Toutes nos salutations et tous nos respects pour les militants d’une société sans voix, les chers Iraniens à l’étranger, et ceux qui sont en Iran,
Comme vous le savez, le 1er juillet 2017 un Grand Rassemblement des Iraniens aura lieu à Paris. Nous et vous, nous constituons un même esprit en deux corps. Nous sommes au courant des efforts que vous avez déployé en faveur de nos droits et nous vous en remercions profondément.
Nous sollicitons tous nos compatriotes, notamment les baloutches et les sunnites, de prendre part à ce rassemblement en tant que défenseurs de nos droits et pour faire parvenir nos voix à l’opinion internationale et aux militants des droits de l’Homme. Allez-y en tant qu’un membre de notre famille et soyez nos voix, à nous et à nos familles.
Aujourd’hui une grande partie de la société iranienne se trouve derrière les barreaux, dans des circonstances critiques. Nous rappelons ci-dessous les difficultés qui frappent les prisons iraniennes :
- Le nombre des détenus dépasse largement la capacité des espaces carcéraux. Les prisonniers dorment dans les couloirs, dans les escaliers et les WC.
- La peine capitale est toujours appliquée comme dans le passé. Les régions les plus pauvres du pays, surtout le Baloutchistan, sont les plus touchées par ces exécutions. Il y a aussi les pendaisons collectives qui continuent dans les grandes prisons du pays.
- L’absence de procédures judiciaires peut durer de 2 à 20 ans pour les prisonniers.
- Les pires tortures sont affligées aux accusés. Les instances juridiques rejettent les plaintes des accusés et de leurs familles et nie les sévices malgré les séquelles et les fractures qui sont restées sur nos corps.
- Les instances judiciaires introduisent ce qu’elles veulent dans les dossiers des accusés et prononcent de lourdes peines contre l’accusé terrassé de surprise.
- Les ouvrages religieux et les cérémonies religieuses sont interdits pour les sunnites.
- Les installations tels que les robinets ou les couleurs pour les murs des bureaux des responsables carcéraux sont achetées avec l’argent des détenus. Ceux qui demandent des congés, des visites de familles ou la liberté sous caution, sont obligés d’acheter ces produits. Ceci se produit couramment dans la prison de Zahedan (sud-est).
- Les soins médicaux sont inexistants. Il n’y a pas de dentaire et d’opticien. Les responsables carcéraux s’abstiennent d’envoyer les malades dans les hôpitaux.
- Les blocs de prisons sont démunis des minimums de nutrition et de mesures d’hygiène.
- Les détenus sont dépourvus du moindre droit reconnu à tout être humain.
- Les demandes des congés, des visites de familles ou de liberté sous caution ne sont pas répondues.
- Les cautions imposées dans le Département du Sistan et Baloutchistan remontent de 2 milliards à 10 milliards de tomans (équivalent de 55 millions/275 millions €).
- Les détenus sont contraints de force à des repentirs par le juge ou le commissaire.
- Des rafles et des tortures intenables ciblent les jeunes sunnites au Baloutchistan et dans les autres points de l’Iran. Les Gardiens de la Révolution opèrent ces arrestations sans le moindre justificatif.
Ce n’est là qu’un aperçu des difficultés que connaissent les détenus, surtout dans la prison centrale de Zahedan. Leur voix ne parvient à nulle part. Malgré tout, nous sollicitons tous les militants qui nous ont toujours soutenu en Iran et à l’étranger et qui ont toujours été la voix de ceux qui sont derrière les barreaux, de participer au Grand Rassemblement du 1er juillet à Paris pour défendre et représenter nos droits.
Nous, prisonniers politiques, déclarons notre ferme soutien au Grand Rassemblement du 1er juillet des Iraniens.
En espérant de voir un jour ce Rassemblement s’organiser à Téhéran,
En espérant l’avènement de la Liberté,
En espérant votre succès à tous.
Signatures : Les prisonniers politiques de la Prison centrale de Zahedan – juin 2017
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