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jeudi 4 avril 2024

La vague d’exécutions en Iran : Une hausse horrifiante des exécutions

 Amnesty International a publié un rapport cinglant intitulé  » Ne les laissez pas nous tuer  » : Iran’s Relentless Execution Crisis since 2022 Uprising (La crise des exécutions en Iran depuis le soulèvement de 2022), qui révèle une augmentation spectaculaire des exécutions en Iran. En 2023, le régime iranien a exécuté au moins 853 personnes, soit le nombre le plus élevé en huit ans. Ce rapport dresse un tableau sombre d’une attaque sur plusieurs fronts contre les droits de l’homme, la peine de mort étant utilisée à la fois comme outil de répression politique et comme réponse sévère aux infractions liées à la drogue.

Le nombre d’exécutions atteint des sommets effrayants

Le rapport met à nu l’ampleur alarmante des exécutions en Iran. Avec une augmentation stupéfiante de 48 % par rapport à 2022 et de 172 % par rapport à 2021, l’année 2023 a été marquée par le plus grand nombre d’exécutions depuis 2015. Cette tendance se poursuit en 2024, avec au moins 95 exécutions recensées en mars. Amnesty International souligne que ces chiffres sous-estiment probablement l’ampleur réelle du problème, car les autorités iraniennes refusent de publier des statistiques officielles.

La guerre contre la drogue alimente la vague d’exécutions

Le nombre impressionnant d’exécutions liées à la drogue est un aspect particulièrement troublant de cette vague d’exécutions. Au moins 481 personnes, soit plus de la moitié du total des exécutions, ont été mises à mort pour des délits liés à la drogue. Cette situation soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’efficacité et à l’équité des politiques iraniennes de lutte contre les stupéfiants. Les critiques font valoir que ces mesures sévères ne s’attaquent pas aux causes profondes du trafic de stupéfiants et qu’elles ont un impact disproportionné sur les communautés marginalisées.

Le rapport d’Amnesty International met en lumière le sort de la minorité baloutche. Alors qu’ils ne représentent que 5 % de la population iranienne, les Baloutches constituent un pourcentage stupéfiant de 29 % des personnes exécutées pour des délits liés à la drogue. Cette disparité flagrante met en évidence l’application discriminatoire des politiques antidrogue du pays, qui marginalisent encore davantage des populations déjà vulnérables.

Les exécutions, un outil pour faire taire les dissidents

Le rapport ne se limite pas aux infractions liées aux stupéfiants et révèle que les exécutions sont utilisées pour étouffer la dissidence, ce qui fait froid dans le dos. À la suite des manifestations nationales de 2022, les autorités du régime iranien ont utilisé la peine de mort comme arme pour faire taire les critiques. Au moins six personnes ont été exécutées pour des accusations liées aux manifestations, et sept autres risquent actuellement une exécution imminente. Cette tentative flagrante d’écraser la dissidence par des tactiques de peur souligne la violation systématique des droits de l’homme en Iran.

Exécutions de mineurs : Une violation du droit international

Le rapport fait état d’une autre tendance très préoccupante : l’exécution de mineurs délinquants. Pour la seule année 2023, l’Iran a exécuté un garçon de 17 ans et quatre jeunes condamnés pour des crimes commis alors qu’ils étaient mineurs. Ce mépris flagrant du droit international, qui interdit la peine de mort pour les crimes commis par des personnes de moins de 18 ans, démontre une fois de plus le mépris de l’Iran pour les droits de l’homme fondamentaux.

Appel urgent à l’action de la communauté internationale

Amnesty International insiste sur la nécessité d’une réaction internationale vigoureuse pour mettre un terme à la vague d’exécutions en Iran. Le rapport appelle à plusieurs mesures cruciales :

  • Moratoire immédiat sur les exécutions : Il est essentiel de mettre un terme à toutes les exécutions en Iran afin d’éviter de nouvelles pertes en vies humaines. Ce moratoire offrirait une occasion cruciale de procéder à des réformes et garantirait la protection du droit à la vie.
  • Enquêtes indépendantes : La communauté internationale doit faire pression pour que des enquêtes indépendantes et impartiales soient menées sur les violations des droits de l’homme en Iran, y compris sur l’application de la peine de mort. Il est essentiel de dévoiler la vérité qui se cache derrière ces exécutions pour que les autorités iraniennes rendent des comptes.
  • Mettre fin aux exécutions d’enfants : L’Iran doit immédiatement mettre ses pratiques en conformité avec le droit international en abolissant la peine de mort pour tous les crimes commis par des mineurs. Les enfants méritent d’être réhabilités et d’avoir une chance d’avoir un avenir, et non d’être condamnés à mort par l’État.

Maintenir l’attention sur le bilan de l’Iran en matière de droits de l’homme

Le rapport conclut en exhortant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies à continuer de surveiller de près le bilan de l’Iran en matière de droits de l’homme, notamment en ce qui concerne l’application de la peine de mort. Le renouvellement des mandats de la Mission d’établissement des faits sur l’Iran et du rapporteur spécial sur l’Iran est essentiel pour assurer une surveillance continue et une pression en faveur des réformes.

Le rapport d’Amnesty International rappelle brutalement l’horrible situation des droits de l’homme en Iran. L’augmentation spectaculaire du nombre d’exécutions, en particulier le ciblage des communautés marginalisées, des dissidents politiques et même des mineurs, exige une action internationale immédiate. En mettant en œuvre les recommandations formulées dans le rapport, la communauté internationale peut contribuer à éviter de nouvelles effusions de sang et à pousser l’Iran vers un avenir respectueux des droits humains fondamentaux.

Source : INU/CSDHI 

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