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mercredi 28 juin 2017

Iran : La famille de Hengameh Shahidi sous le coup d’une interdiction de communiquer avec les médias

 Plus de trois mois après son arrestation et son placement en détention, l'activiste politique malade, Hengameh Shahidi, n'a toujours pas été inculpée et est en mauvaise santé.
Elle continue de subir des interrogatoires et elle est maintenue en isolement dans la prison d'Evine, a déclaré une source informée au Centre pour les Droits de l'Homme en Iran (CHRI).

« Shahidi est restée en isolement pendant 98 jours », a déclaré la source au CHRI, le 15 juin 2017. « Elle a été soumise à de longs interrogatoires sans avoir pu apercevoir la lumière du jour. Elle souffre d’une maladie cardiaque. Son incarcération et sa grève de la faim lui ont provoqué des douleurs rénales et ovariennes sévères, pour lesquelles elle a été transférée, plusieurs fois, à l'hôpital et à la clinique de la prison ».
On a également dit à la famille de Shahidi de cesser de parler aux médias de son affaire.
« Les autorités ont obtenu un engagement écrit de la mère de Shahidi (Nahid Kermanshahi) par lequel elle promet de cesser de parler aux médias étrangers », a déclaré la source, qui a demandé à rester anonyme pour des raisons de sécurité. « Kermanshahi contacte chaque jour le bureau du procureur afin de convaincre les autorités de libérer sa fille sous caution afin qu'elle puisse être hospitalisée ».
Shahidi a d'abord été détenue dans la section 209 de la prison d'Evine, où elle a été interrogée par des agents du ministère des renseignements. Récemment, elle a été soumise aux interrogatoires renouvelés de l'unité des renseignements du pouvoir judiciaire dans la section 241, a déclaré la source au CHRI.
« Nous ne savons pas pourquoi une autre agence l'interroge et quelles sont les charges retenues contre elle depuis tout ce temps », a ajouté la source.
Shahidi, une ancienne journaliste de 41 ans, a été placée en détention sans inculpation, le 9 mars 2017, à Mashhad, dans le nord-est de l'Iran, et a été conduite, par vol de nuit, dans la prison d’Evine à Téhéran.
Le 15 mars, elle a commencé une grève de la faim pour protester contre sa détention sans procédure régulière. Deux mois plus tard, elle s'est évanouie devant sa famille, conséquence de son refus de s’alimenter, a déclaré, à l’époque, une source informée au CHRI.
« Une situation semblable à ce qui est arrivé au défunt Sattar Beheshti devrait être évitée », a écrit l'avocat de la défense, Mostafa Tork Hamadani, dans une lettre, se référant au jeune blogueur iranien décédé lors d'un interrogatoire de la police, le 3 novembre 2012.
« La phase initiale des interrogatoires a traîné plus longtemps que d'habitude, ce qui semble indiquer qu'il n'y avait pas assez de preuves pour inculper la suspecte avant qu’elle ne soit arrête », a poursuivi Hamadani. « Sinon, seulement quelques heures auraient été suffisantes pour enquêter sur une affaire comme celle-ci ».
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran

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