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dimanche 8 octobre 2023

En Iran, les plates-formes pétrolières pourraient disparaître dans l’air étain

 Le 3 octobre, citant des « sources bien informées », les médias d’État iraniens ont rapporté l’enlèvement d’une plate-forme pétrolière dans la province du Khuzestan, située dans le sud de l’Iran.

L’agence de presse Fars a confirmé le vol de la plate-forme pétrolière dans cette province riche en pétrole. Des témoins oculaires ont rapporté que des remorques portant des plaques d’immatriculation de Téhéran étaient impliquées dans l’incident, saisissant la plate-forme et quittant la province vers un lieu inconnu.

L’agence de presse, citant une source fiable, a précisé que la plate-forme volée n’appartient ni aux régions riches en pétrole du sud, ni à la National Drilling Company ; il appartient plutôt à une société privée associée à Babak Zanjani, un homme d’affaires lié au régime actuellement en prison.

Il s’agit au moins du deuxième cas signalé de vol de plate-forme pétrolière en Iran. En juillet 2015, Bijan Namdar Zanganeh, qui était ministre du Pétrole sous l’administration de Hassan Rohani, a rapporté le vol d’une plate-forme pétrolière iranienne pendant le mandat d’Ahmadinejad. Il a mentionné qu’une plainte officielle avait été déposée auprès du ministère du Pétrole concernant cet incident.

L’agence de presse ISNA a écrit le 21 mai 2018 : « Il existe différents récits sur la disparition de la plate-forme pétrolière. Étant donné que l’affaire concerne le gouvernement d’Ahmadinejad, les efforts visant à récupérer les fonds sont passés au second plan. Les accusés et ceux qui sont dans la boucle se pointent du doigt. Dans ce bourbier, où les espoirs de récupération semblent minces, 87 millions de dollars destinés à l’achat de la plate-forme pétrolière sont perdus. En effet, un suspect clé, considéré comme l’intermédiaire de cet accord et censé être en possession de tout l’argent, se trouve hors d’Iran, ce qui rend impossible la traçabilité de ses comptes financiers.

Selon les médias officiels, la nouvelle plate-forme a été volée le long de la route d’Ahvaz, à environ 70 kilomètres de là.

Babak Zanjani, souvent qualifié d’entrepreneur, a créé des entreprises en dehors de l’Iran et a pu nouer des relations et gravir les échelons jusqu’aux cercles de confiance du régime. Alors que les ventes de pétrole du régime étaient sanctionnées à la fois par l’Union européenne et par les États-Unis, Zanjani était un acteur majeur qui a réussi à vendre le pétrole sanctionné et à transférer les fonds vers l’Iran.

En avril 2013, le Département du Trésor des États-Unis a désigné et sanctionné « Babak Zanjani, ainsi qu’une banque malaisienne et un réseau international de sociétés écrans pour avoir transféré des milliards de dollars au nom du régime iranien, dont des dizaines de millions de dollars à un parti révolutionnaire islamique ». Compagnie du Corps des Gardes (CGRI).

Plus tard, Babak Zanjani a été arrêté par les autorités du régime et accusé d’avoir retenu 2,7 milliards de dollars d’argent gouvernemental appartenant au ministère du Pétrole. Il a été reconnu coupable de corruption et condamné à mort.

En 2021, alors que Zanjani attendait son exécution, la Cour suprême du régime a laissé entendre que la peine pourrait être modifiée s’il remboursait ses dettes envers le gouvernement. Sa peine a été temporairement suspendue et l’État a déclaré attendre la restitution des fonds détournés. Certains analystes ont déclaré que Zanjani était devenu le bouc émissaire des scandales de corruption en Iran.

Outre le jeu de reproches entre factions qui est typique du régime des mollahs, les soi-disant enquêtes menées et publiées par les médias contrôlés par l’État en 2018 suggèrent que la plate-forme pétrolière Dean a été « volée » en 2015, au plus fort de l’embargo pétrolier iranien. Compte tenu de l’ampleur et de la valeur économique du sujet détourné, il est impossible qu’il disparaisse à l’insu d’un État connu pour sa surveillance sécuritaire ainsi que pour sa tromperie.

Par ailleurs, on ignore comment lui est attribuée la plate-forme pétrolière volée dans la province du Khouzistan, liée à la compagnie pétrolière de Babak Zanjani, alors que la justice du régime avait déclaré il y a dix ans que tous ses biens avaient été confisqués pour régler ses dettes.

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