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vendredi 1 septembre 2017

Plus de 20 prisonniers politiques en grave danger dans la prison de Gohardacht après plus de 33 jours de grève de la faim

 Au cours des dernières semaines, les prisonniers politiques de la prison iranienne de Gohardacht ont protesté contre les mesures de répression intensifiées au sein de l’établissement. La grève de la faim des détenus a recueilli un large soutien des prisonniers politiques à travers tout le pays.
Au cours des derniers mois, des prisonniers ont fait passer clandestinement des lettres décrivant les conditions cruelles dans différentes prisons. Certains ont réclamé justice pour les familles de prisonniers politiques exécutées par le régime iranien, notamment les 30 000 victimes du massacre de 1988.
Le régime a réagi avec de nouvelles mesures de répression.

À la fin du mois de juillet, les prisonniers politiques de la salle 12 du quartier 4 de la prison de Gohardacht ont été transférés dans des conditions insupportables vers la salle 10, qui est complètement isolée et surveillée en permanence par 40 caméras en circuit fermé et 64 dispositifs d'écoute. Toutes les fenêtres sont scellées avec des plaques métalliques, empêchant toute ventilation, et la salle manque d'eau courante.
Les prisonniers ont précédemment déclaré que si le transfert était effectué, ils entameraient une grève de la faim, pourtant le dimanche 30 juillet, plus de 50 personnes ont été transférées de force. Elles n'étaient pas autorisées à prendre des effets personnels, y compris des médicaments.
Il y a actuellement environ 25 prisonniers en grève de la faim qui exigent leur retour à la salle 12 et la restitution de tous leurs effets personnels.
Après quatre semaines, la condition physique de nombreux détenus s’est véritablement détériorée. Ils peuvent à peine marcher et souffrent de maladies cardiaques, pulmonaires et rénales tout en étant privé de tous médicaments.
Abbas Jafari-Dolatabadi, le Procureur général de Téhéran, qui figure actuellement sur la liste des sanctions de l'UE pour violations flagrantes des droits de l'homme, a déclaré le 23 août : « Nous disons à ces quelques prisonniers qui observent une grève de la faim et font d'autres menaces que ces actions ont échoué et que le pouvoir judiciaire n’abdiquera pas. »
Ses propos mettent en évidence le mépris du régime pour les droits élémentaires des détenus, tout en insinuant d'autres menaces. Néanmoins, d'autres prisonniers ont déclaré leur solidarité ou se sont à la grève de la faim.
Le Conseil National de la Résistance iranienne a exprimé sa profonde préoccupation concernant la santé et la sécurité des prisonniers politiques en grève de la faim. Il a appelé toutes les organisations internationales de défense des droits de l'homme, en particulier le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme en Iran et le Rapporteur spécial sur la torture à prendre des mesures urgentes pour sauver leurs vies.
Les partisans de la Résistance ont témoigné un soutien avec des rassemblements mondiaux et leurs propres grèves de la faim symboliques.
Le 23 août, Amnesty International a publié un communiqué concernant « la grève de la faim massive des prisonniers politiques pour protester contre des conditions cruelles ». Le directeur adjoint du programme le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a déclaré : « En détenant des douzaines de prisonniers d'opinion après des procès manifestement injustes, les autorités iraniennes manquent sans vergogne à leurs obligations en matière de droits de l'homme. Ce sont des personnes qui ne devraient même pas être derrière les barreaux, mais au lieu d'être libérées, elles sont punies davantage dans des conditions épouvantables »
Les gouvernements et les organisations internationales devraient intervenir pour défendre les prisonniers politiques et leurs revendications légitimes avant qu'il ne soit trop tard.

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