À la veille du 10 octobre, journée mondiale contre la peine de mort, en tant que condamnés à mort en Iran, nous annonçons ce qui suit :
- Alors que 176 prisonniers ont été exécutés au cours du premier semestre de l’année 2018
- Alors que le régime iranien, malgré des appels internationaux répétés, a exécuté des prisonniers - notamment trois prisonniers politiques kurdes, Ramin Hossein Panahai, Zaniar Moradi et Loghman Moradi, afin d’effrayer la population par crainte que les manifestations, la colère et la frustration du peuple ne se propagent - la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Mme Michelle Bachelet, a condamné l'exécution d’adolescents
- Tandis que les camionneurs iraniens sont en grève depuis le 23 septembre et les manifestations s’étendent à plus de 310 villes ; tandis que le gouvernement a menacé de mort les chauffeurs routiers et a arrêté 250 chauffeurs routiers
- tandis que nous sommes parmi des milliers de prisonniers iraniens qui attendent la mort et, comme l'écrit Zaniar Moradi avant sa mort : « Neuf ans ont passé. Neuf ans au cours desquels j'ai langui en prison alors que j'étais condamné à une peine de mort inhumaine. Pendant ces longues années… j'ai rêvé de ma pendaison. J’ai passé ces neuf années à penser à la potence et au nœud qu’ils glisseront autour de mon cou… Chaque fois qu’un jeune était pendu dans ce pays, j’avais l’impression que c’était bientôt mon tour ».
Par conséquent, en tant que prisonniers condamnés à mort dans différentes prisons iraniennes :
- Nous exhortons toutes les organisations internationales de défense des droits humains, en particulier le Haut-Commissaire aux droits humains et le rapporteur spécial sur la situation des droits humains en Iran, les journalistes et les médias, à condamner ces exécutions et à prendre des mesures immédiates pour faire cesser ces crimes médiévaux, qui ont toujours lieu au XXIème siècle.
- Nous demandons que les 40 années d’exécutions, d’exécutions publique et de meurtres systématiques soient arrêtées en Iran.
Actuellement, les exécutions se sont métamorphosées en des instruments de terreur entre les mains des dirigeants autoritaires iraniens pour consolider leur pouvoir et réprimer le peuple. Nous considérons l'exécution de prisonniers comme des assassinats systématiques commis par le gouvernement. La potence n’est pas la solution aux problèmes du peuple iranien.
En tant que prisonniers qui ont été condamnés à mort et exécutés tout au long de ces années, nous appelons les familles de tous les condamnés à mort, de tous les prisonniers politiques et de tous les militants des droits humains à s'unir et à devenir le porte-parole de la fin de la peine de mort et à aider le peuple iranien à résister à cette calamité historique.
Signé : Un groupe de condamnés à mort en Iran
Source : Les droits de l’homme en Iran
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