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jeudi 28 novembre 2024

La nouvelle loi sur le « hijab et la chasteté » en Iran : un outil de répression et de contrôle

 Mohammad Bagher Ghalibaf, président du Majlis (Parlement) du régime iranien, a annoncé la promulgation prochaine du nouveau projet de loi « Hijab et chasteté ». Selon les médias officiels, ce projet de loi sera publié le 13 décembre et définira les responsabilités spécifiques de chaque agence gouvernementale en matière de mise en œuvre des réglementations relatives au hijab . Ghalibaf a également affirmé que le projet de loi éliminerait la présence de la police des mœurs.

Pour justifier l’initiative répressive « Hijab et chasteté », Ghalibaf a déclaré mercredi 27 novembre que le projet de loi catégorise les violations telles que « le retrait du hijab, le hijab inapproprié et la nudité ». Selon lui, une première violation entraînera un avertissement par SMS, suivi d’un blâme officiel. Au premier niveau, une amende sera infligée sans autre sanction. Les violations répétées entraîneront une deuxième amende, mais l’emprisonnement ne sera plus une option dans de tels cas.

La loi sur le « hijab et la chasteté », adoptée par le Majlis en septembre 2023 et ratifiée par le Conseil des gardiens en octobre 2024, a rencontré une large opposition de la part des militants des droits de l’homme et de la société civile. Ces protestations se sont largement exprimées sur les plateformes de médias sociaux.

Majid Ansari, l'adjoint juridique du président du régime iranien, a récemment déclaré que malgré son approbation, la loi sur le « hijab et la chasteté » reste suspendue. Cependant, selon les règles gouvernementales, si le président ne promulgue pas officiellement la loi parlementaire, le président du Majlis est autorisé à le faire.

Massoud Pezeshkian, le président du régime iranien, a présenté pendant sa campagne électorale une approche policière dite « de la lumière » pour faire face aux opposants au hijab obligatoire, mais il l’a cyniquement qualifiée d’« obscurité ». Il a prôné un traitement digne des femmes. Cependant, après son accession au pouvoir, il a abandonné ces promesses.

Ghalibaf a également affirmé que le projet de loi vise à prévenir les confrontations directes et les altercations. Il a ajouté qu'en vertu de la nouvelle loi, la police des mœurs n'existera plus et que ses mécanismes de mise en œuvre seront explicitement décrits.

Le projet de loi « Hijab et chasteté », introduit après le soulèvement de 2022, impose de lourdes amendes et sanctions aux opposants au hijab obligatoire.

Ce qui reste inquiétant, c'est l'utilisation persistante du hijab par le gouvernement iranien comme outil de contrôle des femmes et de la société dans son ensemble. Ce problème va au-delà du hijab, il représente une tentative de réprimer toute dissidence ou opposition publique. En substance, le hijab est devenu un prétexte pour le régime pour utiliser des lois strictes et des mesures répressives afin de contrôler le paysage social et politique du pays.

Ces politiques visent essentiellement à étouffer les protestations sociales croissantes qui émergent progressivement. Les femmes iraniennes, qui constituent l’un des principaux groupes sociaux confrontés à de fortes pressions gouvernementales, sont constamment privées de leurs droits fondamentaux et soumises à une répression systématique.

Malgré cette répression, les voix des femmes iraniennes restent fortes. Elles poursuivent leurs efforts par divers moyens, notamment les manifestations et l’activisme en ligne, pour faire entendre leurs revendications à la communauté internationale. Bien que le régime ait recours à des outils répressifs tels que les avertissements par SMS et la confiscation de véhicules pour les faire taire, les femmes iraniennes ont fait preuve d’une détermination inébranlable dans leur quête de droits. Cette résilience témoigne d’un mouvement social profondément enraciné, né d’années d’inégalités et d’oppression.

Source: Iran Focus 

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