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lundi 7 mars 2022

Iran : Un Derviche livré à lui-même en prison sans soins médicaux

 CSDHI – Malgré la détérioration de l’état de santé de Mostafa Abdi, prisonnier derviche et d’opinion, son père affirme qu’on a empêché son transfert de la prison vers un hôpital après avoir contracté la Covid-19.

Mostafa Abdi est membre de la minorité religieuse des Derviches Gonabadi d’Iran. Il est également rédacteur en chef d’un organe d’information consacré à la communauté des Derviches Gonabadi.

Hassan Abdi, le père de l’activiste derviche emprisonné, a tweeté le vendredi 4 mars que son fils est en prison depuis 1 474 jours sans un seul jour de congé et qu’il devrait aller à l’hôpital immédiatement en raison de son mauvais état physique.

M. Abdi a ajouté que la responsabilité de ce qui est arrivé à son fils incombait à l’Organisation carcérale et au chef du pouvoir judiciaire.

Dans un autre tweet la semaine dernière, Hassan Abdi a déclaré que son fils avait contracté la Covid-19 à trois reprises en prison et que ses poumons étaient gravement touchés.

La justice a condamné Mostafa Abdi à plus de 26 ans de prison et 148 coups de fouet pour atteinte à la sécurité nationale de l’Iran, diffusion de propagande contre le régime iranien et trouble de l’ordre public.

M. Abdi, qui a déjà passé trois ans en prison pour des motifs similaires, passera également deux ans en exil interne dans l’une des provinces les plus reculées d’Iran. Il ne peut ni voyager à l’extérieur du pays ni participer à des activités médiatiques ou politiques pendant les deux années suivant l’exécution de sa peine de prison.

Il devrait purger une peine de sept ans et six mois derrière les barreaux, conformément à l’article 134 du code pénal islamique, qui permet aux accusés de ne purger que la peine la plus longue en cas de condamnations multiples.

Les autorités iraniennes ont arrêté Abdi lors de manifestations de rue antigouvernementales organisées par des derviches iraniens à Téhéran en février 2018. Ces manifestations ont dégénéré en affrontements violents avec les forces de sécurité, et entraîné les arrestations de plus de 300 personnes.

Les derviches impliqués dans les manifestations de février 2018 avaient demandé la libération des membres arrêtés de leur communauté et la suppression des postes de contrôle de sécurité autour de la maison de leur leader, Noor Ali Tabandeh, âgé de 90 ans.

Les membres de la secte religieuse musulmane soufie se plaignent depuis longtemps du harcèlement des dirigeants islamistes chiites d’Iran, qui les considèrent comme des hérétiques.

L’un des derviches arrêtés pendant les manifestations, Mohammad Reza Salas, a été pendu en juin 2018, après avoir été reconnu coupable du meurtre des policiers lors d’un procès largement critiqué, et un autre serait mort après avoir été placé en détention officielle.

Source : Iran HRM

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