Une actrice devant la justice pour sa "tenue non conventionnelle"

CSDHI - Matin Sotudeh, l'actrice iranienne du petit écran et du cinéma, a été convoquée devant le tribunal d'orientation pour ce qu'elle a qualifié de « tenue non conventionnelle » alors qu'elle assistait à la première d’un film, diffusé en privé.

L'agence de presse officielle Fars a rapporté jeudi que l'actrice avait été convoquée mercredi devant le tribunal d'orientation « à la suite de nombreuses demandes de la part de la population ».

Fars a ajouté qu'elle avait été libérée sous caution.

Les photos de l'actrice assistant à la première du film ont été critiquées par les membres du parlement.

Dans une interview accordée mercredi 16 octobre à la télévision officielle, le député Sadegh Tabatabaeinejad a annoncé la formation d'un nouveau conseil relevant du ministère de l’orientation et de la culture islamiques, chargé de « contrôler les vêtements et le comportement des célébrités et des personnalités politiques ».

« La présence d'acteurs et leur tenue vestimentaire lors de premières privées et dans d'autres événements ont suscité des réactions de la part de la population », a déclaré le député. « Récemment, un conseil de personnalités ou de célébrités a été formé au sein du ministère de l’orientation islamique présidé par le ministre de l’orientation. Le conseil s'est réuni la semaine dernière et il est censé adopter des lois concernant ces cas. »

Le ministre de l’orientation islamique a évoqué la question lors de la réunion du cabinet, mercredi et a déclaré : « Ces personnes participent également à des émissions télévisées. L’événement n’était pas public et elles n’avaient donc pas besoin de notre autorisation pour y assister. »

Mercredi 16 octobre, le responsable des relations publiques de l’Organisation du Cinéma a déclaré : « Nous préparons actuellement un guide indiquant que les personnalités du monde des arts, du cinéma et du sport qui assistent à différents événements peuvent suivre et respecter. Le guide sera terminé la semaine prochaine.

Ces décisions des responsables de la République islamique ont provoqué un tollé dans les médias sociaux iraniens.

Le régime a déjà des lois qui obligent les femmes à porter le voile, et la police de la moralité dans les rues arrêtera les femmes qui ne portent pas leur voile « correctement ».

Source : Site Web des jeunes journalistes, Agence de presse Fars, Site Web Fararu - 17 octobre 2019