Selon les informations des médias sociaux, ces manifestantes détenues ont protesté contre les conditions insalubres de la prison mais ont été brutalisées et battues. Elles ont donc entamé une grève de la faim sèche le 2 janvier 2023.
Il convient de noter que le juge qui préside leur affaire est Asef Al-Hosseini, le même homme qui a émis des décrets de mort pour des dizaines de manifestants, dont Mohammad Mehdi Karami, 22 ans, et Seyed Mohammad Hosseini, 39 ans, qui ont été exécutés tôt le matin du samedi 7 janvier.
Les familles des 15 jeunes femmes qui avaient organisé un rassemblement à l’extérieur de la prison ont été arrêtées le dimanche 8 janvier, puis relâchées après plusieurs heures.
Chacune des 15 jeunes femmes en grève de la faim a une histoire qui lui est propre et qui nous aide à en apprendre davantage sur le véritable caractère des courageuses héroïnes iraniennes qui ont mené le soulèvement et la révolution en Iran.
Armita Abbasi
La plus célèbre de ces détenues est Armita Abbasi, 21 ans, dont l’histoire d’abus sexuels et de viols collectifs a bouleversé tout être humain consciencieux. Nous ne répéterons pas cette tragédie amère. Mais imaginez combien une jeune femme peut être résistante et robuste et combien elle est libérée des chaînes des tabous des siècles pour oser défendre ses droits en faisant une grève de la faim après avoir traversé une telle épreuve. Elle est un modèle de persévérance.
Les parents d’Armita Abbasi font partie des familles qui se sont rassemblées devant la prison de Kachouii, pour réclamer la liberté de leurs proches. Les parents d’Armita ont déclaré que la tension artérielle d’Armita avait baissé.
Un message de la mère d’Armita révèle les pressions exercées par le régime sur les familles des manifestants détenus. S’adressant aux responsables judiciaires de la province de Karaj et d’Alborz, elle écrit : ” Je suis venue en personne mais personne n’était disponible. J’ai posé des questions et je n’ai reçu aucune réponse claire. J’ai engagé un avocat, mais vous n’avez pas accepté. Je n’ai parlé à aucun média pour que vous ne puissiez pas dire que j’ai enfreint les lois. Aujourd’hui, après 82 jours, j’ai décidé d’écrire ma demande de cette manière, puisse-t-elle vous parvenir… avant qu’il ne soit trop tard !”
Elham Modarresi
Une autre gréviste de la faim est Elham Modarresi, 32 ans. Elle est peintre à Sanandaj et s’est occupée de sa mère et de son frère malade. Les informations indiquent qu’Elham a été soumise à de graves tortures et abus psychologiques en prison et a été interrogée les yeux bandés pendant de longues heures. Ils lui ont dit que son frère malade se trouvait dans la pièce voisine et que si elle n’avouait pas, ils le tueraient.
Elham Modarresi a été arrêtée le 2 novembre à son domicile de Fardis, à Karaj, et transférée à la prison de Kachouii. Pendant sa détention, elle s’est vu refuser l’accès à un avocat. Elle souffre d’une maladie génétique du foie et des intestins qui peut entraîner la mort sous la pression.
Elle souffre d’une grave chute de tension et d’un engourdissement du corps, mais les interrogateurs lui ont dit qu’ils ne l’enverraient à l’hôpital que si elle coopérait avec eux et admettait qu’elle était la meneuse des manifestations.
Des récentes informations indiquent qu’Elham Modarresi a été sévèrement battue pour mettre fin à sa grève de la faim.
Hamideh Zeraii
Hamideh Zeraii, 37 ans, originaire de Racht, est une autre des 15 jeunes femmes qui ont entamé une grève de la faim malgré leur anémie.
Elle était étudiante en maîtrise à l’Université Azad de Téhéran, branche recherche et sciences. Elle a été arrêtée le 3 novembre, lors de la commémoration des 40 jours de Hadis Najafi à Karaj, et est actuellement incarcérée à la prison de Kachouii.
Hamideh Zeraii et d’autres femmes arrêtées ont eu les yeux bandés et ont été battues pendant 15 heures.
Comme la plupart des prisonniers, elle s’est vu refuser le droit de bénéficier des services d’un avocat. Son procès s’est tenu le 29 décembre 2022, dans la branche 1 du tribunal révolutionnaire de Téhéran. De fausses accusations telles que meurtre de masse et blocage de la rue ont été portées contre elle.
Fatemeh Nazari-Nejad
Fatemeh Nazari-Nejad, 39 ans, originaire de Karaj, a été arrêtée pendant les 40 jours de commémoration de Hadis Najafi, le 3 novembre 2022, et emmenée à la prison de Kachouii. Pendant sa détention, elle a développé des maladies digestives et n’est pas en bon état, ce qui inquiète sa famille.
Niloufar Shakeri
Niloufar Shakeri, 29 ans, a été enlevée à son domicile de Gohardacht, à Karaj, à 22 heures, le 11 octobre 2022. Elle a été interrogée et détenue jusqu’au 24 décembre. Elle a ensuite été transférée à la prison de Kachouii. Niloufar souffre d’anémie et a un état physique grave. Elle doit être soignée pour une hémorragie intestinale.
La détention de Niloufar Shakeri était prévue pour 30 jours, mais elle est en prison depuis deux mois, et ils ne la libèrent pas. Selon la mère de Niloufar, de graves accusations ont été portées contre elle, et son procès a eu lieu le 5 janvier.
Niloufar Kardouni
Niloufar Kardouni, 26 ans, originaire de Karaj, a été arrêtée à Karaj le 18 septembre 2022. Elle est mère d’une petite fille. Elle a été condamnée à cinq ans de prison lors d’un procès en ligne.
Fatemeh (Forough) Jamalpour
Fatemeh (Forough) Jamalpour, 37 ans, est une mère célibataire et l’unique tutrice de deux enfants. Elle a été violemment arrêtée à Gohardacht, Karaj, le 26 octobre, lors des manifestations liées aux 40 jours de commémoration de Mahsa Amini. Elle est incarcérée dans le quartier 4 de la section des femmes de la prison de Kachouii.
Elle a été condamnée à cinq ans de prison et deux ans de bannissement par un tribunal en ligne de la branche 1 du tribunal révolutionnaire de Karaj pour avoir “dirigé les manifestations”. Sa famille n’a pas encore été informée des charges qui pèsent sur elle.
Fatemeh Harbi
Fatemeh Harbi, âgée de 38 ans, est la mère d’une adolescente et d’un enfant malade de 8 ans. Fatemeh Harbi a été arrêtée le 17 octobre pour avoir retiré son foulard sur son lieu de travail à Gohardacht, à Karaj. Elle a été jugée par Asef Al-Hosseini et condamnée à 5 ans d’emprisonnement et à deux ans de bannissement parce que son châle était tombé et que ses cheveux roux étaient visibles. Initialement, une caution d’un milliard de tomans avait été fixée pour Fatemeh Harbi mais elle a été rejetée.
Lors du dernier appel avec sa famille, elle a déclaré que pendant les trois mois qu’elle a passés dans le quartier de quarantaine de la prison de Kachouii, elles n’ont pas été incluses dans les statistiques de la prison. Il n’y a qu’une seule toilette pour 30 à 40 femmes dans le quartier de quarantaine, et toutes les prisonnières ont des infections intestinales. Le médecin de la prison a établi un diagnostic mais n’a donné de médicaments à aucune d’entre elles. Les autorités ne se sont pas occupées de l’état sanitaire de la salle. Leurs cas et leurs objections sont ignorés. Elles ont été battues à plusieurs reprises pour avoir protesté contre les conditions de détention.
Jasmine Haj Mirza Mohammadi
Jasmine Haj Mirza Mohammadi, 25 ans, est étudiante à l’université Soura de Téhéran et institutrice. Elle a été enlevée lors de la commémoration des 40 jours de Hadis Najafi au cimetière de Behechte Sakineh à Karaj le 3 novembre. Elle a subi les pressions de Falahati à la prison de Kachouii Karaj jusqu’au 10 décembre pour obtenir d’elle des aveux forcés, mais elle n’a pas cédé. Jasmine n’a pas été autorisée à prendre un avocat. L’enquêteur de l’affaire a écrit tout ce que Jasmine n’avait pas accepté et l’a remis au tribunal révolutionnaire de Karaj et au juge Asef Al-Hosseini.
Dans un tribunal en ligne, Jasmine Haj Mirza Mohammadi a été condamnée à 5 ans de prison pour “collusion avec l’intention de commettre des crimes contre la sécurité intérieure” et “propagande contre l’État en criant des slogans.” Dans le même verdict, Jasmine a été privée de tout enseignement pendant deux ans.
Marzieh Mir-Ghasemi
Marzieh Mir-Ghasemi, 29 ans, s’est occupée de sa mère malade, qui souffre de diabète.
Elle a été enlevée de son domicile à Karaj le 28 septembre lors d’une descente nocturne d’agents en civil (une femme et cinq hommes). La famille de Marzieh l’a cherchée pendant deux mois sans savoir où elle se trouvait, sans recevoir de réponse des tribunaux et des bureaux du procureur.
Marzieh a été forcée sous la torture à faire des aveux contre elle-même, et la sentence prononcée à son encontre par un tribunal fermé et en ligne est basée sur ces faux aveux. Marzieh n’a pas été autorisée à consulter un avocat ou à recevoir des visites.
Somayyeh Massoumi
Somayyeh Massoumi, 38 ans, originaire de Karaj, professeure d’anglais et mère d’un enfant de 9 ans, effectuait sa visite hebdomadaire sur les tombes de ses parents et de son frère. Elle est détenue à la prison de Kachouii à Karaj, et les autorités n’acceptent pas de caution pour elle. Somayyeh Massoumi a été harcelée et maltraitée en prison.
Ensieh Moussavi
Ensieh Moussavi a été arrêtée en même temps que sa mère. Les charges retenues contre elle ne sont pas connues.
Mosleh Heydarzadeh
Il n’y a pas beaucoup d’informations, de photos ou de détails sur Fatemeh Mosleh Heydarzadeh. On sait seulement qu’elle a été arrêtée le 20 septembre et emprisonnée pendant cinq ans.
Shahrzad Derakhshan
Il n’y a pas de photo ou d’information sur Shahrzad Derakhshan.
Maedeh Sohrabi
Maedeh Sohrabi, 23 ans, est une artiste et une jeune femme connue pour son grand cœur. Elle vit à Karaj et travaillait comme mannequin.
Maedeh Sohrabi est l’une des 15 jeunes femmes emprisonnées à la prison de Fardis Karaj qui ont entamé une grève de la faim. Elle a été arrêtée le 18 octobre sans que sa famille en soit informée. Maedeh Sohrabi a été privée de toute visite et de tout appel à sa famille parce qu’elle faisait une grève de la faim.
Elle a été condamnée à 5 ans de prison et deux ans de bannissement, ce qui n’est pas définitif.
Comme vous pouvez le constater, certaines de ces 15 jeunes femmes en grève sont des mères de famille. Certaines étaient le seul soutien de famille ou le seul tuteur de leur famille. Certaines ont fait des grèves de la faim alors qu’elles souffraient de maladies dangereuses et étaient torturées. Ces exemples montrent l’esprit de combat des femmes courageuses qui, malgré une répression brutale, mènent la révolution et le soulèvement iraniens. Elles méritent le soutien de toutes les femmes du monde entier qui aspirent à l’égalité.
Source: CNRI Femmes
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