Cette situation est encore pire pour les femmes issues des couches défavorisées de la société. Elles doivent tolérer une double exploitation, en n’ayant pas la possibilité de se battre pour leurs droits devant les tribunaux du régime, car les lois du régime ne protègent pas les femmes et ne font pas respecter leurs droits.
Le prétendu projet de loi sur la sécurité des femmes n’a pas été approuvé après dix ans. De nombreux responsables du régime ont déclaré que ce projet de loi, en raison des nombreux changements et notes de bas de page, n’avait « plus de mordant ».
La discrimination sexuelle dans les relations de travail ne se limite pas aux ateliers informels et aux travailleurs non qualifiés et non assurés. L’égalité salariale n’est même pas observée dans les ateliers formels, ni pour les employeurs assurés et les retraités en ce qui concerne leurs fonds de pension. Le non-versement des allocations de l’Aïd aux femmes assurées, qu’elles soient salariées ou retraitées, en est un exemple clair.
Le régime a fixé la rémunération supplémentaire pour les employeurs à 16 millions de rials. En outre, conformément aux politiques générales de la famille, dans le cadre des crédits légaux, il a été décidé de verser 4 000 000 rials aux employés mariés, et 1 500 000 rials pour chaque enfant. Le régime a également affirmé que cette mesure était également envisagée pour les retraités de l’Organisation de la sécurité sociale. Cependant, les protestations de l’année dernière ont montré que cette rémunération supplémentaire n’a pas permis de couvrir les dépenses. Pire encore, lorsque les bons de rémunération supplémentaire ont été émis, les femmes ont réalisé qu’elles avaient été exclues du salaire supplémentaire.
Malgré les lois du régime interdisant la discrimination sexuelle, celle-ci se produit quotidiennement dans tous les aspects de la vie. Même l’article 38 du code du travail interdit explicitement la discrimination sexuelle en matière de salaire. Il stipule : « Pour un travail égal effectué dans des conditions égales dans un atelier, les hommes et les femmes doivent recevoir un salaire égal. Toute discrimination dans la détermination de ce montant fondée sur l’âge, le sexe, la race et l’ethnie et les convictions politiques et religieuses est interdite. »
Et ce n’est pas tout. La part des femmes sur le marché du travail iranien n’est que de 16 %, loin derrière même les pays les moins développés. Selon les médias officiels du régime, en raison de la forte discrimination dont sont victimes les femmes en Iran, il faudra 257 ans pour qu’elles bénéficient d’un salaire égal à celui des hommes.
Bien que le régime ait affirmé à maintes reprises qu’il avait réservé plus de 50 % des quotas universitaires aux femmes, seules 30 % d’entre elles environ font partie du corps enseignant. De tous ces centres d’enseignement supérieur, un seul est dirigé par une femme car il n’est fréquenté que par des femmes.
Les femmes occupent moins de 5 % des postes de direction dans le pays et, bien qu’elles aient un niveau d’éducation élevé, supérieur à celui des hommes, plus de 2,4 millions de femmes sont à la recherche d’un emploi, la plupart d’entre elles étant finalement contraintes d’accepter des emplois mal payés. Au parlement du régime, la part des femmes n’est que de 4%, et depuis le début du gouvernement d’Ebrahim Raïssi, ce taux a encore baissé.
Selon ISNA, le 21 mars 2021, sur les 33 000 maires iraniens, seuls 2 500 sont des femmes, et sur les 109 000 membres des conseils urbains et ruraux, seuls 2 800 sont des femmes.
Source : INU
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