Iran : L’endoctrinement religieux surmonte la pénurie d’enseignants et de salles de classe

– Le ministère de l’éducation, confronté à des défis sans précédent, a donné la priorité aux influences idéologiques plutôt qu’à des questions essentielles telles que la pénurie d’enseignants et l’insuffisance des salles de classe. Hamid Nikzad, conseiller du ministre de l’éducation, a récemment annoncé une initiative stratégique visant à créer des écoles affiliées à des séminaires dans tout le pays.

Cette initiative s’inscrit dans l’objectif plus large du gouvernement d’intégrer les enseignements religieux dans le paysage éducatif, une décision qui reflète l’importance accordée par l’Iran à la promotion de la culture irano-islamique au sein de son système scolaire.

L’introduction de projets tels que « Amin » et « Mosquée, école et maison » souligne ce changement idéologique. Le projet « Amin », désormais opérationnel dans 7 000 écoles, est conçu pour propager l’éducation islamique et répondre aux doutes religieux des élèves. Le prochain budget devrait permettre d’augmenter le financement de ces mesures idéologiques, dans un contexte d’agitation nationale et de protestations des enseignants et des étudiants.

Ces initiatives impliquent également que les élèves des séminaires fréquentent les écoles pour propager les valeurs religieuses, y compris le hijab et les principes du système de la République islamique.

Ces mesures sont prises en dépit de l’absence de problèmes d’emploi pour ces étudiants. Dans ce contexte, des groupes religieux étroitement liés au gouvernement font activement pression pour obtenir une plus grande part du budget de l’éducation. Ils présentent des bilans et définissent des projets idéologiques avant l’approbation du projet de loi de finances, dans le but de renforcer les liens entre les mosquées et les écoles.

Cependant, cette orientation idéologique a un coût important. Des rapports indiquent qu’environ 100 000 classes dans le pays souffrent d’un manque d’enseignants. Dans la seule province du Sistan et du Baloutchistan, on signale une pénurie de 14 500 enseignants. De même, le représentant de la province d’Ilam a fait état d’un manque d’enseignants dans 506 écoles.

En outre, le recrutement d’étudiantes dans les écoles, en particulier pour enseigner l’éducation religieuse aux enfants et aux adolescents, a suscité des inquiétudes. Malgré les questions relatives à leur processus de sélection, les partisans de ce recrutement affirment que leur présence en tant qu’enseignantes élémentaires est conforme à l’évolution islamique de l’éducation.

Malgré ces projets idéologiques ambitieux, les besoins éducatifs fondamentaux ne sont toujours pas satisfaits.

Le vice-ministre de l’éducation, Hamidreza Khan Mohammadi, s’est dit préoccupé par le fait que 3,5 millions d’élèves étudient dans des conditions dangereuses, résultat de la transformation des écoles primaires iraniennes en établissements davantage axés sur la littérature.

Cette évolution fait craindre que le gouvernement, ainsi que le CGRI, les séminaires et les institutions chargées de la sécurité, ne donnent la priorité à la réalisation des objectifs du régime dans les écoles, au détriment des besoins essentiels des élèves en matière d’éducation.

Pour ajouter à la complexité de la situation, des rapports font état de la présence de forces du Corps des gardiens de la révolution islamique dans les écoles, prétendument pour lutter contre la dissidence parmi les étudiants.

Alors que le système éducatif iranien continue à faire face à ces défis multiformes, l’avenir de ses étudiants est en jeu, les poursuites idéologiques prenant le pas sur les besoins éducatifs fondamentaux.

Source : Stop Fundamentalism/ CSDHI : https://csdhi.org/actualites/repression/42953-iran-lendoctrinement-religieux-surmonte-la-penurie-denseignants-et-de-salles-de-classe/