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lundi 7 octobre 2024

Une vague d’exécutions en Iran : La sinistre réalité derrière les chiffres

 Alors que le monde s’apprête à célébrer la Journée internationale contre les exécutions le 10 octobre, des rapports alarmants émanant d’organisations de défense des droits de l’homme mettent en lumière le recours croissant du régime iranien à la peine de mort comme outil de répression. Entre le lundi 30 septembre et le dimanche 6 octobre 2024, au moins 43 personnes ont été exécutées dans les prisons du régime iranien, soit une moyenne de six exécutions par jour ou une toutes les quatre heures.

Ce schéma déchirant reflète une escalade délibérée de la part du régime iranien, avec des citoyens pendus dans diverses prisons de villes telles que Isfahan, Ahar, Ahvaz, Ilam, Bam, Birjand, Tabriz, Torbat Heydarieh, Khomein, Zanjan, Saravan, Semnan, Shiraz, Karaj, et Mashhad.

Une semaine sinistre : Un nombre record d’exécutions

Le 2 octobre a été la journée la plus meurtrière de la semaine écoulée, avec au moins 19 prisonniers exécutés en une seule journée. Le 1er octobre a suivi de près, avec 12 exécutions. Parmi les 43 personnes qui ont perdu la vie au cours de cette semaine brutale, on compte 40 hommes et 3 femmes. Deux personnes ont été soumises à des exécutions publiques à Khomein le 30 septembre, exécutées devant une foule rassemblée après avoir été accusées de « participation à Moharebeh » (inimitié à l’égard de Dieu) et du meurtre d’un officier de police.

Cette vague d’exécutions s’inscrit dans un contexte plus large et continu. Au cours des 30 jours qui se sont écoulés entre le 22 août et le 21 septembre, au moins 52 prisonniers ont été pendus en Iran. Au cours de cette période, le régime a également prononcé 14 nouvelles condamnations à mort et confirmé les ordres d’exécution de quatre autres personnes.

Une tendance à la violence d’État qui fait froid dans le dos

Depuis le début de l’année 2024, l’Iran a exécuté plus de 514 personnes, dont 18 femmes. Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques ; ils sont révélateurs d’une stratégie calculée par le régime pour maintenir le contrôle par la peur et l’intimidation. Le système judiciaire iranien continue d’utiliser la peine de mort comme une arme pour réduire au silence les dissidents et étouffer toute agitation potentielle.

La recrudescence des exécutions a suscité une condamnation mondiale, les organisations de défense des droits de l’homme et les organismes internationaux appelant à mettre un terme à la folie meurtrière du régime. Dans son dernier rapport annuel, Amnesty International souligne que près de 75 % des exécutions recensées dans le monde en 2023 ont eu lieu en Iran, ce qui dénote une campagne délibérée visant à utiliser la peine capitale comme outil de terreur d’État.

La résistance de l’intérieur : Une campagne de grève de la faim pour le changement

En réponse à l’escalade de la violence du régime, les prisonniers politiques iraniens ont lancé une campagne courageuse pour attirer l’attention sur ces atrocités. En février 2024, les détenus de la prison de Qezel Hesar ont lancé la campagne « Non aux mardis de l’exécution », organisant des grèves de la faim tous les mardis pour protester contre la machine à tuer du régime. Ce mouvement s’est depuis étendu à 22 prisons à travers l’Iran, dont les tristement célèbres prisons d’Evin, de Central Karaj, de Fashafouyeh, de Khorramabad et de Tabriz.

La campagne de grève de la faim a rassemblé des prisonniers d’horizons divers, unis dans leur lutte contre la peine de mort. Leur protestation vise non seulement à mettre un terme à la vague d’exécutions, mais aussi à rallier le soutien de la communauté internationale et à mettre en lumière le recours généralisé du régime à la violence sanctionnée par l’État.

L’appel mondial à l’action

À l’approche de la Journée internationale contre les exécutions, la situation en Iran reste désastreuse. L’intensification de la répression par le régime, en particulier à la suite des manifestations de 2022, démontre sa détermination à utiliser les exécutions comme moyen de réprimer la dissidence et de maintenir son emprise sur le pouvoir. Amnesty International et d’autres groupes de défense des droits continuent de tirer la sonnette d’alarme, exhortant les puissances mondiales à prendre position contre ce mépris flagrant de la vie humaine.

Aujourd’hui, plus que jamais, il est essentiel que la communauté internationale fasse entendre la voix de ceux qui souffrent sous le régime iranien. La lutte contre la peine de mort en Iran n’est pas seulement une question de droits de l’homme ; c’est une bataille pour la dignité et la liberté d’une population opprimée.

Source : INU/CSDHI 

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