolement dans la section 209 de la prison d'Evine et toujours privée de droit de visites, on dit qu'elle est en très mauvaise santé physique et psychologique.
L'Iran est l'une des cinq plus grandes prisons du monde pour les journalistes, avec un total de 30 journalistes et journalistes citoyens détenus.
Source : Reporter sans frontière

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