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samedi 13 décembre 2025

Dans les prisons iraniennes : comment le régime utilise les prisonniers politiques comme instruments de terreur

 De la torture et de la négligence médicale aux exécutions, le système carcéral constitue un pilier central de la répression sous le régime iranien.

Le régime iranien ne considère pas les prisonniers politiques comme des dissidents dans un cadre légal ou judiciaire. Il les traite plutôt comme des otages dans une guerre à grande échelle contre la société iranienne.

D'Evin et Qezel Hesar à Fashafuyeh et à la prison de Lakan à Rasht, les prisons ont été transformées en laboratoires de répression où des méthodes de destruction physique et psychologique sont systématiquement testées, non seulement pour briser les prisonniers, mais aussi pour terroriser leurs familles et le grand public.

Dans ce système, les prisons ne sont pas de simples institutions punitives. Elles font partie intégrante du pouvoir d'État et constituent des instruments essentiels au maintien de la terreur politique. Les centres de détention fonctionnent comme des extensions de l'appareil sécuritaire du régime, conçus pour imposer le silence, dissuader toute protestation et écraser toute résistance organisée.

Dans de nombreuses prisons du régime iranien, les conditions de détention se sont dégradées au point de constituer une forme de torture structurelle. Les prisonniers sont entassés dans des cellules d'isolement sans lit ni toilettes. La surpopulation des quartiers rend la vie suffocante.

L'accès à l'eau potable, à une alimentation suffisante et à l'air frais est délibérément restreint. Ces conditions s'accompagnent d'interrogatoires violents, de passages à tabac et d'abus verbaux systématiques – y compris des humiliations religieuses et sexuelles – visant à détruire la dignité humaine et à contraindre les détenus à de faux aveux ou à renoncer publiquement à toute résistance.

Ce qui se passe n'est pas le fruit d'abus isolés commis par des individus. Il s'agit d'un système coordonné visant à briser les individus physiquement et psychologiquement, mis en œuvre avec une intention institutionnelle pleine et entière.

L'un des outils les plus brutaux utilisés par le régime iranien est le refus délibéré de soins médicaux, une forme de torture lente.

De nombreux prisonniers politiques souffrant de graves maladies cardiaques, respiratoires ou chroniques sont intentionnellement privés de médicaments et de soins hospitaliers.

Les demandes médicales répétées sont ignorées, tournées en ridicule, ou font l'objet de pressions et de menaces accrues. En pratique, cette politique équivaut à prononcer des condamnations à mort derrière les murs de la prison : des exécutions menées progressivement, sans jugement ni potence.

Les femmes prisonnières politiques subissent une répression supplémentaire. Outre les tortures physiques et psychologiques, elles sont soumises à des humiliations systématiques fondées sur le genre et à un chantage constant, notamment par des menaces contre leurs enfants et leurs familles.

L’exil forcé de femmes détenues dans des prisons éloignées de leurs domiciles est couramment utilisé comme arme punitive pour rompre les liens familiaux et accroître leur isolement. Des témoignages décrivent des années d’emprisonnement sans une seule permission de sortie, des isolements cellulaires prolongés et des interrogatoires nocturnes répétés – autant d’actes visant à contraindre à la soumission ou à la collaboration avec l’appareil répressif.

Dans des prisons comme Fashafuyeh, Lakan Rasht et Khurin, le visage brutal du régime iranien apparaît encore plus clairement. De graves carences en matière d'hygiène ont entraîné la propagation de maladies gastro-intestinales et cutanées.

Les prisonniers sont soumis au travail forcé. Les détenus politiques sont délibérément mélangés à des criminels violents afin d'accroître l'intimidation et les risques.

D'anciens détenus et leurs familles décrivent ces établissements comme des lieux où la loi, le contrôle et l'espoir n'existent plus, marqués par des passages à tabac collectifs, des séances de torture nocturnes et l'exposition à un froid extrême ou à une chaleur suffocante comme formes de punition collective.

Cette politique carcérale est indissociable du recours massif aux exécutions extrajudiciaires par le régime iranien. L'Iran demeure l'un des pays qui exécutent le plus de personnes au monde, les vagues d'exécutions faisant souvent suite à des manifestations nationales et servant d'instrument d'intimidation de masse.

Nombreux sont les condamnés à mort qui sont de jeunes manifestants ou des individus accusés de soutenir des mouvements d'opposition organisés et des soulèvements populaires. Ainsi, prisons et pendaisons fonctionnent simultanément comme des mécanismes de gouvernement, conçus pour étouffer la dissidence et démanteler toute contestation organisée du régime.

Du point de vue de la Résistance iranienne, ces crimes ne doivent pas être considérés comme des violations isolées. Ils constituent une politique systématique qui s'apparente à des crimes contre l'humanité.

Le système carcéral du régime et ses violations généralisées des droits de l'homme doivent être signalés au Conseil de sécurité des Nations Unies, et une mission d'enquête internationale indépendante doit être mise en place, bénéficiant d'un accès sans restriction aux prisons, aux détenus et aux familles des victimes.

L’expérience montre pourtant que ce cycle de répression ne prendra pas fin tant que les auteurs de ces actes resteront au pouvoir.

C’est pourquoi la Résistance iranienne avance sa « troisième option » : ni la guerre ni l’apaisement, mais le renversement du régime clérical au pouvoir par le peuple iranien et sa résistance organisée, suivi de la poursuite de tous les responsables de la torture, des exécutions et des crimes systématiques, des plus hauts niveaux du pouvoir jusqu’à ceux qui ont exécuté les ordres dans les prisons iraniennes.

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