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samedi 23 décembre 2023

Catastrophe en matière de droits humains : 2 000 jeunes condamnés à mort dans la petite ville de Delfan

– Yahya Ebrahimi, le représentant du comté de Delfan au parlement du régime, a déclaré dans une interview vidéo publiée le mercredi 20 décembre 2023 : « Environ un à deux mille jeunes de ce comté ont été condamnés à mort pour avoir vendu de la drogue » et « ils sont au stade de l’application de leurs verdicts », ce qui signifie qu’ils sont sur le point d’être exécutés.

Le représentant de Delfan au parlement a déclaré : « Lors de ma visite à Delfan cette semaine, j’ai également rencontré les familles des prisonniers qui ont été condamnés à mort pour avoir vendu de la drogue. Ces familles ont fourni des statistiques horribles concernant le nombre de personnes condamnées à mort dans ce comté ».

Cela se produit alors que le comté de Delfan ne compte que 150 000 habitants. Si l’on fait un simple calcul en divisant la population de 150 000 habitants par 1 500 (en prenant la moyenne entre un et deux mille individus qui ont été condamnés à mort), on obtient le nombre 100. Cela signifie que, sur la base de ce simple calcul, une personne sur cent à Delfan a été condamnée à mort par le régime iranien sur la base d’accusations liées à la drogue. Et il s’agit uniquement et exclusivement d’accusations liées à la drogue.

Un nombre aussi élevé de condamnations à mort dans un petit comté peu peuplé est une catastrophe pour les droits de l’homme. Ce problème ne se limite pas au comté de Delfan, mais il s’agit d’un modèle appliqué dans toutes les régions marginalisées d’Iran. Des milliers de personnes à travers l’Iran sont préparées à être exécutées uniquement pour des délits liés à la drogue, ce qui démontre qu’il s’agit d’un crime ciblé et prémédité.

L’objectif du régime iranien en procédant à des exécutions pour des délits liés à la drogue est avant tout de réprimer et d’intimider la société. L’exécution de « prisonniers de droit commun » est considérée comme l’une des formes les moins coûteuses d’assassinats sanctionnés par l’État pour le régime iranien. C’est pourquoi le gouvernement utilise ces exécutions depuis des années comme moyen de répression, de contrôle et de vengeance.

Une source proche des familles des personnes condamnées à mort à Delfan a déclaré à Iran Human Rights Monitor (IranHRM) que les forces gouvernementales ont dit à ces familles que si l’un des membres de leur famille est membre de la milice du Bassidj et aide à réprimer les manifestations, elles sauveront leur frère ou leur père de l’exécution. Cette rumeur se répand dans la petite ville, forçant les familles à se conformer contre leur gré et à rejoindre les Bassidjis, ce qui permet au régime de contrôler la société par le biais des exécutions.

La majorité des victimes des exécutions sont des personnes qui ont connu une extrême pauvreté et qui sont souvent considérées comme faisant partie de la classe ouvrière. Le taux de chômage à Delfan est supérieur à la moyenne nationale et s’élève à plus de 25 %.

La nouvelle a également été publiée par des médias iraniens, notamment sur le site Internet du quotidien « Ettela’at » le mercredi 20 décembre 2023. En outre, le journal affilié au gouvernement « Baharnews » a cité un représentant du régime de Delfan, Lorestan, au parlement, déclarant qu’environ un à deux mille individus dans ce comté ont été condamnés à mort pour trafic de drogue et sont dans la phase d’application des verdicts.

Iran Human Rights Monitor (IranHRM) appelle la communauté internationale, en particulier les Nations Unies et toutes les organisations de défense des droits de l’homme, à condamner les exécutions en Iran et à refuser de rester silencieux face à la catastrophe des droits de l’homme à Delfan. Nous demandons instamment une action immédiate pour mettre fin aux exécutions en Iran.

Source : Iran HRM/ CSDHI : https://csdhi.org/actualites/repression/42956-catastrophe-en-matiere-de-droits-humains-2-000-jeunes-condamnes-a-mort-dans-la-petite-ville-de-delfan/

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