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samedi 5 février 2022

Editorial : Le terrorisme naval du régime iranien justifie davantage de sanctions

 Les dernières révélations du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) sur les dangereuses tentatives du régime iranien pour perturber l’activité maritime internationale devraient servir d’avertissement aux gouvernements occidentaux. Téhéran a considérablement étendu son terrorisme maritime en recrutant des mercenaires étrangers au Moyen-Orient et en Afrique, notamment au Yémen.

Cela n’est pas une surprise. L’économie iranienne est en train de s’effondrer et le régime est confronté à une multitude de crises sociales, politiques et économiques irrémédiables à l’intérieur du pays et est incapable d’endiguer la vague de protestations qui embrase tous les secteurs de la société iranienne. Depuis décembre 2017, il y a eu huit soulèvements majeurs à l’échelle nationale, dont le thème commun a été la demande populaire de renverser le régime.

En outre, l’élimination du commandant de la force Qods, Qassem Soleimani, en janvier 2020, a porté atteinte à l’influence du régime dans les points chauds régionaux comme la Syrie et l’Irak.

Malheureusement, la complaisance incessante de l’Occident envers le régime et le refus de tenir la théocratie responsable de son terrorisme et de son horrible répression intérieure ont enhardi Téhéran. Aujourd’hui, le régime veut faire chanter la communauté internationale en recourant à la piraterie sur des voies navigables stratégiques. L’objectif principal est de masquer ses faiblesses fondamentales à l’intérieur du pays et de faire une démonstration de force creuse.

Lors de sa conférence de presse de mercredi à Washington, le CNRI a publié un rapport révélant des détails jusqu’alors non divulgués sur une nouvelle unité qui assure la formation de terroristes maritimes à des mandataires régionaux. L’unité navale opère au sein de la force Qods du régime, la branche terroriste extraterritoriale du Corps des gardiens de la révolution islamique (pasdaran).

L’unité navale d’entraînement au terrorisme dispose de trois « académies » réparties dans tout l’Iran. Le principal lieu d’entraînement secret des mandataires étrangers, notamment les Houthites yéménites, est l’académie de Zibakenar, sur le littoral de la mer Caspienne, dans le nord. L’activité de formation est considérable. Rien qu’en 2020, lors d’un seul cours, au moins 200 Yéménites ont été formés au terrorisme naval. Il existe également deux autres académies situées dans le golfe Persique.

Le commandant chargé de la formation navale des milices inféodées est un général de brigade vétéran des pasdaran nommé Hassan Ali Zamani Pajooh. Le chef de l’académie
Zibakenar est le second amiral Abdolreza Dabestani.

Le régime équipe les milices houthites de mines, de missiles, de bateaux rapides et d’autres armes. Un réseau de contrebande élaboré a été mis en place pour envoyer des armes et des équipements au Yémen via des pays tiers comme la Somalie. L’objectif ultime du régime est d’obtenir un déni plausible en recrutant des mandataires pour cibler la navigation, en particulier dans le détroit de Bab-el-Mandeb.

De manière significative, ces activités se sont intensifiée sous Ebrahim Raïssi, qui a pris fonctions en août en tant que président du régime. Depuis lors, il y a eu au moins cinq attaques terroristes navales majeures. En décembre, la marine américaine a saisi en mer d’Arabie deux caches d’armes d’origine iranienne destinées aux rebelles Houthites, dont 171 missiles sol-air et huit missiles antichars.

Il est évident que l’intervention destructrice de la force Qods dans la région s’est intensifiée, tout comme les attaques de drones et de missiles de Téhéran.

Tout cela constitue une preuve supplémentaire qu’aucune des sanctions contre le régime théocratique ne devrait être levée tant qu’il n’aura pas mis un terme à ses activités terroristes et à sa répression intérieure. En fait, des sanctions supplémentaires sont justifiées pour tenir le régime responsable.

Comme l’a souligné à plusieurs reprises la présidente élue du CNRI, Maryam Radjavi, le terrorisme régional du régime et ses tentatives de prendre le dessus dans la région sont mille fois plus dangereux que ses ambitions nucléaires. Pire encore, « le terrorisme du régime se développe dans l’ombre du silence, du déni, de l’ignorance et de la fermeture des yeux », a-t-elle ajouté. La bonne politique est d’être décisif et de « se débarrasser de tout ce qui permet l’activité terroriste du régime ».

Quelle que soit l’issue des négociations nucléaires en cours, Téhéran doit être tenu responsable de son comportement destructeur chez lui et dans la région.

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