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lundi 15 octobre 2018

Iran : Lettre d'un prisonnier politique iranien pour l’abolition de la peine de mort


Hassan Sadeghi prisonnier politique contre peine de mort lettre iran Lors de la Journée mondiale contre la peine de mort, un prisonnier politique iranien a demandé l'arrêt de la peine de mort.
Traduction de sa lettre originale
À l'occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, un certain nombre de familles de prisonniers politiques et de victimes d'exécution ont diffusé des messages et des déclarations appelant à l'abolition de la peine de mort en Iran.

Dans une lettre ouverte secrètement envoyée depuis la prison iranienne de Rajaï Chahr, le prisonnier politique iranien, Hassan Sadeghi, a révélé des détails au sujet de l'exécution de prisonniers politiques dans les années 1980.
Sadeghi, qui a passé de nombreuses années dans les prisons du régime iranien et rappelant les périodes durant lesquelles le régime iranien a procédé à des exécutions massives, a écrit :
Souhaitant un Iran sans exécution
« Nous approchons de la Journée mondiale pour l'abolition de la peine de mort et les exécutions se poursuivent en Iran.
Les mollahs au pouvoir n’ont aucun scrupule à recourir à la peine de mort en tant qu’instrument de répression, car elle est fondée sur des principes fondamentaux d’exécutions, de meurtres et de crimes et, depuis le premier jour, le régime trouvé sa survie dans cet acte inhumain.
Le régime a ironiquement exhibé l'exécution de tant d'innocents comme une marque d'honneur. L'exécution d'enfants et de mineurs innocents comme Fatemeh Mesbah et Ezzati Mesbah, à l'âge de 13 et 15 ans, ne sera pas effacée du dossier de ce régime », a écrit Sadeghi.
« J'avais deux oncles, Haj Mohammad Mesbah et Ata Haj Mahmoudian. Nous étions toujours ensemble.
Fatemeh, Ezzat-o-Sadat, Mahmoud, Asghar et moi-même étions des camarades de jeu durant notre enfance. Nos jouets étaient des stylos, des papiers et des livres. Notre jeu consistait à lire et à écrire des livres comme Little Black Fish, ou les histoires de Qoran, de l’Imam Hussein et de l’Imam Ali. Chacun devrait dire ce qu'il avait compris pour que nos pères nous accordent des notes », raconte Sadeghi.
« Nous n'avions jamais pensé qu'un jour ce que nous avions appris de l'Imam Hussein et de l'Imam Ali (deux des leaders chiites les plus vénérés) conduirait à l'emprisonnement de Fatemeh, Ezzat et moi-même, et finalement à l'exécution de Fatemeh, 13 ans et d’Ezzat, 15 ans, même en l’absence de procès. Nous n'avions jamais pensé qu'un jour, Ezzat-o-Sadat, 15 ans et son frère, Mahmoud 18 ans, seraient exécutés sans avoir commis de délit », écrit Sadeghi.
« Les crimes du régime en sont arrivés à un tel point qu’il a dû les dissimuler sous le prétexte de soutenir les enfants au Yémen.
Pouvez-vous raconter ce que vous avez fait aux enfants iraniens alors que vous parlez maintenant du meurtre d’enfants ? Qu'avez-vous fait des jeunes comme Mohammad Mesbah, Teymour Davar, Masoud Khastou et Ali Khademi, alors que vous parlez du meurtre de jeunes Palestiniens ?
Bien sûr, il n’est pas surprenant que le bourreau Pourmohammadi déclare sans vergogne devant la caméra que « nous avons exécuté des personnes et c’était notre droit ».
Qui vous a donné le droit d'exécuter des adolescents comme Afshin, 15 ans, ou des jeunes comme Mostafa Mosana, 20 ans ?
J'ai été emmené à la prison de Ghezelhesar en 1982. Plus tard, j'ai appris que Mahmoud Mesbah, dont la jambe avait été cassée au moment des adieux, avait été exécuté peu de temps après mon départ avec son frère Akbar tout en se tenant la main aux derniers instants », raconte Sadeghi.
« Moins d’un an plus tard, j’ai été transféré dans la section 30 du hall 6 de la prison d’Evine. Il ne restait que cinq personnes. Ahmad, Jebreil, Teymour, Behrouz, où étaient-ils tous partis ? », a demandé Sadeghi à ses autres compagnons de cellule.
« J'ai eu ma réponse d'un sanglot sortant de leurs gorges et à la vue de leurs têtes baissées. La machine à exécuter du régime est toujours active après 40 ans et continue de tuer. Il y a quelques semaines à peine, ils ont exécuté Zaniar et Loghman. Peu importe le nombre de jeunes assassinés, les dictateurs impitoyables ne sont jamais satisfaits. J'espère qu'un jour le monde subordonnera toute relation avec le détenteur du record d'exécutions par habitant à l’abolition de la peine de mort.
Hassan Sadeghi, de la Prison de Gohardasht, en Iran
Source : Les droits de l’homme en Iran

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