CSDHI – Depuis le 22 mai, les pannes d’électricité en Iran perturbent gravement la vie quotidienne de millions d’Iraniens, y compris dans la capitale Téhéran. Malgré les horaires de coupure annoncés par les responsables de Téhéran, de la province voisine d’Alborz et de Khorasan Razavi dans le nord-est de l’Iran, des coupures non annoncées ont eu lieu dans tout le pays ces deux derniers jours.
Selon l’agence de presse officielle ISNA, Mohammad Hassan Motevalizadeh, PDG de Tavanir (société iranienne de gestion de la production, de la transmission et de la distribution de l’électricité), a imputé les pannes d’électricité en Iran à la sécheresse qui affecte la production d’hydroélectricité, à l’augmentation de la demande d’électricité due à l’exploitation des crypto-monnaies et à la hausse des températures.
Tabriz, Nord-Ouest de l’Iran : 100 personnes bloquées dans des ascenseurs
À Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran, une centaine de personnes sont restées coincées dans les ascenseurs de bâtiments résidentiels et commerciaux pendant les coupures de courant du 23 mai. Les pompiers ont effectué plus de 60 missions de secours à Tabriz pendant les pannes.
Ahwaz, Iran occidental : Pas d’eau par une température de 45°C
Certains quartiers de la ville d’Ahwaz, où les températures ont atteint 45°C, ont connu des coupures de courant de 11 heures à environ 13 heures. En raison d’une baisse de la pression de l’eau dans la plupart des quartiers de cette ville du sud-ouest, les habitants doivent utiliser des pompes à eau qui ne fonctionnent plus pendant les coupures.
Téhéran : Des patients en danger dans les maisons
Le 22 mai, un médecin de l’hôpital Sina de Téhéran a déclaré à l’agence de presse officielle Rokna que les patients soignés à domicile couraient de sérieux risques pendant les coupures de courant en Iran, notamment s’ils utilisaient des machines à oxygène électriques.
Les coupures de courant ont un impact sur la vaccination
Le député Mohammad Ali Mohseni Bandpi est membre de la commission parlementaire de la santé. Selon lui, les coupures de courant en Iran ont créé des problèmes pour la vaccination contre la COVID-19. En effet, les centres de santé ne peuvent pas conserver les vaccins au frais pendant les coupures de courant.
« Les hôpitaux sont également en difficulté. En réalité, bien qu’ils soient équipés de générateurs de secours, ils n’ont pas la capacité de fonctionner pendant une longue période. Cela signifie que les pannes nuisent à la santé des gens », a-t-il ajouté.
Téhéran : Le championnat d’échecs perdu à cause des coupures de courant
À Téhéran, l’organisateur des tournois individuels du championnat d’échecs asiatique a déclaré que les champions d’échecs iraniens ont perdu en raison d’une panne de courant soudaine lors du match en ligne le plus important de l’année. Il a ajouté que deux joueurs ont été éliminés des parties.
Après le premier incident, la Fédération iranienne des échecs a demandé à être exclue des coupures de courant pendant les tournois. Cependant, elle a subi une nouvelle coupure de courant hier.
« La Fédération n’a pas les moyens de payer des générateurs de secours. De toute façon, nous n’avons jamais eu de coupures de courant auparavant », a déclaré à ISNA le secrétaire général de la Fédération des échecs.
Qu’est-ce qui se cache derrière les coupures de courant en Iran ?
Le porte-parole du ministère de l’Énergie, Mostafa Rajabi Mashhadi, a déclaré que plus de 2 000 mégawatts étaient consommés par l’exploitation illégale de crypto-monnaies. Il a ajouté que leur alimentation serait coupée à partir du 22 mai pendant les heures de pointe.
Le « farming » (exploitation) ou « mining » de bitcoins est un moyen de gagner des crypto-monnaies sans payer. Essentiellement, les « agriculteurs » reçoivent des bitcoins pour vérifier les transactions en bitcoins.
L’exploitation de bitcoins nécessite beaucoup d’énergie. En effet, l’exploitation de bitcoins à grande échelle nécessite des milliers d’ordinateurs ainsi que des systèmes de refroidissement, qui sont regroupés dans des centres appelés « fermes à bitcoins. »
Le 21 mai, Reuters a rapporté qu’environ 4,5 % de l’ensemble du minage de bitcoins avaient lieu en Iran. Selon les informations, une nouvelle étude a montré que cela permettra à l’Iran de gagner des centaines de millions de dollars en crypto-monnaies. L’Iran pourra les utiliser pour acheter des importations et atténuer l’impact des sanctions.
« L’électricité utilisée par les mineurs en Iran nécessiterait l’équivalent d’environ 10 millions de barils de pétrole brut chaque année pour être produite. Cela représente environ 4% des exportations totales de pétrole iranien en 2020 », indique l’étude.
Hier, un député iranien du Shahriar a déclaré que les pannes récurrentes devenaient un « grave problème de sécurité. » Hossein Hagh Verdi a déclaré lors d’une séance publique du Parlement que les raisons des coupures de courant en Iran n’étaient pas claires.
« N’y a-t-il personne qui puisse expliquer à la population la raison des pannes d’électricité et l’absence de gestion adéquate de la consommation d’électricité du pays ? », a-t-il déclaré au parlement.
En février, le ministère de l’énergie a imputé les pannes d’électricité en Iran à la pénurie de carburant. Et maintenant, en été, il les impute à la sécheresse. Cependant, de nombreux experts estiment que ces raisons sont inexactes.
Hagh Verdi a déclaré que la sécheresse ne pouvait pas avoir un tel impact et que la production hydroélectrique ne fournissait que 3 000 mégawatts d’électricité. Les informations indiquent que la chute de la production a maintenant atteint 12 000 mégawatts.
Javad Nikbin est un député de la ville de Kashmar, dans le nord-est du pays. Selon l’agence de presse officielle ISNA, il a déclaré que si les mineurs de crypto-monnaies étaient arrêtés, l’électricité pourrait « certainement être gérée. »
Source : Iran News Wire
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