Un prisonnier politique témoigne de l'état désastreux du pénitencier du grand Téhéran

CSDHI – Le prisonnier politique, Soheil Arabi, a témoigné sur les réseaux sociaux, de l'état déplorable des quartiers du pénitencier du Grand Téhéran.

Les informations publiées comportent plusieurs sections et le texte actuel contient les première et deuxième parties.

Soheil Arabi a écrit :

De la salle 1 à la cellule 16

Chaque détenu doit acheter quotidiennement deux bouteilles d'eau au magasin de la prison pour survivre. Beaucoup ne peuvent pas se le permettre et l'eau des prisons n'est pas potable.

Ils ont construit 22 bâtiments pour le pénitencier du Grand Téhéran, appelés « brigades ». Chaque brigade a 10 quartiers et chaque quartier a 10 cellules qui sont généralement appelées chambres parce que ce sont les lieux de vie de chaque prisonnier jusqu'à la fin de leur peine. Mais toutes ces cellules n'ont pas des conditions égales. Certaines d'entre elles sont comme une chambre d'hôtel et les autres ressemblent à des chambres de torture.

En général, la cellule n°1, qui est la meilleure, appartient à l'avocat du quartier... Dans la plupart des quartiers, on appelle l'avocat, la personne qui verse le plus de pots-de-vin et qui est un lèche-botte ; en fait, au lieu d'être l'avocat du quartier, il est l'avocat des gardiens. Il paie les repas et même les cigarettes des gardiens. De l'argent qu'il gagne en vendant de la drogue, 30 à 50 % vont au directeur du service, aux autorités de la préservation des renseignements et aux gardiens de prison.

La cellule n°16 est attribuée aux travailleurs et domestiques du quartier. Ceux-ci sont chargés de nettoyer les salles de bain, les salons et la cour et reçoivent un salaire hebdomadaire.

De nos jours, depuis la nouvelle année (21 mars 2020), toute personne qui n'est ni avocat ni domestique doit payer 20 000 tomans par semaine (4,25 €) à l'avocat du quartier pour services. Il y a 16 cellules dans chaque quartier et chaque cellule contient 15 à 40 prisonniers…

Le revenu de l'avocat d’un quartier est supérieur à celui d'un enseignant ou d'un médecin si l'on y ajoute l'argent gagné en vendant de la drogue, des téléphones portables, des dispositifs USB et en réparant des affaires. (Javanehha- 13 mai 2020)