Le 2 juillet 2022
Présidente de la Chambre des Représentants
Chambre des Représentants 1008 Bruxelles, Belgique
Madame la Présidente :
Je vous écris en tant que Partie civile à l’affaire devant la Cour belge concernant le procès d’Asadollah Assadi et de ses trois complices qui ont été arrêtés immédiatement avant de réaliser leur projet d’attentat à la bombe contre le rassemblement pacifique de la principale opposition iranienne, le Conseil national de la Résistance iranienne, le 30 juin 2018.
Comme l’ont clairement montré les procédures judiciaires, cet acte gratuit de terrorisme d’État aurait pu tuer des centaines de civils innocents et en mutiler beaucoup plus.
J’étais présent au rassemblement de Paris ce jour-là et je sais que le nombre de morts aurait pu faire de cette attaque l’acte de terrorisme le plus sanglant de l’histoire moderne de l’Europe.
En tant que fonctionnaire de carrière du gouvernement américain, ayant été sous-secrétaire d’État pour le contrôle des armements et la sécurité internationale et ayant occupé des postes de direction à la Maison Blanche et au ministère de la Défense, j’ai eu de nombreuses occasions de faire l’expérience directe du fléau du terrorisme. C’est à ce titre que j’ai témoigné devant le tribunal d’Anvers des conséquences de ce complot terroriste et de la nécessité de tenir les coupables pour responsables.
Comme vous le savez, le tribunal belge a fait son travail et a examiné les preuves accablantes dont il disposait. Le tribunal a rejeté les pressions politiques et a reconnu Assadi et ses trois complices, le condamnant à 20 ans de prison et ses complices à 15-18 ans. En tant que personne dont le premier poste au gouvernement était à Bruxelles, j’ai été fier de la Belgique et de son système judiciaire pour cet acte courageux.
C’est peut-être pour cette raison que j’ai été stupéfait d’apprendre que le gouvernement belge a conclu un traité avec le régime iranien qui permettrait à Assadi de retourner en Iran où, au lieu de purger sa peine, il sera sans doute accueilli comme un héros national, tout comme l’a été le kamikaze de Lockerbie lorsqu’il a été libéré, un spectacle qui n’a apporté que la honte à l’Écosse et à la Grande-Bretagne. Et il est certain qu’Assadi continuera à planifier d’autres actes de terreur, cette fois avec un sentiment d’impunité.
Il incombe maintenant à la Chambre des représentants de réparer les dégâts et d’agir en toute conscience. Si elle ne le fait pas, le monde se demandera : la Chambre des représentants permettra-t-elle à la Belgique de devenir un sanctuaire pour les terroristes iraniens ? La Chambre permettra-t-elle que des citoyens belges soient pris en otage sous de faux prétextes, pour être ensuite échangés contre des terroristes parrainés par l’État iranien ? La Chambre permettra-t-elle à la Belgique de créer un précédent pour que l’Europe entière succombe au terrorisme ? La Chambre permettra-t-elle aux victimes du terrorisme de considérer la Belgique comme un facilitateur du terrorisme ?
La réponse à ces questions doit être un NON catégorique. La Chambre aura bientôt l’occasion de prendre une décision historique et de rejeter tout projet de loi qui permettrait aux terroristes de retourner chez leurs maîtres pour y poursuivre leurs actes odieux.
Sincèrement
Robert Joseph, Ambassadeur (retraité)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire