samedi 16 novembre 2019

Ce que signifient les manifestations en Irak et au Liban pour le régime iranien?

Ce que signifient les manifestations en Irak et au Liban pour le régime iranien?
Par Struan Stevenson
Les événements survenus en Irak et au Liban, deux États arabes où le régime iranien s'est vanté de contrôler leurs capitales, deviennent très préoccupants pour la République islamique d'Iran.
Considérant depuis longtemps le Moyen-Orient comme son fief, le régime des mollahs voit dans sa perte d'influence dans ces régions le prélude à de nouvelles protestations et même à un soulèvement national dans son propre pays.

Cette tournure des événements a eu une perspective plus large alors que les manifestants de la ville de Karbala, un important bastion chiite considéré comme vital pour les Ayatollahs en Iran, ont pris d'assaut le consulat iranien. Le site a été incendié et l’importance de ce développement a attiré l’attention de la communauté mondial (…)
Au Liban, plus d'une semaine de manifestations a provoqué la démission du Premier ministre libanais Saad Hariri. Le Hezbollah soutenu par Téhéran a occupé plusieurs sièges au sein du cabinet de Hariri, renforçant l’ingérence du régime iranien dans les affaires libanaises. Cependant, sa démission laisse l’avenir dans des eaux troubles et Téhéran ne peut plus compter sur la politique de complaisance d’Obama pour maintenir son influence à Beyrouth.
Conscient des dangers liés à l'escalade des manifestations, Téhéran a ordonné au Hezbollah de lancer une attaque contre les manifestants antigouvernementaux. Les manifestants, qui demandent la fin de la corruption et de l’ingérence iranienne, ont scandé des slogans contre le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
La montée des tensions provoquée par des centaines de milliers, voire des millions de Libanais qui en ont marre du Hezbollah et de l'ingérence iranienne dans leurs affaires intérieures, a envoyé un signal inquiétant à Téhéran. L’escalade constante de telles manifestations à travers le Moyen-Orient a mis l’accent sur la politique néfaste des mollahs et leur expansionnisme. Les manifestants en Irak et au Liban constituent une menace majeure pour les intérêts de Téhéran. Les groupes ayant une affiliation quelconque avec la République islamique subissent de fortes pressions et sont généralement condamnés par la population irakienne et libanaise. Le fait que le soulèvement actuel soit enraciné dans les communautés chiites, où Téhéran se vante depuis longtemps de bénéficier d’un vaste soutien, est encore plus important.
Le régime iranien fait face à une perte stratégique alors que ses alliés, tels que le gouvernement chiite à Bagdad et le Hezbollah à Beyrouth, sont conspués par la population qui proteste contre la pauvreté, le chômage, la corruption du gouvernement et l’influence maligne de Téhéran dans leur pays. En Irak, en particulier, les gens se demandent pourquoi ils vivent dans la pauvreté alors que des individus et des entités soutenus par Téhéran jouissent de vastes mannes financières ?
Les nations arabes ont pris conscience de l’impact dévastateur du bellicisme de Téhéran dans leurs pays. Et ces manifestations sont un signe de la part des nations de la région qui disent que ça suffit. Des vidéos en ligne en provenance d'Irak montrent des manifestants, en dépit de la répression violente qui a fait 300 morts et plusieurs milliers de blessés, scandant courageusement pour l’éviction de Téhéran des affaires intérieurs de l’irak. Les manifestants piétinent également les images de Khamenei et du chef de la Force Qods, Qassem Soleimani, qui a été à l'origine du massacre de manifestants pacifiques à Karbala, où des hommes armés en noir et masqué de la Force Qods ont tué 18 personnes. Le drapeau du régime iranien a été brûlé dans plusieurs villes irakiennes.

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