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jeudi 18 octobre 2018

L'Iran utilise la peine de mort pour rester au pouvoir


peine de mort iranAlors que 160 pays à travers le monde ont soit aboli la peine de mort, soit au moins demandé un moratoire sur son utilisation, le gouvernement iranien continue à utiliser la peine de mort comme moyen d'intimidation et de répression pour rester au pouvoir.
L'Iran exécute plus de personnes par habitant que tout autre pays dans le monde. Selon Amnesty International, l'Iran est à l'origine de plus de la moitié des exécutions dans le monde.

Dans un rapport annuel sur l'exécution, l'Iran Human Rights Monitor a déclaré qu'au moins 3 602 personnes avaient été exécutées pendant la période du mandat du président iranien Rohani. Parmi eux, 34 mineurs délinquants, 84 femmes et 86 prisonniers politiques.
 Face à une population qui est de plus en plus en colère, le gouvernement iranien a tout mis en œuvre pour utiliser les exécutions pour réprimer les troubles.
Hier, un tribunal de Qazvin a déclaré qu'il avait requis la peine de mort pour 17 chauffeurs de camion arrêtés dans la province.
Les chauffeurs de camion ont entamé une grève qui a débuté le 23 septembre. La grève, qui se poursuit toujours, s’est étendue à plus de 300 villes et dans chacune des 31 provinces iraniennes et a paralysé ses activités de transport.
Précédemment, dans des propos exprimés à la télévision publique, le 29 septembre, le procureur général iranien avait menacé les grévistes de lourdes peines et d’exécutions.
« Selon nos informations, des individus ont été vus sur diverses routes de certaines villes, provoquant des camionneurs et leur causant des problèmes pendant leurs trajets », a déclaré Mohammad Ali Montazeri.
« Le pouvoir judiciaire a averti ces personnes de faire attention à leurs actes délictueux. Ces délinquants seront considérés comme des bandits passibles de peines très sévères prévues par la loi et cela aboutira parfois à la peine de mort », a-t-il ajouté.
Ali Alqasi-Mehr, le chef du pouvoir judiciaire de la province de Fars, a également accusé les chauffeurs de camion grévistes, de « corruption sur la terre », qui est également une condamnation à mort.
Dans une autre affaire, le président du tribunal révolutionnaire a averti que les personnes arrêtées lors des manifestations de janvier 2018 pourraient être passibles de la peine de mort.
« Pour certaines de personnes arrêtées en tant que responsables des séditions, bien sûr, l'une de leurs accusations est « moharebeh » (inimitié envers Dieu) parce qu'elles sont en contact avec des services du renseignement étranger et mènent à bien leurs projets », a déclaré Musa Ghazanfarabadi dans un entretien avec l'agence de presse officielle, Tasnim, le 2 janvier.
L'inimitié envers Dieu entraîne également la peine de mort en Iran.
Dans une lettre adressée loirs de la Journée mondiale contre la peine de mort, des prisonniers iraniens condamnés à mort ont exhorté toutes les organisations internationales de défense des droits humains, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme et le rapporteur spécial sur l'Iran, à condamner les exécutions perpétrées en Iran.
« Actuellement, les exécutions sont devenues un instrument entre les mains des dirigeants autoritaires iraniens pour consolider leur pouvoir et réprimer le peuple », ont-ils écrit. 
« Nous considérons l'exécution de prisonniers comme des assassinats systématiques commis par le gouvernement. La potence n’est pas la solution aux problèmes du peuple iranien », ont ajouté les prisonniers qui attendent la mise en application de leur peine de mort.
Source : Iran News Wire

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