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dimanche 28 mars 2021

L’acquittement d’un milicien du Bassidj accusé de viol scandalise l’opinion publique en Iran

 CNRI Femmes – L’acquittement d’un milicien du Bassidj accusé de viol scandalise l’opinion publique en Iran

L’acquittement d’un milicien du Bassidj accusé d’avoir violé deux fillettes âgées de 7 et 8 ans dans l’un des villages du canton de Gonbad Kavous, dans le nord de l’Iran, a indigné l’opinion publique et entraîné des manifestations de protestation massives dans la ville.

L'acquittement d'un milicien du Bassidj accusé d'avoir violé deux fillettes âgées de 7 et 8 ans

Le gardien du barrage de Golestan, Ali Khan-Ahmadi, 54 ans et ancien gardien de la révolution, a violé les deux petites filles le 21 mars 2021 dans le village d’Arab-Sarrang, situé dans les parties centrales du canton de Gonbad Kavous.

Un membre du conseil du village a confirmé que les viols avaient eu lieu dans le bureau du gardien du barrage de Golestan. Il a ajouté : “Après l’incident, les habitants du village ont battu l’homme (l’agresseur). Finalement, la police est intervenue et a emmené Khan-Ahmadi auprès des autorités judiciaires.”

Les familles des victimes ont déposé plainte pour viol contre le gardien.

Cependant, le procureur de Gonbad Kavous, Ali Yazadni, a annoncé par la suite que “le bureau de la médecine légale a rejeté la probabilité d’un viol.” À la place, a-t-il dit, l’agresseur a été convoqué au bureau du procureur, interrogé et mis en accusation pour “enlèvement”.

Suite à l’annonce du parquet, des habitants du village d’Arab-Sarrang sont descendus dans la rue le 23 mars 2021. Avec l’intervention de la police, les manifestants se sont mis en colère et ont brisé les vitres du véhicule des agents.

Abdol-Qadir Karimi, le gouverneur du canton, a promis aux manifestants que la justice punirait Ali Khan-Ahmadi si elle le déclarait coupable de ces accusations.

Selon les villageois d’Arab-Sarrang, le gardien Ali Khan-Ahmadi, avait déjà commis des abus sur des enfants, mais ils n’avaient aucune preuve pour l’accuser.

Ce n’est pas la première fois que des miliciens et des agents corrompus du régime des mollahs abusent sexuellement et violent des femmes et des enfants en échappent à toute sanction. S’appuyant sur des lois misogynes, le pouvoir judiciaire du régime clérical acquitte et disculpe ses propres miliciens, organisant des procès fictifs et prononçant des peines légères, ou les libérant.

Le viol de Zahra Navidpour par un député

En octobre 2019, le pouvoir judiciaire de la province de Téhéran n’a pas maintenu la condamnation au fouet et à l’éloignement de Salman Khodadadi, membre du parlement des mollahs de la ville de Malekan, dans la province d’Azerbaïdjan oriental, qui était accusé d’avoir violé Zahra Navidpour.

Promettant de lui donner un emploi, il l’avait attirée dans son bureau à Téhéran où il l’a violée.

À la suite de la plainte déposée par Zahra Navidpour contre Khodadadi, le tribunal pénal de la province de Téhéran l’avait déclaré coupable de viol (sans violence) et condamné à 99 coups de fouet, à deux ans d’exil et à ne pas pouvoir exercer de fonctions électives ou nominatives.

Khodadadi avait fait appel de cette décision, et son dossier avait donc été transmis pour réexamen à la branche 47 de la Cour suprême, qui avait rejeté l’accusation de viol. Puis, sous prétexte de son dossier médical, notamment son diabète et ses injections d’insuline, la cour n’avait pas confirmé le jugement précédent. L’affaire avait été renvoyée devant le tribunal pénal de la province de Téhéran pour être examinée à nouveau. (Site Internet public Fararu, 15 octobre 2019)

Viol collectif de 41 filles et jeunes femmes à Iranshahr

En juin 2018, le viol collectif de 41 filles et jeunes femmes à Iranchahr, dans le Sistan-Baloutchistan, avait choqué l’Iran.

Les découvertes ont montré qu’un groupe de 4 hommes ayant des liens avec les institutions paramilitaires du régime, avait commis ce crime.

Tayebeh Siavoshi, alors députée du régime, avait déclaré que ses propres recherches indépendantes à partir de sources non officielles indiquaient que la première personne appréhendée dans cette affaire jouissait d’un pouvoir et d’une base financière. (Agence IRNA, 18 juin 2019)

Le procureur général avait menacé d’arrêter ceux qui diffusaient les nouvelles, et le pouvoir judiciaire avait arrêté des activistes civils qui protestaient sur cette question.

Près de trois ans après, le verdict contre quatre des assaillants dans cette affaire est toujours en suspens.

Le 24 décembre 2020, les relations publiques du tribunal d’Iranchahr ont annoncé que la Cour d’appel de la province avait confirmé 74 coups de fouet, 5 ans de détention et 5 ans de privation de droits sociaux pour chacun des quatre condamnés pour leur rôle dans le “vol de films aux plaignants et leur utilisation à des fins de chantage”.

En revanche, les peines pour leurs chefs d’accusation plus importants, dont le viol et l’enlèvement, sont toujours en cours d’examen ! (Agence IRNA, 24 décembre 2020)

Lack of any bills or laws criminalizing rape

En l’absence de tout projet de loi ou loi criminalisant le viol ou la violence à l’égard des femmes en Iran, les victimes ne bénéficient d’aucune forme de soutien social ou juridique.

D’une part, les liens des agresseurs avec les centres de pouvoir et les organes gouvernementaux les aident à échapper aux sanctions.

D’autre part, les victimes sont considérées comme complices et sont elles-mêmes inculpées. Ce qui dissuade la plupart des femmes de porter plainte ou d’engager des poursuites si elles sont violées ou battues.

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