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dimanche 28 juillet 2024

Mark Ellis : Les atrocités perpétrées en Iran exigent une juridiction universelle en matière de justice

 Le 1er juillet, lors du Sommet mondial pour un Iran libre 2024 à Paris, le Dr Mark Ellis, directeur exécutif de l’Association internationale du barreau et expert en droit pénal international, a prononcé un discours percutant appelant à la responsabilisation internationale pour les violations des droits humains commises par le régime iranien.

Le Dr Ellis a souligné les violations graves et répétées du droit international commises par les autorités iraniennes, notamment la détention arbitraire, la torture et les meurtres. Il a souligné que ces actes ont atteint le niveau de crimes contre l’humanité et de génocide, reflétant une politique systématique du gouvernement iranien ciblant les civils, en particulier les femmes et les militants politiques.

Citant le précédent créé par le recours à la compétence universelle par la Suède, le Dr Ellis a déploré les compromis politiques qui ont miné le processus, mais a souligné le principe persistant selon lequel de tels crimes sont imprescriptibles. Il a souligné l’application réussie de la compétence universelle dans la lutte contre les atrocités en Syrie et le potentiel d’efforts similaires en Iran. Le Dr Ellis a appelé la communauté internationale à renforcer son engagement en faveur de la justice, en veillant à ce que les responsables des crimes odieux en Iran soient tenus responsables, empêchant ainsi l’impunité et garantissant que les victimes répondent de leurs actes.

Le texte du discours du Dr Mark Ellis :

Madame la Présidente, chers invités, c’est un grand honneur d’être ici.

Je veux commencer par la nécessité de se souvenir des victimes de la répression, en particulier Mahsa Amini et les autres victimes tuées par les forces de sécurité iraniennes. Nous n’oublierons jamais et ne devrions jamais oublier ces personnes, et nous devrions toujours mentionner leurs noms.

Ne vous y trompez pas, les autorités iraniennes sont responsables de ces graves violations du droit international et des décès qui se produisent à maintes reprises dans le pays. Le recours inutile à la force, le recours à la détention arbitraire, la torture, les mauvais traitements et les meurtres constituent autant de violations les plus flagrantes du droit international.

Ce qui est le plus important pour moi en tant qu’avocat international, c’est qu’ils ont atteint le niveau des crimes contre l’humanité et du génocide. Il s’agit des atrocités les plus flagrantes et elles en disent long sur ce qui se passe en Iran. Ils font partie d’une politique et d’attaques généralisées et systématiques du gouvernement contre les civils, notamment et particulièrement, comme nous l’avons vu, contre les femmes et les militants politiques qui restent opposés au gouvernement iranien.

Le rapporteur spécial mentionné par l’ambassadeur est extrêmement important en droit international et la raison pour laquelle il expose que le massacre de 1988 était en fait un crime contre l’humanité et un génocide. Et la raison pour laquelle cela est important est que cela élève ce massacre au niveau de la juridiction universelle à travers le monde. Et la compétence universelle se concentre sur les crimes les plus odieux, et ce rapport précise que ce massacre a atteint ce niveau d’atrocités.

Et ce faisant, selon le concept de compétence universelle, chaque État a le devoir, la responsabilité de veiller à ce que ceux qui ont perpétré ces crimes soient traduits en justice. La compétence universelle se concentre sur les crimes eux-mêmes. C’est là l’objectif principal, et c’est pourquoi il est important que les États continuent d’interagir, de s’engager, de soutenir et d’intégrer ce concept de compétence universelle.

Il est vrai, comme l’a dit l’ambassadeur de la Suède, qui avait établi un précédent remarquable dans le recours à la compétence universelle, que le processus a finalement échoué. C’est dommage. Je ne crois pas que toute personne reconnue coupable d’atrocités criminelles, telles que des crimes contre l’humanité ou un génocide, devrait jamais faire partie d’une monnaie d’échange politique pour quelque question que ce soit.

Mais rappelons-nous, au fur et à mesure que nous avançons dans ce voyage juridique, qu’il n’y a pas de délai de prescription pour ce type de crimes. Et nous avons vu récemment le recours à la compétence universelle, notamment en Syrie. En Syrie, des pays comme l’Autriche, la France, l’Allemagne, la Hongrie, les Pays-Bas, la Norvège, l’Espagne et la Suède ont tous utilisé la compétence universelle pour attirer l’attention sur les atrocités commises en Syrie. La même chose doit être faite en Iran.

Et nous assistons à une renaissance de la compétence universelle. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a également fourni l’occasion à la communauté internationale d’adopter le concept de compétence universelle, afin de garantir que ceux qui commettent les crimes les plus odieux comprennent qu’un jour ils seront traduits en justice. Si ce n’est pas aujourd’hui, alors demain. Si ce n’est pas demain, alors dans le futur. Parce que c’est ce qui est exigé par le droit international. Et c’est ce que nous devons faire en nous concentrant sur les atrocités commises en Iran.

Renforçons notre engagement en tant que communauté internationale pour garantir que ceux qui ont commis ces crimes soient traduits en justice. La responsabilité est essentielle. L’impunité, comme l’a dit Madame la Présidente, n’est pas une alternative. La responsabilité doit être la priorité de la communauté internationale pour garantir que ceux qui ont commis les crimes et continuent de les commettre en Iran soient finalement traduits en justice. Cela doit être notre mission.

Merci beaucoup.

Source:NCRI 

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