La semaine dernière, l'appel du Conseil de coordination des syndicats d'enseignants en Iran (CCTSI) a fédéré les voix des étudiants, des enseignants et des idéologues lors d'une deuxième journée de grèves contre la privatisation, la discrimination dans la langue de la minorité, la persécution judiciaire des enseignants-activistes et les salaires des éducateurs qui frôlent le seuil de la pauvreté.
Dans un communiqué publié la semaine dernière, le CCTSI a reproché au ministère de l'éducation son système d'indemnisation, dénonçant le statu quo au détriment de la qualité de l'enseignement et des moyens de subsistance des enseignants. Dans la même déclaration, des membres du personnel éducatif de tout le pays ont été convoqués pour organiser des sit-in dans les bureaux administratifs de leurs écoles locales, les 14 et 15 octobre (les deux premiers jours de la semaine de travail iranienne. Le CCTSI a également exhorté les futurs grévistes à sensibiliser les étudiants à l'action civique en expliquant à l'avance les motifs du sit-in.
« Au nom des travailleurs et des travailleuses du système éducatif, actifs et à la retraite, le CCTSI a épuisé toutes les possibilités qui s’offrent à lui pour améliorer nos conditions actuelles », lit-on dans le communiqué, concluant son appel provocant à la grève en priant de ne pas pénaliser ses participants.
Des enseignants iraniens ont organisé des sit-in, le 15 octobre, dans les provinces de Fars, du Khorasan Razavi, du Khorasan Nord, de Kermanshah, du Kurdistan, d’Ilam, de la Province de l’Azerbaïdjan oriental et occidental, de Mazandaran, de Téhéran, d’Ispahan, de la province de Kohgiluyeh-Boyer-Ahmad, d’Hamedan , de Qazvin, de Bushehr, d’Alborz, du Lorestan et du Khouzistan.
Les grévistes ont brandi des pancartes affichant leurs espoirs de réforme : « Libérez les enseignants emprisonnés », « Non à la discrimination », « Maintenez l'éducation publique », « Le droit à l'instruction en langue maternelle », « Mettez en œuvre un classement des enseignants ».
Les enseignants et le personnel pédagogique auraient été solidaires des étudiants des départements de sciences sociales de Téhéran et de l'Université d’Allameh Tabataba’i, ainsi que des enfants d’âge scolaires de Karaj, Ahvaz et Qom.
Dans le même temps, un certain nombre d’enseignants emprisonnés n’ont pu assister aux grèves que dans l’esprit et les autorités préparent actuellement des poursuites contre le président de la CCTSI, Mohammadreza Ramezanzadeh, emprisonné. Certes, l'appel de la CCTSI - si réconfortant soit-il - n'a pas encore reçu de réponse au niveau politique.
Source : Les militants des droits de l’homme en Iran – 15 octobre 2018
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