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mercredi 30 novembre 2022

LES FEMMES ONT ÉTÉ LA PRINCIPALE CIBLE DU RÉGIME IRANIEN. AUJOURD’HUI, ELLES MÈNENT LA RÉVOLUTION POUR LE RENVERSER

Les femmes ont été la principale cible du régime iranien. Aujourd’hui, elles mènent la révolution pour le renverserPar Maryam Radjavi

NEW YORK POST -Des femmes iraniennes courageuses, soutenues par une génération d’hommes jeunes et éduqués et connaissant leurs droits inaliénables, ont ouvertement et farouchement rejeté la dictature religieuse brutale d’Ali Khamenei et de tous ses loyalistes et apologistes, en quête de justice et d’égalité des droits.

Elles sont organisées, inspirées, pleines d’abnégation et prêtes à provoquer un changement fondamental : la chute du régime et l’instauration de la démocratie qui leur assurera vie, liberté et prospérité.

Leur courageuse prise de position dans les rues de la quasi-totalité des villes et villages d’Iran a été saluée par l’ensemble de la société et a suscité l’admiration et le respect du monde libre.

La mort tragique de Mahsa Amini, 22 ans, détenue par la police des mœurs de Téhéran, a déclenché une explosion de mécontentement concernant les injustices que notre peuple subit depuis plus de quatre décennies. Le monde assiste à l’aboutissement d’une révolution démocratique que Rouhollah Khomeiny a réfutée il y a 43 ans lorsque, sous le couvert de l’islam, il a imposé une dictature théocratique au peuple iranien.

Les Iraniens, en particulier les femmes, mettent fin à une monstrueuse expérience du fascisme religieux qui a souillé l’islam ainsi que la culture et la civilisation iraniennes en commettant les crimes les plus flagrants et les plus inhumains du monde contemporain.

Les femmes ont été la principale cible de l’oppression et de la discrimination du régime – et possèdent donc le plus grand potentiel pour affronter ce régime. Elles ont également appris par expérience qu’elles ne pourront obtenir leurs droits tant que ce régime sera en place. Elles sont, par conséquent, la force du changement et de la renaissance de notre nation.

Les manifestants utilisent des slogans pour communiquer leurs aspirations au monde. « A bas Khamenei ! », « à bas le tyran, qu’il soit chah ou mollah ! », « liberté, liberté, liberté !», « à bas le principe du guide suprême [pouvoir clérical absolu] ! »

Dans les premiers mois qui avaient suivi la révolution, le régime des mollahs avait cherché à imposer le port du voile obligatoire avec son propre slogan : « le voile ou un coup sur la tête ». Les femmes des Moudjahidine du peuple qui portaient le voile étaient en première ligne de l’immense manifestation des femmes en mars 1979. J’y étais.

En 1981, lorsque notre peuple s’est révolté contre le fascisme religieux, il s’est heurté à la force brute. De nombreux lycéens et étudiants ont été sommairement exécutés le lendemain d’une manifestation pacifique d’un demi-million de personnes à Téhéran, sans tenir compte des normes judiciaires ou d’une identification correcte. Les exécutions de masse se sont intensifiées au cours des semaines et des mois suivants, avec parfois des centaines d’exécutions par nuit.
Quatre décennies d’horreurs et de massacres, d’injustices et de cruautés ont suivi.

Aujourd’hui, le peuple iranien ne s’est pas soulevé pour réformer un régime irréformable et illégitime mais plutôt pour y mettre fin. Il s’est soulevé pour protester pacifiquement mais a été accueilli par des balles, des tortures et des exécutions. Dans un conflit inégal avec des forces de répression lourdement armées, il résiste à juste titre avec ce qu’il a, des pierres, son honneur, son sang, sa sueur et ses larmes.

Le monde libre doit soutenir la révolution démocratique pour laquelle mes compatriotes aux mains vides donnent leur vie. Lorsque les droits inaliénables et donnés par Dieu ne peuvent être garantis par des moyens pacifiques face à une dictature brutale dépourvue de toute légitimité, il incombe aux femmes et aux hommes d’honneur de les garantir par une lutte organisée, responsable et dévouée, par tous les moyens dans les limites des conventions internationalement reconnues – comme la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui reconnaît le droit « d’avoir recours, en dernier ressort, à la rébellion contre la tyrannie et l’oppression ». La Déclaration d’indépendance des États-Unis, elle aussi, affirme que « c’est le droit du peuple de modifier ou d’abolir » un gouvernement qui détruit la vie, la liberté et la recherche du bonheur de ses citoyens.

Face à la violence impitoyable de forces de sécurité bien armées et appelées à ne montrer aucune pitié, et face à un régime qui ne cherche rien de moins que leur massacre en masse pour continuer à contrôler et asservir les citoyens, il n’y a qu’un seul recours de dernier ressort. Comme les Américains le savent, la liberté n’est pas gratuite.
La résistance iranienne se poursuivra jusqu’à la chute de la dictature religieuse et l’établissement d’un Iran libre, laïc, démocratique et non nucléaire, en paix et en bonnes relations mutuelles avec le monde.

Les femmes sont au centre de cette résistance et leur rôle à la direction politique ainsi que dans la vie économique, culturelle et intellectuelle sera garanti par leur lutte. Au-delà de leur droit absolu de décider ce qu’elles portent et leur manière de vivre, elles sont à l’avant-garde du changement.

Le peuple iranien ne devrait pas être seul en ce moment décisif. Il est temps que l’Occident banisse la complaisance avec la théocratie et soutienne la révolution démocratique en reconnaissant le droit de la résistance à se défendre contre la brutalité du régime par tous les moyens possibles.

Nous avons toujours salué le soutien et la participation de tous les Iraniens au renversement de ce régime, au rejet des dictatures du passé et à l’établissement d’un Iran libre par la souveraineté populaire et les urnes. La voie pour réclamer nos droits et reconstruire notre avenir a été tracée, et grâce en grande partie aux femmes du pays, un Iran libre rejoindra bientôt le monde libre.

Maryam Radjavi est la Présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI)

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