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jeudi 19 mars 2020

Un manifestant emprisonné se met en grève de la faim pour être libéré


mineur détenu grand pénitencier téhéran iranCSDHI - Abolfazl Karimi a entamé une grève de la faim, lundi 16 mars 2020 au matin, pour protester contre son maintien en prison sous un statut indéterminé. M. Karimi a été arrêté lors des manifestations de novembre 2019.

Abolfazl Karimi a été privé de contact avec sa famille lorsqu'il était détenu au centre de détention du renseignement des pasdarans. Des agents du renseignement des pasdarans l'ont torturé lors des interrogatoires, en lui faisant subir des électrochocs et lui arrachant les ongles. Ils ont menacé d'arrêter son père et sa mère, tous les deux malades.
Le cas d'Abolfazl Karimi a été renvoyé à la section 1 pour interrogatoire du tribunal public et révolutionnaire de Baharestan. Cependant, quatre mois après son arrestation, son cas reste toujours indéterminé et il est toujours en prison dans le Grand pénitencier de Téhéran.
Aborfazl Karimi est né le 27 novembre 2001. Il était un travailleur et le seul soutien de sa famille. Il était âgé de moins de 18 ans au moment de son arrestation. Il travaille dans la prison, il s’occupe de l’entretien de la prison. Voici le texte d'une lettre qu'il a envoyée depuis la prison, décrivant son histoire et annonçant sa grève de la faim :
Moi, Abolfazl Karimi, fils de Mohammad, je suis travailleur. J'ai une vieille mère qui a des complications cardiaques. Je suis le seul à prendre en charge ses soins médicaux et ses médicaments. Je suis le seul enfant de la famille et personne d'autre ne peut payer les dépenses de la famille. Je vis dans les pires conditions financières possibles. Je travaille actuellement en prison. Je nettoie la prison. Mon père ne peut pas travailler parce qu'il s'est cassé la jambe. Ma mère a récemment été opérée et elle est restée dans le coma pendant un mois.
J'ai eu une période extrêmement difficile dans le quartier 2A de la prison d'Evine. Je n'avais aucune nouvelle de ma mère. Ils ne m'ont pas laissé contacter ma famille. Ils m'ont détenu en isolement pendant 50 jours. Pendant leur interrogatoire, ils ont menacé d'arrêter mes parents. De plus, dans le centre de détention des services du renseignement des pasdarans à Akbarabad, ils m'ont torturé avec des électrochocs. Ils ont affirmé que j'avais tué un officier. Les agents m'ont frappé à la tête et m'ont arraché les ongles des orteils. Maintenant, tous mes ongles d'orteil tombent. Ils m'ont donné des coups de pied (dans la bouche) et m'ont cassé une dent. A la branche 1 pour les interrogatoires de Baharestan, ils m'ont faussement accusé de crime. Ma demande est que vous ne disiez pas à tout le monde que les services secrets des pasdarans ne battent personne. Les pasdarans sont pires que Shemr (le meurtrier du 3e imam chiite). Mon message au peuple est : soutenez-nous jusqu'au dernier moment. Dieu sait que la seule raison pour laquelle nous sommes descendus dans la rue était pour protester contre les prix élevés. Nous nous sommes battus en votre nom. Ne nous laissez pas de côté. Ne nous laissez pas seuls ! J'ai entamé une grève de la faim et je ne mangerai rien tant que je ne serai pas libéré. »
Abolfazl Karimi, 16 mars 2020, Le Grand Pénitencier de Téhéran
Source : Iran HRM

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