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mardi 29 décembre 2020

L’Iran condamne huit bahaïs à la prison et à d’autres peines à l’issue d’un procès « inéquitable »

 CSDHI – L’Iran a condamné huit citoyens bahaïs à des peines de prison et à d’autres sanctions.

La cible constante de la répression du régime des mollahs

C’est le dernier exemple de la politique répressive de ce pays dirigé par les islamistes et critiqué au niveau international. L’Iran, en effet, est connu pour restreindre sévèrement les droits de sa minorité religieuse bahaïe. Dans une interview accordée le 24 décembre à VOA Persan, une source a déclaré que les avocats des hommes et des femmes concernés ont été informés un jour plus tôt des peines prononcées par un tribunal révolutionnaire de Bandar Abbas.

Huit Bahaïs condamnés à la prison

La source a indiqué que le juge avait condamné six des Bahaïs à deux ans de prison : Omid Afaghi, Mehrallah Afshar, Nasim Ghanavatian, Mahnaz Jannesar, Arash Rasekhi et Maral Rasti. Il a condamné les deux autres Bahaïs à des peines d’un an de prison : Farhad Ameri et Adib Haghpajooh.

Les huit Bahaïs iraniens restent libres sous caution, en attendant de faire appel des jugements dans les prochaines semaines.

Les autorités ont initialement arrêté les Bahaïs en avril 2017, arrêtant sept d’entre eux à Bandar Abbas et sur l’île voisine de Qeshm. Elles ont arrêté le huitième, Adib Haghpajooh, dans la ville de Chiraz, dans le centre-sud. Par la suite, elles les ont libérés sous caution.

Les autorités trafiquent l’acte d’accusation et l’aggravent

Selon la source de VOA, avant de prononcer les sentences la semaine dernière, les avocats de la défense ont découvert que les autorités avaient modifié l’infraction dont les huit Baha’is étaient accusés. Elles l’ont aggravé, passant de l’accusation initiale de diffusion de propagande anti-gouvernementale à l’accusation plus grave de « rassemblement et collusion pour commettre des infractions contre la sécurité nationale. »

« Au cours du procès, les avocats se sont opposés à l’escalade des accusations contre leurs clients, qu’ils jugeaient injustes, mais le juge les a ignorés », a déclaré la source.

Chacun des huit Bahaïs s’est également vu infliger trois peines supplémentaires, selon la source. Celles-ci comprenaient une interdiction de deux ans d’appartenance à des organisations politiques et sociales. Une interdiction d’assister à des banquets et autres rassemblements bahaïs, et l’obligation de s’informer sur l’islam en assistant à cinq séances de conseil à l’Institut culturel Sajjadieh de la pensée islamique à Bandar Abbas, a déclaré la source.

VOA n’a pas pu vérifier de manière indépendante les décisions de justice contre les Baha’is iraniens car il lui est interdit de faire des reportages à l’intérieur de l’Iran.

Le Bahaïsme exclu de la constitution des ayatollahs

Les religieux chiites au pouvoir en Iran ont exclu la foi bahaïe des religions minoritaires reconnues dans la constitution, adoptée en 1979. Depuis lors, ils considèrent les quelques 300 000 citoyens bahaïs d’Iran comme des hérétiques sans religion.

Les autorités iraniennes arrêtent régulièrement des membres de la minorité bahaïe pour leur participation à des activités liées à la foi, les accusant d’atteintes à la sécurité nationale sans divulguer de preuves. La plupart sont accusés de « propagation » de la foi bahaïe. C’est, pour les autorités, une forme de propagande anti-gouvernementale.

Le porte-parole adjoint du Département d’Etat américain, Cale Brown, a critiqué la façon dont l’Iran a traité les Bahaïs le mois dernier. Rappelons-nous des raids effectués sur les maisons d’environ 50 familles bahaïes le 22 novembre dernier.

« Le régime iranien a emprisonné des dizaines de Bahaïs à cause de leur foi. Il cherche à détruire leurs institutions et leurs écoles », a écrit Cale Brown sur Twitter. « Les prisonniers bahaïs doivent être libérés, et leur droit fondamental à la liberté de religion doit être respecté. »

Les Bahaïs soutenus par la communauté internationale

Les législateurs américains ont ajouté leur voix aux critiques au début du mois. Ils ont donc adopté une résolution de la Chambre condamnant l’Iran pour ce qu’ils ont appelé « la persécution de la minorité bahaïe par l’Etat et sa violation continue des accords sur les droits humains ».

L’Iran a reçu une autre critique le 16 décembre. L’’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution exprimant « sa grave préoccupation concernant les limitations sévères et croissantes actuelles des minorités religieuses reconnues et non reconnues, y compris les membres de la foi Bahaïe. »

La résolution, approuvée par les États membres de l’ONU par un vote de 82-30, avec 64 abstentions, a également demandé à l’Iran de mettre fin au « refus et aux restrictions d’accès à l’éducation » pour les membres des minorités religieuses reconnues et non reconnues, « y compris pour les membres de la foi bahaïe. »

Le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, a répondu au vote des Nations unies. Il a dit : « l’horreur de l’hypocrisie profondément enracinée » des 45 co-parrains de la résolution, qui comprennent les États-Unis, Israël, le Canada, l’Australie et d’autres alliés des États-Unis en Europe et dans le Pacifique. Il a également appelé les co-parrains de la résolution à « cesser leur comportement interventionniste et immoral » envers l’Iran et d’autres nations non spécifiées.

La communauté internationale bahaïe a salué la résolution des Nations unies comme faisant partie de ce qu’elle a appelé une « vague mondiale de nouveau soutien » à la communauté bahaïe d’Iran de la part des États-Unis, du Canada, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et des législateurs européens.

Source : VOA

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