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samedi 1 avril 2023

Comment la censure des médias aide le régime iranien

 – Ces dernières années, l’Iran a connu une série de manifestations nationales qui ont ébranlé les fondements du régime en place, qui s’est empressé de mettre en place une censure des médias.

Si ces manifestations ont été déclenchées par divers problèmes, notamment la corruption, les difficultés économiques et les lois draconiennes du régime, elles s’appuient sur des décennies d’indignation face à la suppression par le régime des libertés les plus élémentaires.

Les manifestations ont fait l’objet d’une réponse musclée de la part du régime, avec des milliers de morts et des milliers d’arrestations.

Les manifestations ont eu un impact significatif sur le régime. Elles ont mis en évidence le profond mécontentement de la majorité de la société à l’égard de la dictature actuelle et la nécessité d’un changement.

Elles ont également mis en évidence les divisions et les craintes au sein de l’élite dirigeante, certains fonctionnaires et partisans du régime exprimant leur incertitude quant aux politiques du guide suprême.

Les manifestations ont également eu un impact profond sur la société iranienne. Elles ont rassemblé des personnes issues de milieux sociaux et économiques différents, notamment des étudiants, des travailleurs et des citadins pauvres. Elles ont remis en question les efforts du régime pour semer la division entre les différentes ethnies et confessions.

Elles ont également mis en lumière le rôle important des femmes dans la société, les femmes et les jeunes filles jouant un rôle de premier plan dans les manifestations visant à renverser le régime.

Parallèlement à ce changement, le peuple iranien est confronté à une guerre de l’information impitoyable et rampante, qui crée des obstacles au changement démocratique.

L’une des campagnes de désinformation et de censure est menée par le régime et les médias en langue persane soutenus par l’étranger et dirigés par des courants qui n’aspirent pas à un changement de régime.

Cette campagne vise à nuire au mouvement populaire en créant le désespoir et en désamorçant les manifestations nationales. Ils diffusent des informations de manière sélective et créent des récits qui favorisent une sorte de compromis avec le régime et ses principales institutions, telles que les gardiens de la révolution (IRGC).

Par conséquent, ils censurent les informations sur les manifestations qui appellent au renversement du régime et au rejet de toute forme de dictature.

L’aspect illégal de cette censure est évident lorsqu’elle contribue à la survie du régime répressif iranien. L’infiltration de ces médias par le gouvernement iranien est si évidente qu’il n’est pas nécessaire de l’examiner plus avant.

Leur campagne de désinformation et leur censure visent principalement le principal groupe d’opposition du régime, l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI/MEK), et les slogans du peuple qui refusent toute forme de totalitarisme et de solutions non laïques au régime.

Alors que le soulèvement atteignait son paroxysme et que le régime tuait impitoyablement des jeunes et même des enfants dans les rues, ces médias se sont concentrés sur d’autres informations afin de minimiser les événements de la rue.

Par exemple, ils ont essayé de présenter les manifestations comme étant limitées aux règles du hijab imposées par le régime. Ces tentatives ont été complétées par des campagnes en ligne qui s’en prenaient à toute personne portant un hijab, quel qu’il soit.

Par exemple, après la mort de Hadith Najafi, l’une des jeunes tuées par les forces de sécurité, sa famille a été attaquée par des utilisateurs de médias sociaux souvent promus par ces médias pour avoir porté un foulard lors de ses funérailles. La famille a donc réagi et s’est défendue contre les remarques offensantes.

Bien que ces médias semblent être professionnels, ils se sont livrés à une censure non professionnelle des nouvelles, des slogans et des activités liés au soulèvement, ce qui serait déroutant pour un observateur impartial.

Par exemple, ils n’ont pas diffusé de vidéos de manifestants scandant « Mort à l’oppresseur, qu’il s’agisse du Shah ou du guide [suprême] », alors qu’il s’agissait de l’un des slogans les plus populaires en Iran, après « Mort à Khamenei » et « Mort au dictateur ». Au lieu de cela, ils ont essayé de présenter la société iranienne comme regrettant la révolution de 1979 contre le régime du Shah.

En outre, ces médias ont censuré de manière sélective les informations concernant les minorités ethniques et religieuses, y compris les manifestations au Sistan et au Baloutchistan, ainsi qu’au Kurdistan.

Par exemple, lors du festival traditionnel du feu connu sous le nom de Chaharshanbe Suri, ces médias ont catégoriquement censuré les activités des manifestants qui mettaient le feu aux quartiers généraux des forces répressives de l’IRGC et des Basij dans tout le pays.

Cette censure s’applique également aux activités et aux réalisations internationales du MEK et du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI). Dans ce cas, ils sont tous unanimes pour dire qu’ils doivent se taire.

Par exemple, le 21 mars, des milliers d’Iraniens se sont rassemblés à Bruxelles et ont demandé la désignation du CGRI comme organisation terroriste, mais les médias n’ont rien écrit à ce sujet.

Ces médias ont également censuré la résolution 100 (HRes. 100) coparrainée par la plupart des membres du Congrès américain, qui soutient les manifestations du peuple iranien et son désir d’établir une république d’Iran libre, démocratique et non nucléaire.

La résolution a été présentée et discutée lors de plusieurs réunions importantes organisées au Congrès et au Sénat, en présence de personnalités éminentes, dont l’ancien vice-président américain Mike Pence. Notamment, 47 sénateurs ont soutenu la résolution, mais les médias ont choisi d’ignorer l’événement.

C’est pourquoi nous parlons de la censure la plus impitoyable de l’histoire de l’Iran. Mais c’est aussi un rappel que le peuple iranien comptera sur ses propres capacités, sur ses mouvements de résistance et sur les courageuses unités de résistance pour renverser ce régime et apporter la liberté et la démocratie à son pays.

Source : Iran News Update (INU)/ CSDHI

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