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dimanche 27 août 2023

Tahar Boumedra, co-fondateur de JVMI : Nous devons mettre fin à l’impunité du régime iranien

 Une conférence internationale s’est tenue le 21 août au siège du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), près de Paris, pour aborder le massacre des prisonniers politiques survenu au cours de l’été 1988 en Iran.

Parmi les invités et intervenants de marque, figurait l’ancien chef du bureau des droits de l’homme de la MANUI en Irak (2012), Tahar Boumedra, actuel directeur de la fondation Justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran (JVMI).

S’appuyant sur sa propre expérience en tant qu’ancien chef du bureau des droits de l’homme en Irak, M. Boumedra a rappelé qu’au cours de son mandat, il a été directement témoin des atrocités commises par le régime pro-iranien à Bagdad.

Il a souligné que le gouvernement de Nouri al-Maliki a délibérément affamé et privé les réfugiés politiques du camp d’Achraf des soins médicaux nécessaires tout en empoisonnant l’eau potable avec une substance contaminée à l’uranium. Un crime punissable selon le droit international.

Le grand défenseur des droits de l’homme, Tahar Boumedra, a déclaré :

Madame Radjavi, frères et sœurs, éminentes personnalités ici avec nous. Mon expérience est très dure au camp d’Achraf. Et je voudrais emprunter la déclaration de Cheller, selon laquelle vous n’avez pas besoin d’un doctorat pour reconnaître un crime.

Ce dont j’ai personnellement été témoin, c’est qu’un gouvernement décide d’affamer une population et il le fait sous la supervision des Nations Unies. J’ai vu que lorsque les convois apportaient des provisions au camp d’Achraf, le gouvernement irakien arrêtait le convoi avant le camp, exposait les provisions, la nourriture, à un soleil de 50 degrés centigrades, trois jours hors du camp pour s’assurer que la nourriture périsse avant de l’autoriser à entrer dans le camp. Nous n’avons donc pas besoin d’un doctorat pour reconnaître que cela est un crime : affamer une population.

Aussi, un gouvernement qui décide de détourner l’eau contaminée par l’uranium appauvri vers le camp. L’eau potable été délibérément détournée vers le camp à partir d’une rivière contaminée par l’uranium appauvri. L’OMS en Irak a refusé d’enquêter.

C’est donc un gouvernement qui décide d’empoisonner une population. Et les Nations Unies, représentées par l’OMS, ont refusé d’enquêter sur un tel crime. Là encore, je dirais qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un doctorat pour reconnaître qu’un gouvernement a décidé d’empoisonner une population.

Et puis les gens tombent malades. Ils ont besoin de soins médicaux. Et le gouvernement décide d’empêcher une population d’accéder aux soins médicaux. Pour envoyer une personne du camp dans un hôpital en Irak, je passais plus d’un mois à essayer de convaincre et à demander de l’aide à tous les niveaux pour emmener les gens à l’hôpital. Et certains d’entre eux sont décédés avant d’arriver à l’hôpital.

Encore une fois, c’est un crime. Nous n’avons pas besoin de catégoriser ces crimes. C’est au tribunal de les catégoriser. Qu’il s’agisse d’un génocide, ou d’un crime contre l’humanité. Pour moi, c’était un crime très grave et un crime punissable.

C’est pourquoi nous luttons pour la fin de l’impunité. Nous devons mettre fin à cette impunité et nous devons avoir une procédure pour garantir que quiconque a commis un tel crime, qu’il s’agisse du massacre de 1988 ou des crimes en cours à Achraf jusqu’au soulèvement de 2019, 2023, tout cela est continu et crimes en cours et je recommande personnellement que nous laissions au tribunal le soin de décider dans quelle catégorie ils sont classés. Mais le plus important est qu’il s’agit de crimes très graves, internationaux et punissables.

C’est dans ce sens que JVMI a publié deux rapports et a cité plus de 70 personnes ayant participé au massacre de 1988. Nous aurions pu en nommer davantage, mais parce que nous étions conscients que nous devions nous assurer que nos allégations étaient fondées sur des faits et hors de tout doute raisonnable.

Alors on s’est dit, le crime a été commis, les auteurs ont été identifiés et on laisse à la justice le soin de faire son travail. Je pense que les organisations de défense des droits de l’homme devraient travailler sur cette base.

Nous ne devrions pas nous impliquer dans la catégorisation de ces crimes. Nous devrions plutôt nous concentrer sur les faits, les rassembler, les documenter et aider toute juridiction disposée à engager des poursuites.

Je suis heureux que le tribunal suédois de Stockholm ait utilisé les rapports JVMI et cela montre que JVMI a réalisé un travail fiable qui a été utilisé par le tribunal. Je pense donc que nous avons un exemple en ce sens et j’appelle les autres militants et défenseurs des droits de l’homme à se concentrer sur la collecte de faits, à documenter les faits et à s’assurer que quiconque a contribué à ces crimes rende des comptes.

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freethe7

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